Le Cœur Des Maraudeurs

LXIX. Faire le bien

Plongée dans ses pensées, Maxine sentit une présence se glisser à ses côtés. En tournant la tête rapidement, la jeune femme découvrit Remus, un petit sourire aux lèvres. Après les annonces de la professeure Chourave, la rouquine avait complètement oublié son rendez-vous. Le garçon se mit à détailler le visage de son amie, il rayonnait sous le soleil qui reflétait sur les vitres de la serre. La joie l'avait complètement envahi. Remus avait remarqué l'humeur enfantine qui s'emparait de la jeune femme à chaque fois qu'elle était heureuse, il s'attendrissait de voir cette nouvelle facette trancher avec celle renfermé que Maxine se donnait.

- Tu as l'air de très bonne humeur Maxine, murmura timidement l'adolescent.

- Oui, je viens d'apprendre de très bonnes nouvelles, répondit cette dernière.

Elle se leva par ailleurs afin de préparer leur séance de révision pour plus d'organisation. Remus lui, s'approcha du plan de travail afin de s'y accouder avec un regard interrogateur qui demandait à en savoir plus. Amusée par la curiosité très rare de son ami, la jeune femme développa ses propos :

- La professeure Chourave m'a proposé de suivre les cours des septièmes années afin d'affiner mon niveau.

Le garçon aux cicatrices s'émerveilla face à l'air ravi de Maxine. Il semblait que son sourire ne puisse disparaître avant un long moment, au plus grand plaisir de Remus qui adorait voir apparaître ses fossettes.

- Tu dois être heureuse de pouvoir apprendre de nouvelles choses, cependant je reste persuadé que ton niveau dépasse largement celui des septièmes années.

Le sourire de la rousse se démultiplia face à ce nouveau compliment. Elle rangea les derniers outils dans les tiroirs du plan de travail et se retourna, contemplant la serre. Maxine croisa les yeux verts de Remus, elle voulait garder le projet de Castelobruxo secret, mais son ami se présentait à chaque fois comme un confident. La jeune femme savait à quel point les deux adolescents pouvaient passer de nombreuses heures à discuter sur leurs passions, leurs projets, et leurs lectures.

- Madame Chourave m'a également parlé du programme d'échanges à Castelobruxo, elle pense que si mon niveau est suffisant, Dumbledore leur écrira pour faire part de ma candidature...

Les pupilles du garçon aux cicatrices s'arrondirent face à cette annonce. Il savait à quel point la Botanique passionnait Maxine et lui donner l'occasion de la pratiquer pleinement ne pouvait que la ravir. Cependant, en s'imaginant la jeune femme partir à l'autre bout du globe, loin de leur groupe, Remus ne put s'empêcher d'avoir un pincement au cœur. Face à ce sentiment, l'adolescent attrapa une paire de gants qu'il tritura, son égoïsme le rattrapait et il en avait terriblement honte.

- J'espère sincèrement que tu pourras participer à ce programme, tu le mérites amplement.

Remus se plaça au côté son de amie ses joues prirent une teinte rosée lorsque ce dernier chuchota :

- Si jamais Castelobruxo t'accepte, tu vas beaucoup me manquer Maxine...

Les yeux rivés sur ses gants, le jeune homme les écrasa avec ses doigts. Il ne savait pas pourquoi il avait avoué cela à la rouquine, mais Remus maîtrisait de moins en moins ses sentiments qui semblaient vouloir se révéler d'eux-mêmes. La Gryffondor observa son ami, lui aussi allait beaucoup lui manquer, tout comme Sirius et James, mais la compagnie de Remus était particulière à ses yeux, et surtout précieuse.

- Moi aussi, chuchota à son tour Maxine, seulement cet échange permettra de réaliser mon rêve.

- Devenir guérisseuse, n'est-ce pas ? demanda le garçon en se remémorant leur première conversation.

La rousse hocha la tête et attrapa à son tour une paire de gants. Peu de personnes était au courant de ses ambitions, c'était dans son habitude de ne pas partager tous ses rêves.

- J'en rêve depuis que je suis toute petite. J'ai toujours voulu aidé les gens et je sacrifierais tout pour réaliser mon objectif. Peut-être que c'est débile, mais j'aimerais faire le bien autour de moi et sauver le plus de personnes possible.

Remus se perdit dans le fléau de ses pensées, il admirait la générosité de Maxine, elle avait le cœur sur la main. Pourtant sa carapace froide lui donnait un air si fermé qu'elle ne lui permettait pas de dévoiler sa qualité au grand jour. Ce rêve qui animait la jeune femme, était désormais considéré comme un trésor pour Remus, lui seul était au courant de ses ambitions.

- Je suis certain que tu parviendras à devenir guérisseuse, ta passion te poussera à dépasser tes limites pour atteindre ton objectif.

La rouquine hocha la tête, elle s'imaginait déjà dans une maison située sur les côtes, son métier de guérisseuse la passionnant, et puis... La personne qui comblerait totalement son cœur de bonheur serait auprès d'elle. Elle se prit à imaginer Remus, à peine cette image s'était dessinée dans son cerveau qu'une sérénité l'envahit. Avec lui à ses côtés, le calme serait son quotidien, et cela n'était pas pour en déplaire à la jeune femme. Cependant, elle dut s'arracher à cette rêverie plaisante afin de lancer le cours. Maxine se leva avec entrain et commença à fouiller dans les placards :

- Bon, notre cours ne va pas se faire tout seul. Veux-tu revoir une plante ou bien en étudier une nouvelle afin de prendre de l'avance ?

- Les examens approchent à grands pas, déclara Remus en se relevant à son tour, je pense que j'aimerais réviser quelques petites choses, si cela ne te dérange pas bien sûr ?

- Au contraire, répondit la jeune femme en allant chercher les plantes étudiées en sixième année.

Les deux Gryffondors passèrent ainsi leur après-midi dans la serre, en échangeant sur les différentes spécificités des plantes. Prenant plaisir à passer un moment ensemble, ils ne pouvaient s'empêcher de laisser leur esprit vagabonder sur ceux qu'ils avaient appris. Maxine tenait l'opportunité de réaliser son plus grand rêve, seulement comme Remus, l'idée de quitter l'Angleterre l'attristait. Cependant, elle chassa ses pensées futiles, rien n'était gagné, mais Maxine était sûre de tout accomplir pour devenir guérisseuse un jour, même s'il faudra sacrifier les sentiments qui animaient son coeur.