CXIII. Crise de panique

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La lune ne fut pas la seule compagnie d'un loup victime de ses tours, elle accueillit aussi avec compassion la peine de Maxine. Les pas de la jeune femme étaient devenus lourds, subissant la sentence posée par la discussion. Sortant enfin des couloirs fermés et oppressants du château, elle regagna les arcades extérieures. Elle s'arrêta quelques instants en s'appuyant sur une des colonnes de pierre. L'adolescente avait la sensation terrible de ne plus pouvoir respirer, les mains sur sa poitrine, elle était sur le point d'exploser. La nuit calme n'arrivait même pas à lui offrir de l'apaisement, Maxine avait besoin de soutien, de quelqu'un qui accueillerait son chagrin sans la juger. Peut-être que Lily était encore éveillée ? Ainsi, les quelques personnes errant dans le château purent apercevoir une ombre se diriger vers la tour des Gryffondors.

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James posa ses parchemins de cours en soupirant, Lily avait sérieusement déteint sur lui. Le garçon à lunettes lui avait promis de faire des efforts et de réviser pour ses examens, voilà qu'il se retrouvait maintenant seul dans la salle commune en plein milieu de la nuit. Alors qu'il s'apprêtait à tout ranger d'un coup de baguette magique, James entendit des reniflements. Pensant à un première année prit en flagrant délit par Rusard, il se retourna avec un petit sourire moqueur, mais son visage se figea en découvrant Maxine. Il ne la reconnut point, aux antipodes de la jeune femme à la carapace dure et froide qu'il avait connue à la rentrée. Les joues baignées de larmes, le visage rougi et les yeux gonflés ; la détresse avait pris possession des traits de l'adolescente.

- Maxine... soupira James avec peine.

Il se précipita vers elle en posant délicatement ses mains sur ses bras. Des secousses parcouraient le corps de la jeune femme, tandis que sa poitrine se soulevait à une vitesse trop rapide pour une respiration calme. À la question de son ami, Maxine sentit les larmes la submerger :

- Que s'est-il passé avec Remus ?

Les émotions de la rouquine lui paralysèrent le corps. Face à la situation, elle craqua et perdit pied. Les larmes coulèrent à flots, tandis que sa respiration se coupa ; la sorcière fut prise de panique en constatant la difficulté qu'elle éprouvait à brasser de l'oxygène.

- Je... j'ai... peux pas... respirer... articula Maxine entre deux grandes tentatives de respiration maladroite.

James n'eut pas le temps de paniquer à son tour, qu'il prit le contrôle de la situation. Il devait aider son amie et non l'enfoncer avec lui dans sa peur. Il la poussa délicatement jusqu'au canapé et la fit asseoir. Installé face à elle en tailleur sur ce même divan, il lui prit les mains et la regarda droit dans les yeux. Les pupilles brunes angoissées de son amie lui brisèrent le cœur.

- Maxine, il faut que tu te calmes et que tu suives ma respiration.

L'adolescente secoua la tête, elle en était incapable. Sa poitrine paraissait être écrasée par un poids, brasser rapidement de l'air était le seul moyen pour elle de faire fonctionner son corps. Ce dernier tremblait d'ailleurs tellement que James devait lui maintenir fortement les mains.

- Non... c'est... trop dur....

- Tu peux y arriver Maxine, affirma James avec douceur. Observe ma main, tu inspires lorsqu'elle s'ouvre et expire quand elle se referme. Je vais le faire avec toi.

Le jeune homme commença l'exercice en s'assurant que la rouquine suivait ses directives. Elle se concentra et tenta de revenir à une respiration normale, et après quelques minutes, cela fut un succès. Le garçon à lunettes était ravi de constater que la jeune femme s'apaisait, lui-même avait été remué, le chagrin de son amie touchait profondément son cœur fraternel :

- Très bien, murmura-t-il, maintenant viens...

Il accueillit la sorcière dans une accolade de réconfort. Tout en la berçant, il lui frotta le dos pour s'assurer que sa respiration était toujours calme en prévenance d'une autre crise. James se mordilla les lèvres, il avait poussé Maxine et Remus dans les bras l'un de l'autre, mais en connaissant l'issu, n'aurait-il pas dû faire autrement ? L'attrapeur de Quidditch secoua la tête, l'amour créait des bonheurs, mais aussi des malheurs.

- Je suis désolée, souffla Maxine en se redressant, je ne comprends pas pourquoi je me suis retrouvée dans cet état.

- Tu as fait une crise de panique, expliqua James, ton chagrin t'a submergé au point de t'angoisser.

La rouquine hocha la tête et contempla le vide. C'était fini, réellement, et la douleur que cela lui procurait était indescriptible. Elle espérait que tout cela ne soit qu'un mauvais cauchemar, qu'elle allait se réveiller d'une minute à l'autre et découvrir que Remus ne pouvait point renoncer à leur relation.

- Merci beaucoup pour ton aide, heureusement que tu étais là.

- Je sais, ma présence est indispensable, Lily me le dit souvent ! plaisanta James.

Un air enfantin traversa les yeux de Maxine durant quelques secondes avant de ne replonger dans une tristesse infinie. Ne sachant pas si son amie désirait se confier, le jeune homme ouvrit la brèche :

- Je sais que cette situation est compliquée Maxine, mais sache que je ne prendrais jamais partie. Remus est peut-être mon ami depuis longtemps, mais il peut parfois se comporter en idiot, tout comme Sirius d'ailleurs. En tout cas, je serais autant présent pour toi que je ne le suis pour Remus, alors si jamais tu veux parler, pleurer, t'énerver ou même faire une farce, je suis là.

Touchée par les paroles du garçon à lunettes, Maxine fit tomber les derniers bouts de sa carapace dure et froide pour se confier à lui. Il l'avait aidé en pleine détresse, elle lui faisait désormais confiance les yeux fermés.

- Il a dit que c'était terminé. Il ne me veut pas de mal, pourtant il ne veut plus être avec moi.

Des larmes perlèrent de nouveau sur les joues de la jeune femme, mais cette fois, elles étaient contrôlées. La tristesse ne la submergeait pas car le vide prenait désormais une place trop importante dans son cœur. James ne put que lui offrir une nouvelle étreinte, il ne savait pas comment guérir cette âme brisée et s'en voulait de ne pas être à la hauteur, Lily le serait sûrement.

- C'est horrible, continua Maxine, j'ai l'impression que mon cœur a été piétiné et réduit en poussière. Je ne pourrais jamais continué sans lui, c'est comme s'il était ancré en moi désormais.

James soupira, l'entêtement de son ami l'avait emmené à la perte de son bonheur. Ce bonheur qui lui même prenait le chemin de sa propre perte. Comment allait-il pouvoir aider ces deux amis détruits ?

- Je sais Maxine, répondit le garçon à lunettes, c'est compliqué et une partie de toi sera éternellement triste. Toutefois le temps fera son travail et le trou de ton cœur se rebouchera pour battre à nouveau face à un autre amour tout aussi fort.

La jeune femme haussa les épaules, sa seule envie était de disparaître sous les couvertures de son lit et de ne plus jamais en ressortir.

- Même si je le déteste, termina la rouquine, je ne peux m'empêcher de l'aimer plus que tout.

Puis le silence s'installa dans la salle commune, permettant à la nuit paisible de continuer à endormir les âmes solitaires. Les deux amis restèrent un long moment ensemble, puis James , après s'être assuré du sommeil de Maxine, alla à son tour rencontrer les bras de Morphée.

Le Cœur Des MaraudeursWo Geschichten leben. Entdecke jetzt