LXIV. Surprise chocolatée

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Maxine se concentra sur les flammes de la cheminée, avant de lâcher un soupir. Le début de semaine était long, la fatigue du week-end avait pris le dessus, cette fête l'avait épuisée. Elle avait esquivé Atticus par précaution, mais elle ne pouvait s'empêcher de sursauter dès que quelqu'un entrait dans la salle commune. Alors que la jeune fille essaya de se concentrer de nouveau dans son roman, elle sentit quelqu'un s'asseoir près d'elle. Elle leva rapidement les yeux vers la personne, inquiète, mais constata rassurée qu'il ne s'agissait de Remus. Ce dernier remarqua la panique qu'il avait créée avec son apparition discrète et s'excusa :

- Je suis désolée Maxine, je ne voulais pas te faire peur.

- Non, rassura l'adolescente, c'est moi qui frôle la paranoïa...

Elle baissa la tête en triturant ses doigts, Maxine ne comprenait pas sa peur irrationnelle et cela l'agaçait plus que tout.

- Tu as le droit de craindre et de te méfier des personnes, Sirius nous a raconté ce que t'a fait Atticus...

Maxine croisa les yeux de son ami, ces derniers par leur immensité verte brillante, reflétaient une grande tristesse.

- Je m'en veux, j'aurais dû insister pour que tu m'accompagnes ou ne pas y aller et rester avec toi...

Il se sentait coupable, ce qui expliquait son regard fuyant le lendemain de la soirée. L'adolescente posa sa main sur celle de Remus, qui était agrippée à son pantalon d'uniforme. La chaleur envahit alors instantanément le corps du jeune homme, malgré son état maladif qui le faisait grelotter. Il pensa tout de suite à James, il ne fallait pas repousser Maxine, mais saisir l'occasion qui se présentait à lui. Remus ne retira donc pas sa main et plongea son regard dans celui de son amie.

- Ce n'est en aucun cas de ta faute, déclara-t-elle, peut-être que si tu étais resté avec moi, il aurait profité d'un autre moment dans la soirée pour me coincer.

Remus hocha doucement la tête, rassuré par les paroles de la jeune femme. Sa mère disait souvent qu'en parfait gentleman, il s'en voulait pour des choses futiles dont il ne pouvait pas être coupable. Pour détendre l'atmosphère, la rouquine fit une petite plaisanterie :

- C'est plutôt moi qui devrais m'en vouloir, j'ai dû te laisser avec une tonne de chocolats sous les bras.

- En parlant de chocolat, répondit Remus avec un léger rire, nous avons une surprise pour toi. Vu que nous ne t'avons pas vu au dîner, nous nous doutions que tu aurais tout de même une petite faim. Cependant, il va falloir me suivre jusqu'aux cuisines.

La rousse esquissa un petit sourire et s'aventura en compagnie de Remus dans les couloirs de Poudlard. Plongés dans l'obscurité, les deux adolescents marchèrent en silence afin d'échapper au radar de Rusard. Après avoir descendu les escaliers, ils arrivèrent devant la statue des cuisines ; Remus chatouilla la poire et ils entrèrent sans problème. Maxine retrouva alors une partie de Poudlard qu'elle aimait tant. La cuisine lui donnait souvent l'impression d'être dans l'atelier des lutins du Père Noël. Les elfes de maison s'agitaient dans tous les sens pour confectionner les différents plats, comme le faisaient les lutins pour les cadeaux. Près de la grande cheminée chaleureuse, la Gryffondor découvrit une tablée remplie de gourmandise. Du chocolat débordait à foison, mais il y avait également des fruits frais, des bonbons de toutes sortes, de la guimauve : un véritable paradis ! Les trois autres jeunes hommes se tenaient fièrement devant le chef-d'œuvre. Tandis que James et Peter se félicitaient de l'idée qu'ils avaient eu de confier la tâche aux elfes de maisons, Sirius et Remus prenaient plaisir à voir les yeux de Maxine rayonner face à temps de gourmandise. Elle s'approcha de la table pour observer plus en détail ce qu'elle allait déguster, James prit alors la parole :

- Nous nous inquiétions de ne plus te voir aux repas !

- Alors j'ai eu l'idée de te concocter quelque chose, continua Sirius.

- Je me suis alors dit que le chocolat te ferait plaisir, ajouta Remus.

- Peter et moi, termina James en poussant Maxine pour s'installer sur une chaise, nous avons eu l'idée de demander de l'aide aux elfes de maison qui sont plus doués que nous pour la cuisine.

La jeune femme observa ses amis, ils s'inquiétaient tous pour elle, ce qui la touchait sincèrement, même si le manque d'habitude la rendait encore timide. Maxine jeta de nouveau un regard sur la table qui gondolait sous les pâtisseries plus qu'alléchantes.

- Je ne sais pas quoi dire les garçons, murmura-t-elle, merci beaucoup, cela me fait extrêmement plaisir...

En se rendant une nouvelle fois compte du geste des jeunes hommes, ses yeux se mirent à briller. James se plaça derrière la chaise et posa avec précaution ses mains sur les épaules de la rouquine.

- Nous voulions te remonter le moral, tu ne dois plus fuir Maxine, nous nous sommes occupés d'Atticus, il n'y a plus rien à craindre.

Maxine hocha la tête, il avait raison, elle ne devait pas appréhender de le croiser, mais les images de la soirée revenaient trop souvent en boucle. James prit une chaise près de son amie et s'assit en l'observant.

- Je te promet que nous avons tout fait pour le tenir à distance, s'il revient à la charge, je n'hésiterais pas à jeter d'autres sortilèges.

Un petit sourire fit une apparition sur le visage sur Maxine face à la détermination de James. L'attrapeur de Quidditch considérait la rousse comme la petite sœur qu'il n'avait pas eue, étant fils unique, il avait cet amour fraternel à donner. Afin de mettre fin à ce triste sujet et pour redonner le sourire à la jeune femme, Sirius claqua dans ses mains en déclarant :

- Ce n'est pas tout, mais nous nous sommes privés de dessert pour goûter à tout cela. Je vous propose de commencer le festin !

Tout le monde hocha la tête vigoureusement, et la dégustation commença. Le chocolat coulait à foison, chacun trempait les différents fruits dans les nappes marron liquides. Remus et Maxine furent les plus gourmands, sous les regards amusés de leurs amis. Pour une fois et grâce à un accord commun, il n'eut aucune rivalité entre Sirius et Remus, aucun concours pour plaire à la jeune femme, aucune réflexion ou même regard pour déstabiliser l'autre. Non, ils profitèrent tous ensemble, en se faisant la promesse de perpétuer ce rituel tous les ans, même si leurs chemins se séparaient et sans savoir ce que l'avenir leur réservait... 

Le Cœur Des MaraudeursDonde viven las historias. Descúbrelo ahora