LI. Révélation

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Maxine essaya de calmer sa frustration dans la lecture, qu'est-ce que Sirius pouvait se comporter comme un idiot parfois ! Cependant, les mots de son roman finirent par l'apaiser, oubliant presque la scène qui s'était déroulée plus tôt lors du déjeuner. Alors que la nuit venait de faire son apparition, la tour d'Astronomie se trouvait des plus désertes, ce qui offrait à Maxine la pleine solitude dont elle avait besoin pour sa lecture. Approchant à pas de loup, Remus vit la jeune femme plongée dans son livre. Un sourire naquit sur ses lèvres, l'air concentré de la rouquine rendait plus que tout son visage mignon, qui la faisait rayonner parmi cette nuit obscure. Seulement éclairé par le croissant de lune, pire ennemi de Remus, le jeune homme aurait souhaité que ce moment ne s'arrête jamais ; il voulait figé Maxine dans une peinture et l'observer encore et encore. L'adolescent avait ratissé Poudlard toute l'après-midi, entre ses cours et après, se demandant où la jeune femme avait pu trouver refuge. Puis, il avait repensé au fameux soir de la farce avec Rusard, où Sirius avait avoué que Maxine restait souvent de nombreuses heures dans la tour d'Astronomie. La rousse sentit une présence, et vit une paire d'yeux verts qui la fixait. Constatant que le garçon aux cicatrices hésitait à s'approcher, cette dernière lui fit un léger sourire pour confirmer que sa compagnie était la bienvenue. Maxine observait désormais le paysage sombre qu'elle pouvait apercevoir depuis leur point de vue, tandis que Remus s'installait à ses côtés, en tailleur, contrairement à la jeune femme qui avait les genoux ramenés contre son ventre.

- Il ne voulait pas être méchant, murmura le sorcier en parlant de Sirius, seulement, son égo de Black le rattrape de temps à autre.

Maxine se contenta de hocher la tête, ne voulant pas revenir sur ce qui s'était passé. Ses mains se crispèrent sur le roman, elle avait l'impression d'être jalouse, enfin, elle l'était sûrement, mais son cœur était si perdu qu'elle avait l'impression que tout ceci n'était pas légitime. Remus jeta un coup d'œil sur l'ouvrage que tenait Maxine, avant de lui demander :

- Il t'a plu ?

La jeune femme suivit le regard de l'adolescent et fut heureuse d'avoir l'occasion d'en discuter :

- Énormément, il fait désormais partie de mes romans préférés.

Puis, les doigts fins et délicats de la jeune femme tournèrent les pages, en s'arrêtant de temps à autre sur certaines annotations.

- C'est un des plus beaux cadeaux que l'on ne m'ait jamais fait, c'est si personnel, et j'ai l'impression que chaque mot annoté a été choisi avec une intention particulière.

Puis elle ferma son livre et se mit à observer le lac, qui reflétait grâce à sa lumière, la demi-lune dans toute sa splendeur. Maxine se racla la gorge, et reprit son explication sur le roman :

- J'ai une citation que j'apprécie beaucoup, elle est annotée d'une couleur différente d'ailleurs. Elle commence par : « Oui , j'ai aimé, comme personne au monde n'a aimé, d'un amour insensé et furieux... »

Poussé par son audace ainsi que son courage, ou peut-être juste par les sentiments encore flous qu'il éprouvait pour son amie, Remus avoua enfin ce qu'il cachait depuis de nombreuses semaines :

- « Si violent que je suis étonné qu'il n'ait pas fait éclater mon cœur. Ah ! quelles nuits ! quelles nuits ! », compléta le jeune homme les joues rouges.

Maxine tourna sa tête vers le Gryffondor qui semblait pris d'une admiration soudaine pour le lac. Le cœur de la sorcière se réchauffa instantanément, elle aurait dû s'en douter, notamment avec son écriture qu'il lui avait rappelé quelque chose lorsqu'il lui avait écrit une lettre durant les vacances. La jeune femme serra son cadeau contre sa poitrine, comme pour le garder à tout jamais imprégné en elle.

- C'était toi alors...

Remus osa enfin croiser son regard, ses yeux verts voulaient pourtant prendre la fuite, sa timidité étant trop forte. Maxine aperçut dans l'obscurité les joues vives de Remus qui paraissaient lui donner des bouffés de chaleur. Attendant, ses explications la jeune fille détourna à son tour le regard, afin de ne pas faire pression sur son ami. Elle le comprenait, la timidité était l'un de leurs plus gros points communs.

- Je voulais te faire plaisir, alors je me suis demandé ce que je pouvais bien t'offrir. Lily a été d'une aide précieuse, avant que James ne découvre notre manigance et veuille lui aussi se mêler au plan.

Les joues de la rousse prirent également une teinte colorée. Les deux amis se trouvaient mal à l'aise, même si leurs cœurs, eux, bouillonnaient de plusieurs sentiments inconnus.

- La réception de ton cadeau par hibou était évidemment une idée de James, ajouta Remus en riant.

Maxine le suivit, et cette plaisanterie détendit l'atmosphère. Voyant son amie frissonner, le jeune homme sortit sa baguette et forma une bulle de chaleur autour d'eux. La rousse sourit et collée au garçon, elle posa sa tête sur son épaule. Tout d'abord stoïque face au geste proche de la Gryffondor, Remus ne bougea pas. Il aurait voulu repousser Maxine, lui dire qu'il ne méritait pas ce rapprochement, que si jamais un jour elle venait à découvrir son secret, elle fuirait avec horreur, cependant il se remémora les paroles de James. Lors de la préparation du cadeau à la Saint-Valentin, ce dernier lui avait conseillé de s'autoriser ces moments de complicité avec Maxine, peu importe sa condition. La jeune femme sentit à ce moment précis son ami se détendre, ses épaules crispées, devinrent plus souples et parurent l'accueillir dans ce rapprochement. Les cheveux roux de l'adolescente chatouillèrent la joue marquée de cicatrices de Remus. Ce dernier observait toujours le lac en laissant ses narines s'envahir du parfum de Maxine, l'odeur florale qu'elle dégageait offrait un rafraîchissement et un réconfort agréable. Bercé par cette position, les paupières de la jeune femme se fermèrent, pour prendre du recul sur cette journée riche en émotions, pour profiter également de ce moment partagé avec son ami. Alors qu'il la croyait tombée dans les bras de Morphée, Remus entendit le petit chuchotis de Maxine, presque inaudible s'il n'avait pas été concentré sur sa respiration depuis quelques secondes :

- Merci beaucoup pour ce cadeau Remus, cela m'a beaucoup touché... 

Le Cœur Des MaraudeursWhere stories live. Discover now