VIII. Si l'arrogance avait un nom

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Maxine avala une part de purée. Voilà deux jours que l'altercation avec Marlène s'était produite, et la colère de la rousse n'avait pas baissé. Cependant, la jeune fille avait soigneusement éviter le groupe d'adolescents, si bien que le soir de l'incident, Maxine n'était pas descendue dîner. Elle avait également fait attention à ses déplacements afin de ne pas croiser les garçons et privilégiait les sandwichs concoctés par les elfes de maison, après le dîner du soir. Regulus avait eu raison de l'avertir, voilà à peine un mois que la rentrée s'était déroulée, un mois qu'elle avait commencé à parler aux garçons, et elle avait eu plus de problèmes qu'en cinq ans de scolarité. Mais elle aurait dû s'en douter, les garçons étaient têtus et n'allaient pas abandonner la traque qu'ils avaient entamé contre la jeune fille. Ainsi, alors que Maxine finissait sa purée, elle vit James, Sirius et Peter s'installer à sa table et se servir, comme-ci de rien était. Toujours énervée, la rouquine se leva mais James, qui était à côté d'elle, la rattrapa par le bras et la fit rasseoir :

- Minute papillon ! Tu as disparu du château pendant deux jours et tu penses pouvoir nous échapper comme ça ?

Maxine leva les yeux au ciel, mais ne voulant pas attirer l'attention des quelques Gryffondors qui avaient tourné la tête vers eux, se rassit en lançant :

- Vous pensiez vraiment qu'après ce qui s'est passé la dernière fois, j'allais vouloir rester avec vous ?

- Si tu parles de l'affaire avec Marlène, c'est réglé, répondit James en avalant un bout de tarte.

La Gryffondor soupira, bien sûr que c'était réglé, Marlène l'avait ridiculisée devant tout le monde. Soudain, Peter prit la parole :

- Oui, Sirius lui a passé un sacré savon, tu aurais dû voir sa mine déconfite.

James tapa sa tête contre sa main en marmonnant :

- Quand est-ce qu'il apprendra à la fermer ?

La rouquine regarda Sirius qui était resté silencieux depuis son installation à la table, ce dernier dégustait sa soupe. Maxine haussa un sourcil interrogateur, et le jeune homme aux cheveux longs croisa son regard avec un large sourire.

- Je n'avais pas besoin d'aide, déclara la Gryffondor.

Sirius observa ses yeux noisette et répliqua d'un ton indifférent en haussant les épaules :

- J'aime jouer le chevalier servant.

La jeune fille secoua la tête et se contenta de mordiller un bout de pain. Soudain, elle vit James donner un coup de pied à Sirius et lui indiquer du regard un élève portant les couleurs de la maison Serpentard. Sirius se retourna et Maxine se mit à observer plus précisément cet élève, c'était Severus Rogue. Son visage était toujours aussi froid que lorsqu'elle l'avait vu dans le train en compagnie de Regulus. Au moment où le Serpentard longea la table des Gryffondors, Sirius lui lança :

- Eh Servilus ! Toujours accaparé par la magie noire ?

Le Serpentard ne répondit pas et se contenta de se faufiler jusqu'à la table de sa maison respective. Maxine le regarda, et éprouva tout de suite un sentiment de mal être, elle détestait les moqueries, et même si la magie noire n'était pas le meilleur divertissement possible, Severus ne méritait pas ce surnom débile. James éclata de rire, ce qui lui attira un regard foudroyant de Lily, qui se trouvait en bout de table. L'attrapeur des Gryffondors lui envoya un baiser avec sa main, mais cette dernière détourna le regard. Malgré le fait que Maxine s'était juré de rester en dehors des histoires de ce groupe, elle ne put s'empêcher de demander aux trois garçons, d'un ton indigné :

- Êtes-vous arrogants seulement avec lui ? Ou bien ce sont vos caractères naturels ?

- Seulement avec lui, répondit James car Sirius n'avait pas répondu en voyant l'air tendu de Maxine, mais nous ne faisons rien de méchant, nous lui donnons juste un petit surnom.

- Charmant, répliqua la rouquine dépitée, si l'arrogance avait un nom, elle porterait sûrement les vôtres.

Les garçons rigolèrent doucement, et reprirent leur repas. Maxine, qui bizarrement n'éprouvait plus le désir de s'enfuir, posa alors la question qui la taraudait depuis le début du repas.

- Où est Remus ? Vous êtes d'habitude inséparables, êtes-vous en terrible querelle ?

- Il est malade, répondit trop machinalement Sirius au goût de Maxine, il est resté à l'infirmerie.

La Gryffondor hocha la tête et remarqua le regard perdu de Peter, qui baissa ensuite le nez dans son assiette afin de ne pas se trahir. Voilà que les garçons avaient eux aussi des secrets, mais il fallait que Maxine tienne sa promesse de rester éloigné de ses quatre et arrogants jeunes hommes. Cependant, si la jeune fille continuait les cours avec Remus, elle découvrirait peut-être ce que cachent les garçons. Alors que Maxine réfléchissait, James la prit par les épaules en la secouant frénétiquement :

- Si Remus te manque tant, tu peux aller le voir à l'infirmerie ! Je suis sûr qu'il sera ravi d'avoir de la compagnie féminine pour une fois. Enfin si on exclut Lily Jolie qui lui ramène les cours.

Pour une fois. Cela voulait dire que Remus faisait plusieurs sauts à l'infirmerie, intéressant. Maxine ne savait pas pourquoi son cerveau était en effervescence face à ce mystère, elle avait l'impression d'être comme le détective Sherlock Holmes, héros du roman moldu éponyme. Après tout, elle n'avait rien à perdre, et si jamais les garçons n'avaient rien à cacher, elle arrêterait simplement son enquête. En revanche, si elle réussissait à découvrir quelque chose de compromettant, elle pourrait s'en servir afin que les garçons la laissent tranquille. Maxine cessa ses réflexions et vit que Sirius attendait une réponse à ce que James avait suggéré. La rouquine se leva, rassembla ses manuels et déclara avant de prendre la fuite :

- Je laisse mon tour, mais je suis sûr que vous irez lui tenir compagnie ! Dites-lui que si sa proposition à la bibliothèque samedi tient toujours, je serais présente.

Maxine se dirigea vers son prochain cours, laissant James avec un sourire, fier de son plan, Sirius bouche bée face à la joie soudaine de la rouquine, et Peter toujours le nez dans son assiette. 

Le Cœur Des MaraudeursWhere stories live. Discover now