CVIII. La culpabilité du réveil

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Malgré l'obscurité qui impreignait son sommeil, Maxine sentit la lumière du jour rencontrer ses paupières, invitation à un réveil paisible. Pourtant, son corps lourd et endolori essayait plutôt de prolonger son voyage au pays des doux rêves, mais la ténacité de la jeune femme en décida le contraire. Elle papillonna doucement les yeux pour s'adapter à la luminosité de la pièce, ce qui lui valut un petit cri d'une voix féminine :

- Elle se réveille !

L'agitation accompagna directement cette constatation. Ne voulant pas rester dans l'ignorance, Maxine ouvrit les yeux complètement et aperçut trois têtes à son chevet. Lily était assise dans un fauteuil tout près de son lit, tandis que James se tenait derrière elle ; le soulagement avait envahi leurs visages, ils s'étaient tellement inquiétés pour leur amie. En observant au bout de son lit de repos, la rouquine vit Dumbledore l'accueillir dans la réalité avec un petit sourire.

- Comment allez-vous Maxine ?

- Je suis épuisée, répondit la jeune femme au directeur de Poudlard, j'ai l'impression que mon corps est brisé en mille morceaux.

- Tu n'as rien de cassé même avec ta chute, expliqua Lily, c'est un miracle selon Madame Pomfresh.

La rouquine hocha la tête et un silence s'abattit sur la pièce. En observant par la fenêtre, Maxine vit que le soleil caressait le lac du château, comme si la nuit n'avait duré que quelques instants, elle s'était réveillée au lever du jour.

- Je n'ai aucun souvenir des derniers instants dans la forêt, avoua la Gryffondor, je me vois chuté contre les pierres, puis plus rien.

- Tu as perdu connaissance, raconta James, nous avons mis du temps à rejoindre la falaise voisine avec Peter, quand nous sommes arrivés la transformation avait pris fin et vous étiez tous les trois évanouis.

- Comment vont-ils ? demanda avec panique Maxine.

Cette inquiétude attendrie Dumbledore, voire des adolescents si proches les uns des autres avaient tendance à l'émouvoir, rien ne valait l'amitié fidèle et l'amour sincère.

- Ils vont s'en remettre, répondit-il, Remus se repose tranquillement de sa transformation, mais leur duel avec Sirius leur a coûté plusieurs blessures. Ils sommeilleront encore quelques jours pour éviter que la douleur ne leur soit insupportable.

L'adolescente poussa un petit soupir de soulagement, mais la culpabilité l'envahit, ils étaient là par sa faute. Sa curiosité avait mis en péril tout le petit groupe, elle était égoïste. Comment avait-elle pu préférer croire ces deux stupides Serpentards à ses amis ? Dans une once de remords, la jeune femme se confondit en excuses les larmes aux yeux, oubliant toute dignité devant le directeur de son école :

- Je suis sincèrement désolée, tout cela est de ma faute, j'ai été stupide. Je savais que Remus me cachait quelque chose et au lieu d'attendre qu'il me confie son secret, j'ai préféré écouter Regulus. C'est Rogue qui m'a tout dévoilé, puis je suis venue ensuite jusqu'à l'infirmerie et lorsque je vous ai entendu, j'ai voulu vous suivre jusqu'à la Cabane Hurlante.

Des grosses gouttes chaudes inondèrent les joues de la rouquine, mais celles-ci furent vite estompées par James. Ce dernier avait quitté sa place derrière Lily, pour s'installer sur le lit de son amie.

- Tout est de notre faute, je m'en veux terriblement, avoue le garçon à lunettes, nous aurions dû te mettre dans la confidence bien plus tôt. Tu connais Remus, il ne voulait rien te dire pour ne pas te faire peur, cependant, en tant qu'ami, j'aurais dû le forcer à avouer, cela vous aurez épargné beaucoup de problèmes. Mais je suis aussi le tien, j'aurais dû mieux t'écouter et te soutenir...

- Moi aussi, continua la préfète, lorsque tu m'as parlé d'aller interroger Rogue, j'aurais également dû t'en dissuader, pas seulement te le déconseiller, tu n'es pas la seule responsable de cette histoire Maxine.

Alors qu'elle détestait pourtant le contact physique, la rouquine initia un câlin collectif à ses deux amis sous le regard ému du vieil homme. Lorsqu'ils se détachèrent, la rousse ne put s'empêcher de faire remarquer :

- Remus me détestera une fois réveiller, je ne sais même pas comment me faire pardonner...

La moue de Lily et le mutisme de James ne la rassurèrent pas du tout, mais les paroles du vieux sage furent là pour mener sa pensée sur une voie positive :

- L'amour est votre solution face aux obstacles, s'il est assez fort, il vous permettra de franchir les épreuves ensemble.

- Merci, murmura la rouquine un peu plus confiante.

Le directeur de Poudlard lui offrit un sourire et conclut sa venue :

- Bien, sur ces sages paroles, je dois aller vaquer à mes occupations, reposez-vous bien. Je passerais prendre des nouvelles dans la semaine.

Les adolescents saluèrent leur directeur et Maxine se retourna vers James en lui demandant :

- Où est Peter ? Je voulais le remercier, il m'a beaucoup aidé dans ma course à travers les bois.

- Il se repose aux dortoirs, expliqua l'attrapeur des Gryffondors, il a veillé sur Sirius et Remus, il est parti quelques minutes avant ton réveil.

La sorcière secoua la tête en constatant la fatigue qui imprégnait le visage de son ami et les cernes noirs qui tâchaient la face idyllique de Lily.

- Vous auriez dû y aller aussi...

- Tu rigoles ! s'exclama James. Lily-jolie se faisait un sang d'encre pour toi, nous devions rester auprès de toi jusqu'à ton réveil.

- Toi aussi ! riposta la préfète. Il était le plus inquiet de nous deux.

Les deux amoureux cessèrent leur chamaillerie par un baiser tendre, qui redonna le sourire à Maxine. Cette dernière fut d'ailleurs le centre des moqueries de James.

- Douce Maxine, tu as l'air d'un véritable petit ange comme cela.

Voyant son regard s'attarder sur sa tête, la jeune femme posa sa main dessus et constata qu'un bandage l'entourait. Se retenant de rigoler pour ne pas donner raison au garçon, elle protesta :

- Je dois avoir l'air ridicule plutôt.

- Non tu as une jolie auréole qui décore ta tête !

- James, rouspéta Lily, ménages la veux-tu ? Elle doit se reposer et toi tu l'agites.

Ce dernier partit dans une longue tirade expliquant les bienfaits de la thérapie par le rire, tandis que Maxine se ressourça grâce à ses amis. Une fois qu'elle irait mieux, la jeune femme veillerait sur Remus et Sirius, en attendant, elle essaya de chasser son angoisse en discutant légèrement.

Le Cœur Des MaraudeursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant