XIII. Si tu peux rêver

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Maxine fut poussée jusqu'aux dortoirs malgré une tentative d'évasion ratée. James ouvrit la porte et la poussa dans la pièce remplie de lits en déclarant :

- Je pense que vous avez des choses à vous dire !

Puis il referma la porte aussi vite que possible. Maxine actionna la poignée et tapa contre le battant, les deux Gryffondors se trouvaient bloqués.

- Ce n'est pas vrai, il nous a enfermés, soupira-t-elle.

La jeune adolescente s'adossa ensuite contre la porte et vit Sirius, allongé sur son lit, relevé sa tête en sa direction. Il se leva lentement, et Maxine l'observa. Ses cheveux étaient légèrement en bataille, sa chemise était ouverte de quelques boutons dévoilant légèrement son torse, encré de plusieurs dessins, ayant sans doute des significations importantes. Il s'appuya d'une façon nonchalante contre la poutre de son lit à baldaquin, et soutint le regard de Maxine. Aucun des deux adolescents ne prononça un mot, finalement ce fut Sirius qui craqua en premier :

- Je suppose que je dois m'excuser ?

La Gryffondor secoua la tête face à son ton arrogant. Regulus avait le même, mais à la différence de son frère Sirius, il était continuel.

- Eh bien excuse-moi Max, sincèrement. Je dois avouer que ce que nous avons fait avec James n'était pas très malin. Je ne voulais pas venir m'excuser car je ne comprenais pas pourquoi tu avais tenu à défendre Severus face à nous, puis j'ai pensé à mon frère et à vos cours de...

- À ton frère ? l'interrompit la jeune femme. Mais enfin pas du tout, Regulus n'a rien avoir là-dedans. Je trouve cela injuste ce que vous avez fait subir à Severus, il ne mérite pas cela.

Maxine passa devant Sirius, afin de rejoindre la fenêtre et observa le lac. Elle fit une petite pause avant de reprendre :

- Personne ne mérite qu'on l'humilie de la sorte. Ce n'est pas parce que l'on est différent ou encore silencieux que cela donne le droit à certaines personnes de se moquer de nous.

Maxine s'emporta légèrement sur la dernière phrase, puis elle se concentra sur les reliefs du cadran de la fenêtre. Sirius s'approcha d'elle, et posa une main sur son épaule, en la pressant légèrement.

- Tu veux en parler ? murmura ce dernier.

La rouquine secoua la tête, puis la main de Sirius se retira. Elle l'entendit faire quelques pas, et farfouiller avant d'annoncer :

- Toi qui adores la culture moldue, dis-moi quels sont tes morceaux préférés ?

Maxine se retourna et vit Sirius près d'une étagère, situé à la droite de son lit. Elle le rejoignit et passa légèrement ses doigts sur les pochettes de disque. La jeune adolescente observa les différents titres, sous le regard de Sirius. Enfin, Maxine en tira un et le tendit au membre de la famille Black.

- Keep Yourself Alive, de Queen. Très bon choix.

Il alla près de sa table de chevet, où trônait un vieux tourne disque et lança la musique. Puis il s'allongea sur son lit. Maxine resta debout, les bras ballants. Sirius tourna la tête en sa direction avant de l'interpeler :

- Ne reste pas debout Max, viens.

Il se décala légèrement, puis après une courte hésitation et se rendant compte qu'elle était bloquée là pour un moment, la jeune adolescente alla s'asseoir à ses côtés en écoutant attentivement la musique. Puis ils discutèrent légèrement des cours et des professeurs. Sirius changeait les disques grâce à sa baguette. Lorsqu'il enclencha un nouveau disque, Maxine s'exclama aux premières notes de la musique :

- Elvis Presley !

- If I Can Dream, compléta Sirius, ma préférée.

La rousse hocha la tête, elle faisait également partie de ses favorites. Il semblait que Maxine avait mal jugé le jeune homme, elle qui avait pensé que sa culture moldue était restreinte, il avait de très bon goût pour la musique.

- Dis-moi Max, quels sont tes rêves ?

La jeune fille soupira, elle détestait ce genre de questions.

- Je n'en ai pas. Cela ne sert à rien de rêver.

- Bien sûr que si, répondit Sirius, tu peux rêver, écoute c'est ce que dis la chanson.

Maxine rigola doucement, et le jeune homme lui jeta un regard. Il voyait dans ses yeux noisette une légère lueur rêveuse, même si elle affirmait le contraire.

- Eh bien moi, reprit Sirius, je me vois bien dans une maison londonienne. Je serais sûrement auror, et j'aurais quelqu'un que j'aime, mais surtout beaucoup de disques !

Les deux camarades éclatèrent de rire, Sirius insista alors :

- Je suis sûre que tu as un rêve, Max.

Cette dernière laissa échapper un nouveau soupire et s'allongea à son tour. Ses cheveux s'étalèrent sur les draps mais n'arrivèrent pas jusqu'à Sirius, trop courts pour pouvoir l'atteindre. Alors qu'ils observaient le plafond, Maxine parla d'une voix douce :

- J'aimerais beaucoup être guérisseuse, je veux aider les gens. Et puis, je me vois bien avec une maison sur la côte, près des falaises, comme là où j'habite.

Sirius tourna sa tête, et Maxine fit de même. Leurs yeux se croisèrent, déchiffrant chacun les sentiments que l'autre éprouvait. Le rythme de la musique s'accéléra.

Deep in my heart there's a trembling question
Still I am sure that the answer, answer's gonna come somehow
Out there in the dark, there's a beckoning candle, yeah
And while I can think, while I can talk
While I can stand, while I can walk
While I can dream
Oh, please let my dream
Come true

Le souffle de Maxine se coupa. Elle n'avait jamais été aussi près de quelqu'un, elle avait envie de s'écarter pourtant, une force non expliquée l'attirait vers Sirius. Ce dernier leva une main et dégagea une mèche de cheveux roux qui se trouvait sur le visage de Maxine. Il la regarda, approchant son visage qui n'était plus qu'à quelques centimètres désormais. Puis soudain, des coups résonnèrent à la porte et celle-ci s'ouvrit à la volée. Les deux adolescents bondirent du lit le plus vite possible et ils virent James, Remus et Peter à l'entrée du dortoir.

- Alors, vous vous êtes réconciliés ?

Sirius regarda Maxine, qui avait les joues rouge vif. Puis il répondit rapidement afin de ne pas éveiller les soupçons.

- Je crois bien.

La rouquine hocha la tête et James s'approcha alors, passant un bras au-dessus de l'épaule de chacun, avant de les secouer frénétiquement.

- Je savais bien que tout irait mieux entre vous, il fallait juste vous forcer la main.

Sirius et Maxine hochèrent la tête, gênés, sous le regard suspicieux de Remus.

Le rythme cardiaque de la jeune fille était toujours emballé. Elle préférait ne pas s'imaginer ce qu'il se serait passer si James et le reste des garçons n'étaient pas rentrés dans les dortoirs. Maxine ne comprenait pas comment elle avait pu craquer, peut-être qu'elle aussi, elle avait faibli sous le charme de Sirius...

Le Cœur Des MaraudeursWhere stories live. Discover now