LXVIII. Du talent entre les mains

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La serre de Poudlard était toujours déserte après les cours, pourtant, une présence l'habitait assez régulière. Maxine ne pouvait s'empêcher de venir passer son temps libre parmi les plantes magiques, surtout lorsqu'elle avait un cours particulier avec Remus juste après. Alors que la rouquine avait entrepris un petit rangement de la serre, afin que les plans de travail se désencombrent, quelqu'un entra discrètement dans son refuge. Maxine plongée dans son occupation, ne vit absolument pas que sa mentore l'observait. La professeure Chourave avait prit sous son aile, dès la première année, sa jeune élève. Tout d'abord timide, Maxine avait révélé ses connaissances avancées qui doublés de ses talents, avaient fait d'elle une véritable prodige aux yeux de l'enseignante. Lors de sa troisième année, la professeure Chourave avait confié la serre à la rousse pour son temps libre, afin qu'elle puisse pratiquer sa passion en dehors du cadre scolaire restreint. Cependant, deux ans s'étaient écoulés, et la vieille femme avait constaté que cela n'était plus suffisant pour l'étendue des capacités de Maxine. Stoppant l'observation de son élève, la professeure se racla la gorge pour annoncer son arrivée :

- Bonjour Maxine ! Cette serre va finir par devenir ta demeure à force de passer tout ton temps ici !

La rouquine, surprise par l'arrivée de son enseignante, se retourna vivement avant de lâcher un large sourire à cette remarque.

- Elle avait besoin d'un peu de rangement, et je compte passer l'après-midi ici.

Tandis que la jeune femme continuait de racler le fond du pot, la professeure Chourave s'approcha d'elle pour s'emparer de graines dans le tiroir.

- Je tenais à te féliciter pour ton travail Maxine, commença l'enseignante de Botanique, je crains bientôt que tu ne prennes ma place !

La rousse leva les yeux vers la vieille femme, ne percutant pas tout de suite le sujet de la discussion.

- Je me suis demandé comment Remus Lupin avait fait pour évoluer si vite en Botanique. Son niveau était assez fragile, mais ces derniers mois, il paraissait beaucoup plus à l'aise et ses notes ont augmenté...

Un léger sourire s'esquissa sur le visage de Maxine, son enseignante avait réussi à deviner qui était derrière tout cela.

- Je n'ai même pas eu besoin de lui demander, continua la professeure Chourave, les techniques qu'il utilise sont les tiennes.

Maxine secoua la tête en riant, le jeune garçon appliquait ses conseils à la lettre et cela lui faisait d'autant plus plaisir que leur travail avait payé.

- Il m'aide en défense contre les forces du mal, expliqua la rouquine, et moi en Botanique. C'est notre contrat.

- Vous formez un beau binôme, répondit l'enseignante, ton professeur de défense contre les forces du mal a constaté tes progrès.

Puis, la professeure Chourave passa un nouveau pot à Maxine, qui commença à le remplir de terre en comprenant que la vieille dame voulait faire pousser ses graines. Aucune des deux femmes ne parla durant un moment, car l'enseignante observait les mains habiles de son élève s'occuper de la nouvelle plantation. À ce moment précis, elle n'eut plus aucun doute sur le projet qu'elle envisageait pour sa protégée.

- Je sais à quel point les cours peuvent être ennuyants pour toi Maxine, dit la professeure Chourave, tu as largement le niveau d'une sixième année, et même celui d'une septième année.

- Merci, murmura sincèrement l'adolescente face à ce compliment.

- C'est pourquoi j'ai vu avec Dumbledore pour aménager ton emploi du temps afin que tu assistes aux cours des septièmes années.

La rouquine stoppa son activité, les yeux brillants d'excitation à l'idée de ce nouveau défi. Elle venait de temps à autre observer avec envie les cours des septièmes années, y assister était un achèvement de ce qu'elle avait désiré : en apprendre encore plus sur la Botanique. Avec un sourire malicieux face à l'enthousiasme silencieux qui se dégageait de son élève, Madame Chourave ajouta :

- Si tu acceptes naturellement...

- Bien évidemment, répondit Maxine en hochant la tête vigoureusement, je suis honorée de cette proposition et je suis sûre que cela m'apportera beaucoup.

La professeure acquiesça et se replongea dans sa plantation en compagnie de la rouquine, qui semblait dans un état de satiété face à cette nouvelle. Hésitante, mais voulant avoir une confirmation, la vieille dame aborda un autre sujet avec l'adolescente :

- Connais-tu Castelobruxo, Maxine ?

- L'école de sorcellerie en Amérique latine, répondit cette dernière, il paraît que son niveau en Botanique est excellent et surpasse les autres établissements...

- Effectivement, Castelobruxo a la meilleure réputation dans ce domaine et celui de la magizoologie. Il existe un programme d'échanges pour les étudiants d'Europe, extrêmement sélectif, mais très bon pour étudier la faune et la flore de la forêt tropicale...

Maxine leva la tête rêveuse, en se perdant dans l'imagination de la diversité des plantes que propose le pays.

- Si ton niveau lors des cours de septième année se révèle être celui que je souhaite, expliqua Madame Chourave, je demanderais à Dumbledore d'écrire à Castelobruxo afin de soumettre ta candidature pour l'année prochaine. Il serait dommage que cette école passe à côté de ton potentiel...

Cette nouvelle supplémentaire provoqua une explosion de joie dans le cœur de la jeune fille. Ce programme d'échanges était l'opportunité de renforcer ses connaissances dans l'espoir de devenir guérisseuse au service qu'elle souhaiterait plus tard. Alors que sa professeure avait déjà commencé à ranger les pots fraîchement plantés, Maxine se confondit en remerciement :

- Je suis sincèrement touchée pour la confiance que vous m'accordez depuis ma première année, je vous promets de donner le meilleur de moi-même pour les cours en septième année.

La vieille dame secoua la tête, posa ses gants et se tourna vers son élève avant de quitter la pièce. Elle ne douterait probablement jamais d'elle et de son talent, cela était sûr.

- C'est moi qui devrais te remercier d'avoir tant de talent entre les mains.

Puis, Madame Chourave laissa la jeune femme dans la serre, qui glissa au sol contre les placards, rêvant aux opportunités qui se présentaient à elle. Bercée par tous les projets d'avenir, Maxine n'entendit même pas son rendez-vous rentrer dans la verrerie, à la quête d'un nouveau cours de Botanique, mais surtout d'un moment en présence de la rouquine... 

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