CXV. Chagrin d'amour

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Perdue dans les pages de son roman moldu, Maxine du reprendre plusieurs fois la lecture d'une seule et même phrase. Ses pensées ailleurs, sa concentration se dissolvait au moment où les mots tentaient de se frayer une place dans son esprit. Toutefois le sommeil n'était pas son meilleur ami, la lecture se trouvait être un moyen de retarder la lutte avec Morphée, ces bras ne voulant pas l'accueillir.

- Mais qui vois-je ? Max !

Sirius qui venait d'apparaître par les escaliers du dortoir, s'installa sur le canapé un sourire aux lèvres. La jeune femme ne put s'empêcher d'être elle aussi heureuse, les seuls moments où la tristesse et la solitude la laissaient en paix, étaient lorsqu'elle discutait avec ses amis.

- Tu n'étais pas sur le point de te coucher ? demanda la rouquine.

- Je devais, expliqua le membre de la famille Black, mais James pensait avoir oublié son manuel dans la salle commune, même si Peter affirme que c'est plutôt à la bibliothèque qu'il se trouve. Depuis qu'il veut faire plaisir à Lily, il ne nous parle que des examens.

Un petit rire s'échappa de la gorge de la Gryffondor, ce qui réjouit Sirius, il aimait la voir joyeuse. Les yeux de Maxine s'égarèrent sur sa chemise entrouverte, exposée à la vue de tous. Elle ne put apercevoir que très vaguement les tatouages qui couvraient son torse, mais cela n'échappa point au poursuiveur de Quidditch.

- Je suis content que le vue te plaise !

Les joues de la jeune femme s'enflammèrent et elle répliqua vivement pour couvrir son embarras :

- Dommage que le bas de ton pyjama contraste avec le haut.

- C'est celui de James ! se justifia Sirius en observant à son tour le pantalon douteux qu'il lui avait emprunté. Je suis du genre à dormir en tenue plus légère d'habitude.

La Gryffondor leva les yeux au ciel, l'humour des Black était sans doute le plus étonnant qu'elle ait connu. Alors que la jeune femme recroquevilla ses jambes contre son ventre et posa une main sur le dossier du canapé, le garçon aux cheveux longs l'observa, tous ses traits étaient tirés par la fatigue et la tristesse.

- Comment vas-tu ?

- Bien, répondit évasivement la rouquine.

- Sincèrement, insista Sirius.

- Mal.

D'un regard, le membre de la famille Black encouragea la jeune femme à se confier. Il n'était peut-être pas Lily, mais elle comptait suffisamment pour lui que l'écouter faisait partie de ses devoirs imposés.

- J'ai l'impression que mon cœur est désormais en mille morceaux et que mon âme ne ressent plus aucun sentiment.

- C'est normal, répondit Sirius, tu es en plein dans un chagrin d'amour.

- Sauf que je n'ai plus goût à rien, même m'occuper des plantes à la serre ne me change pas les idées. J'espère que la réponse de Castelobruxo ne reviendra pas positive...

À ses mots, Sirius se redressa et se rapprocha de Maxine. Si le contact physique n'avait pas été l'un de ses problèmes, il l'aurait probablement secoué à la manière de James.

- Enfin Max, tu ne peux pas dire cela ! Je sais bien que tu ne m'as pas énormément parlé de Castelobruxo, mais j'ai pu voir dans tes yeux les étincelles et la joie que ce projet te procurait. Tout le monde voit bien que cet échange te tient beaucoup à cœur.

- Mais en partant là-bas, murmura la rouquine, j'aurais l'impression de fuir les problèmes et les relations que j'ai ici.

Sans réfléchir et par l'adrénaline de leur échange, le garçon aux cheveux longs lui prit la main et plongea son regard dans le sien. Il aimait la jeune femme, du plus profond de son cœur, et comme un être aimant, il voulait la voir réussir.

- Tu dois réaliser ton rêve Max, même Remus souhaite que tu puisses y arriver. Parfois, il faut savoir laisser derrière soi les problèmes que nous rencontrons. Tu partiras pour mieux revenir, crois-moi.

Les paroles de Sirius résonnèrent dans le cœur de la jeune femme, il avait probablement raison. Peut-être que si elle était acceptée à ce programme, ce dernier serait un moyen de panser la plaie vive de son chagrin d'amour ? Quoi qu'il en fût, Maxine soupira avant de déclarer :

- Je suis perdue...

Sirius ouvrit son bras pour lui proposer une étreinte sans la brusquer que la Gryffondor accepta pour soulager sa peine. L'odeur boisée du jeune homme envahit ses narines, elle ne se lassait pas de son parfum lui rappelant la proximité d'autrefois. À ce sujet, Maxine chuchota très bas, comme une enfant ayant honte de sa bêtise, ces trois mots :

- Je suis désolée.

- Pourquoi ? demanda le membre de la famille Black.

- De tout ce que je t'ai fait subir. La peine que je ressens aujourd'hui me fait réaliser à quel point tu as pu souffrir lorsque je t'ai repoussé. Alors je m'excuse sincèrement pour tout cela.

Un petit sourire éclaira le visage de Sirius, il avait effectivement souffert, mais avec le temps, il avait réalisé que la voir heureuse était son seul souhait, même si au fond il désirait l'avoir pour lui.

- Ne t'inquiètes pas, répondit le garçon, je ne t'en voudrais jamais pour ceci.

L'apaisement gagna complètement la jeune femme, les bras de son ami était d'un réconfort infini. Cependant, la culpabilité s'empara d'elle, ce n'était pas franc vis-à-vis de Remus ; elle apaisait son chagrin dans les bras de celui qui l'aimait également. Ainsi, la rouquine quitta à regret l'étreinte sereine de Sirius et déclara :

- Je vais essayer d'aller dormir.

Le membre de la famille Black hocha la tête et se frotta à son tour les yeux, ce moment de tendresse avait aussi invité la fatigue à s'emparer de son corps.

- Passe une bonne nuit Max, dit Sirius en s'étirant. Je suis là si tu as besoin de parler.

- Merci beaucoup, passe une bonne nuit toi aussi.

L'adolescente se dirigea vers son dortoir, mais fut stoppée à la montée de la première marche d'escalier. Les paroles de son ami la firent se retourner une nouvelle fois.

- Réfléchis à ce que je t'ai dit ce soir Max, n'abandonne pas tes rêves pour ce chagrin d'amour qui ne définit en rien ton avenir.

- Tu as raison, répondit la jeune femme avec un léger sourire.

Sirius vit ensuite la sorcière disparaître dans les escaliers, et resta un moment sur le canapé de la salle commune. Une idée naquit dans son esprit, il allait redonner à la jeune femme le goût de la vie, son plan était infaillible.

Le Cœur Des MaraudeursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant