XXII. Joyeux Noël !

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Le vent fouetta le visage de Maxine, il faisait froid, mais pour rien au monde, la jeune femme se serait plainte. En effet, elle chérissait plus que tout, ces moments passés sur les côtes ; observant la mer et écoutant le bruit des vagues. La rousse jeta un regard vers le village de Mortehoe, elle avait vécu toute sa vie ici. Ce patelin comptait plus de moldus que de sorciers, et les personnes dotées de pouvoirs se trouvaient être âgées et en retraite. Maxine connaissait chaque habitant, et chaque habitant la connaissait ; les sorciers âgés étaient contents de voir la jeunesse revenir de l'école, qui était synonyme pour eux d'apprentissage, de sérieux et surtout d'un signe de la relève. En parlant de Poudlard, voilà une semaine qu'elle était rentrée du château, et pourtant son cerveau n'était pas parti. Elle pensait sans cesse à l'école, ou plutôt, à ses amis... Et à Sirius. Elle avait l'impression d'être capricieuse en refusant ses avances, pourtant elle sentait qu'il lui cachait quelque chose. Son baiser avait été délicieux, et elle avait failli craquer quand il lui avait parlé dans la salle commune des Gryffondors. Mais pourtant, son caractère à certains moments l'irritait, il faisait preuve d'un égo surdimensionné. Évidemment, Maxine était la plus mal placée pour parler, car elle aussi avait un sacré caractère, pourtant elle l'appréciait beaucoup. Mais, elle avait peur de l'amour, grand gouffre dans lequel la jeune femme ne voulait pas se jeter. Non pas qu'elle eût dans son enfance des soucis, ses parents dont elle était la fille unique, la chérissait plus que tout, mais au fond d'elle, Maxine s'était toujours faite à l'idée qu'il fût probable qu'elle ne trouve jamais personne. La rouquine était solitaire, pour la plupart des gens assez spéciale, alors penser que Sirius pouvait l'apprécier la terrifiait. Cependant, la Gryffondor avait réfléchi et elle irait lui parler à la rentrée, s'excuser et clarifier les choses, il fallait prioriser leur amitié, en espérant juste qu'elle aurait le courage de lui adresser plus de cinq minutes la parole. Maxine entra dans son jardin que l'on pouvait rejoindre par les chemins des côtes. Elle passa devant la serre, et pensa à Remus. Son livre était génial, et elle le dévorait de jour en jour, avec l'espoir que cela serait concluant lors de leurs cours supplémentaires. D'ailleurs ce dernier était très gentil, Maxine se sentait si bien en sa présence, cela était naturel et spontané, aucune prise de tête. De plus, les deux adolescents avaient de nombreux passe-temps en commun, dont la lecture où ils prenaient un sérieux plaisir à échanger sur leurs livres favoris. Ce temps passé avec lui semblait pourtant rendre jaloux Sirius, ce qui importait bien peu Maxine car elle appréciait Remus et les moments qu'ils partageaient dans la serre de Poudlard... Alors qu'elle allait rejoindre le salon de sa petite maison, la baie vitrée s'ouvrit et la mère de Maxine, les mains sur les hanches, lança :

- Cela fait un moment que nous t'attendons ! C'est le réveillon de Noël Maxine, dépêche-toi un peu.

Sous le regard de sa mère, Maxine fila en courant dans sa chambre, et se prépara doucement. Le réveillon de Noël, sa famille n'avait jamais rien fait de grandiose, ce qui arrangeait la jeune fille. Leur rituel était de dévorer des roulés à la cannelle autour de la table, après un bon repas. En descendant dans la salle à manger, la rouquine vit sa mère, Abigaïl, aux fourneaux. Maxine se dirigea alors vers la table et planta un baiser sur la joue de sa grand-mère, qui était attablée. Cette dernière surprise, se retourna doucement et s'exclama alors :

- Oh Maxine ! Tu es restée dehors toute la journée, je ne t'ai même pas vu.

