XXXI. La cabane hurlante

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Maxine continua son chemin malgré les protestations des garçons qu'elle entendait vaguement dans son dos. Elle contourna le devant de la bâtisse car sa façade était condamnée, aucun moyen donc de passer. La Gryffondor observa le jardin qui commençait à être recouvert par les flocons de neige de plus en plus épais, rien ne donnait un air chaleureux ou accueillant à cette maison. Les seules herbes présentes dans l'espace, malgré le froid, étaient mauvaises. Il y avait également un assez grand buisson, qui avait perdu ses feuilles. Maxine imagina que ce dernier était fleuri de rhododendrons lors des chaleurs d'étés. Les yeux marron de la jeune femme se dirigèrent ensuite vers la seconde porte, qui était également condamnée ; les fenêtres se trouvaient dans le même cas. Puis, le regard de la rouquine s'attarda vers les dernières lattes du mur. Elle se trouvait sur le porche arrière et vit une planche de bois qui était sur le point de céder. Maxine tira dessus, mais le clou semblait résistant. Tout en soupirant, elle sortit sa baguette et fit sauter ce qui la gênait. La planche de bois claqua contre le sol, et la rousse se baissa afin de s'infiltrer dans la cabane hurlante.

- Ce n'est pas vrai ! râla-t-elle en voyant son pantalon ramasser toute la saleté.

La Gryffondor se releva en secouant la tonne de poussière et crasse qui s'était accrochée sur ses vêtements. Puis, elle contempla le minuscule séjour où elle avait atterri. Excepté un canapé tout miteux, il n'y avait rien d'autre, tout semblait vide, comme si la maison avait été désertée le siècle dernier. Maxine continua son exploration, le couloir était étroit, ainsi que les escaliers, mais cela n'empêcha pas la jeune fille d'atteindre le premier étage. On pouvait constater dès le palier, qu'il ne comportait qu'une pièce. Avec précaution, l'adolescente actionna la poignée, et la porte s'ouvrit, donnant vue sur une chambre plus ou moins grande. Tout comme le salon, la pièce était délabrée, mais semblait pourtant habitée. En effet, après avoir fait quelques pas, Maxine s'accroupit, et prit les quelques morceaux de tissu déchirés qui se trouvaient au sol ; cela était étonnant pour une cabane abandonnée. Elle jeta ensuite un coup d'œil général à la pièce, elle comportait une cheminée, un lit à baldaquin et un fauteuil. Sans y porter grande attention, la Gryffondor constata que ce dernier allait avec le canapé miteux du salon. Puis, la rousse se dirigea vers la cheminée, et se pencha pour voir son contenu. Elle passe ses doigts dedans et découvrit des cendres, ce qui lui valut un froncement de sourcils. Si la cabane hurlante était sans habitants depuis des années, alors pourquoi un feu avait été allumé récemment ? Son regard se tourna vers le lit, qui était fait, ce qui la surprit légèrement. Il était identique aux lits de Poudlard, qui étaient eux aussi à baldaquin avec de grands voiles ; sauf que ceux de la cabane avaient été rongés par le temps et l'humidité. En s'approchant du bois, qui donnait l'impression de céder à tout moment, Maxine remarqua des initiales gravées : « L, Q, P, C ». Les doigts de la rouquine s'attardèrent dessus, comme pour essayer de les déchiffrer, mais rien ne lui vint en tête. Après avoir inspecté de ses yeux une nouvelle fois la pièce, la rouquine décida de redescendre...

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- Que fait-elle ? s'impatienta James.

- Vous pensez qu'elle a réussi à rentrer ? questionna Peter d'une voix craintive.

- Je ne pense pas, répondit Remus peu sûr de lui, toutes les issues sont condamnées.

- Allons la chercher ! s'exclama alors Sirius.

Ce dernier lança la marche, et sauta par-dessus la clôture. Il fut suivi par les trois autres garçons. Après avoir contourné la façade de la maison, ils arrivèrent à l'angle pour rejoindre l'arrière de la cabane. Sirius fut le premier à s'engager, et éclata de rire une fraction de seconde plus tard. En effet, il avait failli percuter Maxine, qui surprise par le jeune homme perdit équilibre et s'étala dans la neige. Le reste des amis vit l'adolescente au sol, et rigola à leur tour. Cette dernière secoua la tête désespérée par leur comportement. Sirius lui tendit une main, toujours hilare par la situation. Maxine repoussa sa proposition, agacée par leurs rires, et épousseta cette fois la neige sur ses vêtements.

- Alors, demanda James une fois son sérieux repris, tu as réussi à rentrer ?

La Gryffondor observa les garçons et répondit :

- Non, vous aviez raison, toutes les issues sont condamnées.

- On t'avait prévenu, dit Sirius d'un ton victorieux.

La jeune femme leva les yeux au ciel, elle n'avait rien voulu leur dire, car si elle commençait à expliquer ses suppositions, ils allaient se moquer d'elle. Maxine commença alors à faire sens inverse.

- Où vas-tu ? l'interrogea James amusé par son énervement.

- Je rentre ! répliqua-t-elle froidement sans prendre la peine de se retourner.

- Attend !

Elle entendit des pas craquelés dans la neige et s'arrêta en sentant les jeunes hommes derrière elle. La rousse se retourna et les observa.

- On pourrait aller boire une Bièraubeurre ? Pour me faire pardonner de t'avoir fait peur, insista Sirius.

- Tu vas adorer la boisson Maxine ! ajouta avec entrain Remus qui semblait avoir les traits du visage plus détendus qu'avant son expédition dans la cabane hurlante.

La jeune femme fut prise par les sentiments, durant le début de la balade, elle avait avoué à son ami qu'elle n'en avait jamais bu. Il était vrai que c'était l'occasion de la goûter, et de plus, elle ne voulait pas refuser la proposition de Sirius.

- Très bien, soupira Maxine.

Les jeunes hommes éclatèrent de joie, et entamèrent le chemin jusqu'à l'auberge des Trois Balais, tenu par la chère Madame Rosmerta. Durant la marche, Maxine se trouva plongée dans ses pensées. La cabane hurlante n'était pas abandonnée, bien au contraire. Même si sa visite avait atténué son envie d'exploration, sa curiosité était toujours aussi vive face à sa découverte. Mais, elle fut bien vite oubliée lors de sa dégustation de la Bièreaubeurre, qu'elle trouva délicieuse. Puis le soir, alors que les images de la bâtisse lui venaient en tête, elle les chassa de son esprit en concluant que des élèves tout aussi aventuriers qu'elle, en avaient fait leur repère.

Le Cœur Des MaraudeursWhere stories live. Discover now