XLVI. Réunion de crise

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Tous affalés sur leur lit, les quatre jeunes hommes semblaient dans une méditation profonde. James s'amusait avec son vif d'or, tandis que Sirius avait sa tête enfoncée dans son coussin, ne laissant plus qu'entrevoir sa touffe de cheveux. Remus quant à lui lisait tranquillement tandis que Peter essayait en vain de rédiger son devoir de Métamorphoses. Soudain, alors que le garçon aux cicatrices avait depuis longtemps décroché de son livre, ce dernier annonça :

- Maxine m'a posé beaucoup de questions hier, j'ai l'impression qu'elle se doute de plus en plus de quelque chose...

James stoppa ses allers-retours avec son vif d'or et Sirius releva la tête en croisant le regard inquiet de son ami. Peter abandonna son devoir à son plus grand bonheur, jugeant d'une réunion de crise urgente.

- Elle ne croit plus en mes histoires de santé fragile, ajouta Remus, elle fait semblant d'accepter mes excuses, mais son regard la trahit.

Le garçon aux cicatrices laissa entrevoir sa faiblesse, sa situation avait beau le rendre fort, lorsque son secret était en danger, il avait l'impression que son monde s'écroulait. Sirius, James et Peter observèrent leur ami, affectés par ce qu'il venait de leur dire. Depuis la première année, un lien fort les unissait. Dumbledore avait jugé bon de prévenir les garçons dès leur plus jeune âge de la condition de leur ami. Le directeur de Poudlard avait su reconnaître en eux la bonté et le courage suffisant pour soutenir Remus chaque mois dans son épreuve. Au fil des ans, et en devenant des Animagus, le lien fort était devenu inviolable, sans serment, mais personne ne pouvait le détruire. James et Sirius se regardèrent, il fallait rassurer Remus tout en lui apportant de bons conseils.

- Maxine est très intelligente, commença Sirius, tu ne pourras pas la duper très longtemps.

- Oui, enchaîna James, avec ses airs de Sherlock Hames, ton secret va tourner en une véritable enquête policière.

- C'est Sherlock Holmes, rectifia Remus entre l'exaspération et l'amusement.

James envoya valser un coussin en direction de son ami, ce qui lui fit retrouver le sourire en l'espace de quelques secondes, avant de se replonger dans cette discussion des plus sérieuses.

- Tu n'as jamais pensé à lui dévoiler ta condition ? demanda délicatement le garçon à lunettes. Maxine est une personne très compréhensive, et tu es proche d'elle en plus, rien ne t'empêches de lui faire confiance.

À ces derniers mots, Sirius fronça des sourcils, lui aussi été proche de Maxine. Remus ne fit pas attention à la réaction de son ami, et secoua la tête en signe de protestation :

- Je ne veux surtout pas lui dire, elle me prendrait pour un monstre James ! Si elle vient à l'apprendre ce n'est pas seulement mon amitié avec Maxine qui est perdue, mais la vôtre avec elle également. Je sais combien elle compte pour vous aussi.

Les garçons se contemplèrent, à l'instant même où la jeune fille avait débarqué dans leur vie, ils avaient tous compris l'importance qu'elle aurait au sein de leur groupe. James enleva ses lunettes, se frotta les yeux, et les remit avant de claquer des mains :

- Eh bien, dit-il, cela voudra dire qu'elle n'était pas faite pour être avec nous. Même si je reste persuadée que Maxine réagirait bien dans tous les cas !

- James, murmura Remus, sa réaction serait tout à fait normale, personne ne voudrait côtoyer une telle créature, vivre à mes côtés en sachant ma situation, c'est vivre dans le danger. Vous risquez tous déjà chaque mois votre vie pour moi.

- Parce que l'on t'aime Lunard ! s'exclama Sirius.

- On est toujours prêt à affronter le risque pour toi ! compléta Queudver

- Tu nous auras jusqu'à la fin des temps à tes côtés mon vieux ! finit James.

Le visage de Remus s'illumina, ses amis étaient ce qu'il avait de plus cher dans sa vie, après ses parents évidemment, mais il y avait également Maxine. Le garçon aux cicatrices, assis en tailleur dans son lit, se perdit dans ses pensées. Il était trop tôt pour affirmer si les sentiments qui animaient son cœur pour la jeune femme étaient de l'amour, mais il y avait un attachement important, cela était certain. Même si Remus ne se voyait pas entamer de relation par sa condition, l'avouer à la rousse, c'était prendre le risque de rompre des petits moments de bonheur qui rendait son âme plus vivante que jamais. Sans oublier la place qu'avait Sirius dans cette histoire, leur amitié devait passer avant, coûte que coûte.

- Si tu veux que l'on essaye d'écarter le plus possible Maxine de ton secret, reprit James, nous le ferons. On pourrait simplement la mettre sur une fausse piste.

- Elle est trop maligne pour tomber dans le piège, fit remarquer Sirius.

Remus et Peter hochèrent la tête en signe d'accord. Tandis que l'attrapeur des Gryffondors aborda la dernière solution possible :

- Alors laisse les choses se faire naturellement, peut-être qu'elle abandonnera car ce n'est qu'une pulsion d'enquêtrice de sa part.

- Maxine est têtue, mais si elle te sent blesser par les recherches qu'elle entreprend, elle arrêta, assura Sirius.

Leur ami hocha la tête, apaisé par les propos des jeunes hommes. James en remarquant les traits du visage de Remus se détendre, donna un coup de coude à Sirius, qui s'amusait de voir la sérénité regagner les yeux verts du Gryffondor.

- Eh bien Cornedrue, Queudver, je crois que notre mission est accompli ! Voici un sorcier rassuré et de nouveau tout heureux !

- Oui, annonça James sur le même ton badin, j'annonce notre réunion de crise terminée, Queudver, c'est à vous !

- Le principal concerné semble esquisser un sourire, ajouta en dernier Peter, notre succès est avéré !

Remus secoua la tête face aux plaisanteries de ses amis, mais pour rien au monde, il ne les aurait échangés. Ils étaient sa famille, celle qu'il avait choisie. Avant que chacun ne se replonge dans ses activités qu'ils occupaient avant cette discussion, le garçon aux cicatrices remercia ses camarades :

- Merci beaucoup pour vos conseils.

- Avec plaisir mon Lunard, répondit James, n'oublie jamais que nous serons toujours là pour toi, je te le promets.

Sur ces belles paroles, les quatre jeunes hommes reprirent leurs occupations, l'esprit serein et non plus préoccupé...

Le Cœur Des MaraudeursWo Geschichten leben. Entdecke jetzt