- Oui Mamie, répondit cette dernière, j'ai profité des côtes et de la mer, tout cela me manque tellement quand je suis à Poudlard.

- Tu as bien raison.

La rousse piqua discrètement un amuse-bouche sur la table, et sa grand-mère lui fit un clin d'œil, la mère de Maxine voulait que tout le monde soit à table avant de manger. La jeune femme observa sa grand-mère, elle lui avait manqué. Elle s'appelait Marie, et était d'origine française. Cette sorcière avait fui la Seconde Guerre Mondiale moldu et s'était réfugiée en Angleterre, où elle avait bâti sa vie et eu la mère de Maxine, Abigaïl. Cette dernière, avait été à Poudlard, avant de rencontrer par la suite, le père de Maxine, Edmund, au Ministère de la Magie. Il entra d'ailleurs à ce moment précis dans la pièce, en déclarant :

- Tiens, te voilà Petit Pois !

Il déposa un baiser sur sa joue, avant d'aider sa femme à ramener les plats sur la table. Tout le monde put ainsi se servir et commença à déguster le festin.

- Alors, où étais-tu aujourd'hui ? demanda Edmund à l'adresse de sa fille.

- Je me suis baladée près de la mer, cela m'avait manqué.

- J'ai cru qu'Abigaïl allait lancer des aurors à sa recherche, souligna sa grand-mère, elle était si inquiète.

La mère de Maxine secoua la tête en rigolant doucement. Son mari enchaîna alors sur une blague :

- J'ai pensé durant un moment que tu avais fugué de la maison pour rejoindre tes amis.

Maxine leva les yeux au ciel, elle avait échappé à cette conversation en rentrant de King's Cross en simulant de la fatigue, mais elle savait que tôt ou tard, cette conversation reviendrait sur le tapis.

- Papa...

- Je rigole, évidemment, répondit ce dernier en mangeant un bout de viande.

- Tu t'es fait un ami ? demanda Marie à Maxine.

- Pas un ami, répondit sa fille Abigaïl, mais quatre beaux jeunes hommes.

La rousse secoua la tête face aux blagues lourdes de ses parents. Elle allait subir leur humour durant un moment, cela était sûr et certain.

- Mais c'est formidable ! s'exclama sa grand-mère. Il n'y a rien de plus beau que les amitiés durant Poudlard, les quatre cents coups...

- Oui, répondit son gendre, surtout que Maxine a profité d'une certaine fête, n'est-ce pas ?

- Il ne faut pas croire tout ce que dit Sirius, soupira la jeune fille en avalant une patate.

- Le garçon aux cheveux longs ? se remémora sa mère. Je l'ai trouvé charmant et très sympathique, puis il avait l'air de bien t'apprécier....

- Maman ! s'écria Maxine.

- C'est ton petit ami ? questionna sa grand-mère d'un ton amusé.

- Certainement pas, répondit brusquement la Gryffondor.

Cette dernière mit sa tête dans ses mains, désespérée par les questions et les blagues de sa famille. Ces derniers la trouvaient solitaire, et l'avaient durant de nombreuses années sollicité à se faire des amis, même s'ils comprenaient que Maxine puisse vouloir rester seule.

- Eh bien moi, ajouta Edmund, j'ai préféré le petit châtain, avec des cicatrices sur le visage. Il était poli, sérieux et agréable, il semblait lui aussi bien t'apprécier.

- Papa, répondit Maxine d'un ton épuisé, Remus est simplement mon ami.

- Très bien, Très bien, répéta son père d'un ton amusé.

- Laissons Maxine tranquille maintenant, dit sa grand-mère en prenant la défense de sa petite fille. Je ne sais pas vous, mais j'ai hâte de goûter les roulés à la cannelle !

Tout le monde hocha vigoureusement la tête, et ils passèrent une agréable soirée, où juste après cette conversation, Maxine ne pensa plus à ses quatre amis. Ils échangèrent leurs cadeaux, et la jeune femme se coucha en se rendant compte que son retour à Poudlard était proche...

Le Cœur Des MaraudeursWhere stories live. Discover now