Chapitre 86 - Demande moi d'arrêter... (I)

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"Si tu restes avec moi... ", ces mots firent frissonner la jeune femme de part et d'autre et sa première réaction fut de resserrer la tête de Dugan contre elle.

-Je resterai autant que tu le veuilles.

-Pourquoi je ne suis pas étonné ! Répliqua-t-il heureux de sa réponse, t'ai-je déjà dit combien je me sens bien en ta présence ?

Il venait de le dire, conscient qu'il ne l'avait jamais fait.

- Non, répondit-elle toute surprise en essayant de s'écarter de lui à la recherche de son regard.

Ses bras se desserrèrent légèrement sans la libérer totalement et dès que son propre regard sombra dans les yeux énamourés de Zahra, il ne put s'en détacher. En toute douceur, il l'assit sur sa jambe sans rompre le contact de ses mains sur le corps de la jeune femme et il avoua :

- Tu es comme un psychotrope à effet tranquilisant pour mon âme, Zahra.

Visiblement, ce soir lui promettait surprise après l'autre. Zahra ne croyait pas ses oreilles.

- Est ce, depuis quand ?

- Depuis le premier jour dans ce parc. Puis le lendemain dans ton appartement.

La main droite de Dugan, qui reposait sur la cuisse de Zahra, s'en détacha pour arranger l'éparpillement de ses boucles blondes qu'il ramena en arrière, avant qu'il n'ajoutât :

- Au début, je pensais que c'était la combinaison maman fille qui me faisait l'effet

- Et après ? Demanda Zahra avide d'en apprendre plus.

- C'est surtout toi !

- Mais pourquoi tu ne me l'as pas dit avant ?

- Pour quoi faire ? Compliquer une situation déjà compliquée !

- Mais tu le dis maintenant, lui rappela Zahra.

- Car tu es tombé au mauvais moment.

- Ou au bon !? Suggéra-t-elle.

Le beau Demir rit sans retenue, en faisant craquer le cœur de la jeune femme plus qu'il ne l'était déjà.

- Peut être. C’est relatif.

Puis en reprenant son sérieux, Dugan la fixa intensément, en acceptant le fait qu'il n'était pas prêt à relâcher la jeune femme ni à se contenter de la regarder. Il enfuit sa tête dans son cou, la humant profondément.

- Tu sens bon ! Chuchota-t-il en baladant son nez sur sa gorge.

- Coco,

- Hum ? Fit-il en la dévisageant.

- Le parfum que je mets, c'est coco mademoiselle.

- Ah ! Mais je ne parle pas du parfum.

Sous le charme, de l'aura envoutante que dégageait Dugan, et des mots enchanteurs qu'il lui prodiguait, la jeune femme rougit et se tut. Elle tentait tant bien que mal de rester calme comme à chaque fois en sa présence, pour éviter de le mettre dans l'embarras.

Seulement avec une main sur sa taille et l'autre qui avait rejoignit sa place sur sa cuisse en faisant des vas et viens, la jeune femme trouvait une difficulté à se contenir. Son regard toujours noyé dans les iris Azur de Dugan criait à la joie et la détresse.

- Est ce mal ? De te tenir ainsi ? S'enquit ce dernier, en percevant son état.

- Non Dugan, nous ne faisons rien de mal !

- Mais c'est mal de vouloir plus, dit-il, comme s'il se dissuadait lui-même de vouloir plus.

De peur de l'encourager, la jeune femme opta pour le silence.

- En ce moment, autant ta présence m'apaise, autant l'envie me consume...

Elle ne pouvait rester aussi passive, ni être entreprenante. Ainsi et pour une fois, elle choisit ses mots :

- Je suis pour toi ce que tu veux que je sois Dugan !

- Qu'est-ce que j'ai fait pour te mériter !

- Tu mérites tout le bien du monde, répliqua Zahra, je n'ai jamais rencontré un homme aussi... Noble, que toi Dugan... Excepté, Arun !

Faisant semblant d'être contrarié, Dugan riposta :

- Tu oses évoquer un autre homme !

- Cet homme n'est autre que ton meilleur ami, le mien aussi si j'ose l'espérer. D'ailleurs, je me vois chanceuse d'avoir rencontré des hommes comme vous !

Le visage de Dugan se rembrunit :

- Je ne suis pas si bon que ça ! J'ai... j'ai fait des choses...

Encore une fois, Dugan monta en son estime en le voyant écarter son ami et ne parler mal que de lui-même. Alors qu'elle était quasi certaine, que les deux hommes étaient les deux faces d'une même monnaie.

- Tu regrettes ces choses ?

- Non ! Je ne les regretterai jamais !

- Dans ce cas-là, tu les assumes. Et j'imagine que tu avais tes raisons, convaincantes, pour les faires. Ceci dit, je maintiens que tu es un homme honnête, loyal, affectueux, ...

- Arrêtes ! N’exagères pas.

- Je cites tes qualités,

- Oh !

- D'ailleurs merci pour tweeter ! Lui dit elle

- Je t'en prie, c'est mon devoir !

- Le retirer, peut-être. Mais rien ne t'obligeait à aller aussi loin pour qu'elle me présente des excuses.

- Tu ne sais pas jusqu'où je suis allée. Mais, je t'assure que je serais allé beaucoup plus loin s'il le fallait, pour que tu aies ses excuses. Ne t'avais-je pas dit que je ne laisserai rien te nuire tant que je suis là !

Subitement, la jeune femme porta une main au visage de Dugan,

- Tu sais ce qui m'empêche de tenter ma chance et essayer de te séduire, ne serait-ce que pour te voler un baiser ?

Elle sentit la crispation de la mâchoire du bel homme mais ne se démonta pas et expliqua :

- Ta loyauté Dugan. Ton honnêteté en tant qu'homme, et ta loyauté en tant que frère. Alors j'ai constamment peur des conséquences de te tenter, comme maintenant, j'ai peur de te voir le regretter et t'infliger des remords qui pèseront sur ta conscience.

- Et tu sais ce qui m'empêche de céder, en plus de ma loyauté ?

"Non", elle l'ignorait et son regard le lui dit.

- Te faire du mal Zahra. Je ne saurais prédire mes réactions dans une telle situation. Mais je ne voudrais pas te blesser par une quelconque réaction.

- Et si je te dis que je suis prête à assumer !

Sidéré, Dugan la dévisageait alors qu'elle caressait de ses deux mains son visage :

- Si je te dis que je suis prête à porter sur la conscience tout ce qui pèserait sur la tienne, lui souffla-t-elle, que tu n'as à t'inquiéter pour rien. Si je te dis qu’à part toi, aucun homme n'existe et n'existerai pour moi, Dugan...

A suivre...

*** Premier jet ***

PS : La suite sera en ligne au plus tard, dans la journée.

Bébé à l'improviste...Where stories live. Discover now