Le Cœur Des Maraudeurs

XXVI. Business is Business

- Comment vas-tu ? demanda timidement Maxine lorsque Remus s'attabla.

Ce dernier était encore pâle, mais ces cernes s'étaient estompés grâce à son repos à l'infirmerie.

- Beaucoup mieux, merci d'avoir pris de mes nouvelles, répondit ce dernier avec un franc sourire.

Voilà quinze minutes que la rousse était coincée à table avec James, Peter et les filles. Alors que le garçon à lunettes était en pleine discussion avec la préfète des Gryffondors, ou plutôt en pleine tentative de drague échoué, Marlène et Mary discutaient des derniers ragots, et Peter faisait acte de présence. Maxine avait vu l'arrivée de Remus et Sirius comme une bouée de sauvetage, prenant son courage à deux mains pour questionner son ami. Il avait été encore malade, et la jeune femme avait continué son enquête en empruntant plusieurs livres au sujet de maladies chroniques existant chez les sorciers, mais rien ne s'était révélé concluant. En effet, les paroles de Sirius prononcées lors de la dispute avec son ami tournaient en boucle dans sa tête : « personne ne peut m'aimer car je suis un monstre horrible qui fait du mal aux autres ». Maxine se devait de résoudre cette énigme, il semblait qu'elle représentait une partie de l'identité du groupe, cela l'intriguait, même si la curiosité se trouvait être un vilain défaut. Alors qu'elle observait Remus s'asseoir dans sa diagonale, Sirius décala Marlène, Mary et Lily afin d'aller s'asseoir à côté de la rouquine, mais ces dernières râlèrent.

- Poussez-vous les mochetés ! s'exclama Sirius en rigolant avant d'atteindre la place vide près Maxine.

- Tu pourrais faire preuve d'un peu plus de politesse, fit remarquer sarcastiquement Marlène.

- Je le ferais lorsque tu en feras tout autant avec Maxine.

Peter éclata de rire, ce qui lui valut une petite claque de la part de James. La principale concernée sentit le rouge lui monter aux joues, tandis que Marlène bouillonnait face à la réflexion du jeune homme.

- Sirius, dit Lily d'un ton moralisateur, Marlène a fait des efforts, tu ne peux plus dire cela désormais.

- C'est vrai, je te prie de bien vouloir accepter mes excuses, répliqua Sirius sans aucune once de sincérité dans sa voix.

Un silence lourd s'abattit sur la table, chacun se réfugiait dans la nourriture, heureusement, comme à chaque fois, James vint à la rescousse et lança un sujet :

- Il se trouve que la fête moldue de l'amour est dans moins de deux semaines... Alors à qui avez-vous prévu de déclarer votre flamme pour la Saint-Valentin ?

Lily et Mary commencèrent à s'agiter face à la question de James, et se lancèrent dans des paris sur les futurs couples. Maxine qui avait le nez dans son plat, fut interpellée par le garçon à lunettes :

- Alors Maxine, de qui attends-tu un cadeau pour cette fête ?

- De personne, réagit cette dernière à la question de James, je n'aime pas ce concept, je trouve cela inutile, on n'a pas besoin d'un jour en particulier pour fêter et déclarer l'amour que l'on a envers une personne.

- Pour une fois que je suis d'accord avec elle, murmura Marlène d'un ton blasé.

Tout le monde se mit à rire face à l'intervention de la blonde, avant de se concentrer sur la remarque de Maxine.

- C'est parce que tu n'as jamais eu de Valentin, souligna Sirius, mais je suis sûr que cette année Max, tu vas crouler sous les cartes et bouquets de fleurs !

Le membre de la famille Black comme à son habitude, la prit par les épaules et la secoua frénétiquement, ce qui fit soupirer la rousse.

- Tout le monde n'est pas comme toi Sirius ! s'exclama Lily. Nous n'avons pas tous un comité annuel qui chaque année, nous inonde de cadeaux.

- Pour toi Lily Jolie, je raflerais tous les cadeaux et te les ferais envoyer par hiboux.

Cette dernière leva les yeux au ciel, tandis que Remus qui était très discret depuis le début du repas, ajouta d'un ton calme et posé :

- Je dois avouer qu'une boîte de chocolats fait toujours plaisir, personne ne déteste le chocolat.

La tablée hocha vigoureusement la tête face à cette affirmation, puis les filles se levèrent afin de se diriger en cours.

- On te laisse méditer sur cette fête de l'amour que tu aimes tant James, lança Mary en s'éloignant.

Ce dernier les observa, et une fois la porte de la Grande Salle franchie, il se pencha et prit un air sérieux.

- Maxine, les garçons, il faut que vous m'aidiez à trouver un cadeau grandiose pour Lily !

Peter, Remus et Sirius secouèrent la tête, désespérés, tandis que Maxine lui répondit d'un ton tout aussi sérieux :

- Je ne pense pas que Lily serait très ravie de recevoir ton cadeau « grandiose ».

- Détrompe-toi douce Maxine, je suis sûr qu'au contraire elle sera très flattée de ce geste.

- Tu as qu'à lui envoyer des lutins de Cornouailles qui crieraient le prénom de Lily partout, suggéra Peter.

James écarquilla les yeux, et passa un bras autour des épaules de son ami en déclarant :

- Dommage que je ne connaisse aucun éleveur de lutins de Cornouailles, car ton idée Peter est grandiose !

Remus, Sirius et Maxine secouèrent la tête face à celle ravie de James. Pour rigoler et imiter Peter, le membre de la famille Black proposa à son tour une idée farfelue :

- Tu n'as qu'à envoyer un Cupidon Chantant pour Lily, tu lui écris une belle chanson et le tour est joué ! Il me semble que Tommy, un élève de la maison Poufsouffle vend ce genre de choses, il s'est créé un véritable business.

James bondit, et envoya un baiser ironique en direction du jeune homme aux cheveux longs.

- Sirius, je t'aime ! Peter, suis-moi, nous allons faire des affaires avec ce Tommy.

Les trois amis qui étaient restés à la table, regardèrent les garçons partir à leur business.

- Rassure-moi, questionna Maxine à Sirius, l'histoire de Cupidon Chantant est fausse ?

- Pas du tout, répondit ce dernier hilare par la situation, mais je ne pensais pas qu'il allait vraiment le faire. Il m'arrive par moments de sous-estimer son amour pour Lily.

James avait trouvé le vendeur d'amour et semblait tel un businessman conclure une affaire de la plus haute importance.

- Lily est dans le pétrin, dit Remus en secouant la tête, James est prêt à tout pour elle, mais je reste persuadé que les chocolats étaient suffisants.

- Les fleurs aussi, ajouta Sirius.

- Je suis d'accord avec vous, conclut la rouquine en croquant dans une pomme.

James revint, suivit de Peter, rayonnant et déclara à l'adresse de ses amis :

- Business is Business ! Lily va céder à mes charmes avec ce cadeau !