XXVIII. Expéditeur anonyme

202 25 9
                                    

Maxine monta les escaliers en direction du dortoir, toute pensive. Elle tenait dans les mains le roman offert le midi même, mystérieusement par un expéditeur anonyme. La rousse si sérieuse et attentive dans ses cours, avait passé toute l'après-midi à départager Sirius et Remus. Alors qu'elle était toujours plongée dans ses pensées, Maxine passa devant le dortoir des sixièmes années, où les voix de Lily, Marlène et Mary résonnèrent. La porte étant grande ouverte, la préfète aperçut Maxine et s'exclama alors :

- Tiens Maxine ! Viens, rentre !

- Euh, répondit cette dernière, je dois aller poser quelque chose dans mon dortoir.

- Ne sois pas timide, insista la belle rousse, rejoins-nous !

Hésitante, la jeune fille fit deux pas dans la pièce, sous le regard lourd de Marlène. Mary semblait indifférente, captivée par ses ongles qu'elle limait à l'aide d'un sortilège. Lily, ne voulant pas que la jeune fille se sente exclue, l'invita à s'asseoir sur son lit, et cette dernière s'installa gênée par la situation.

- Nous étions en train de discuter du fabuleux cadeau que j'ai reçu durant le déjeuner ce midi, reprit Lily avec un air désespéré, il venait bien de James rassure-moi ?

- Oui, disons que nous ne pensions pas qu'il allait vraiment le faire, répondit Maxine en essayant de garder son sérieux.

- James en pince pour toi depuis la première année, tu devais te douter que tôt ou tard, il allait te déclarer sa flamme, ajouta Marlène.

- Je sais, soupira la préfète, mais me créer une chanson qui me compare à une chèvre en la faisant jouer par un chérubin tout graisseux, je ne pensais pas.

Maxine gonfla ses joues afin de ne pas exploser de rire, mais en croisant le regard de Lily, cela fut fatal. Les deux rousses partirent dans un fou rire, suivit étonnement de Marlène et d'un petit rire de Mary.

- C'est exactement ce qu'on lui a dit, articula la jeune fille tant bien que mal, mais James trouvait la comparaison mignonne.

- Quel crétin, lâcha Marlène en secouant la tête.

- Ne dis pas cela, rouspéta Lily, même si je suis fâchée contre lui, l'intention était là, même une boîte de chocolats m'aurait fait tout autant plaisir.

Marlène hocha la tête et se concentra sur une boîte remplie de lettres qu'elle était en train de trier. Lily quant à elle, pencha sa tête vers Maxine avec un large sourire, avant de lui demander :

- Et toi, qu'as-tu pensé de ton cadeau ?

- Oh, réagit la Gryffondor, je l'aime beaucoup, en plus il est annoté, mais je me demande bien qui a pu me l'envoyer et surtout savoir que je voulais lire cet ouvrage...

Maxine se coupa elle-même dans ses paroles et scruta la préfète.

- Comment as-tu su que j'avais reçu un cadeau ce midi ?

Lily détourna la tête tout en répondant vaguement :

- J'ai croisé Peter dans les couloirs, il m'en a parlé.

La jeune adolescente bondit du lit, ce qui fit sursauter la préfète et attira les regards de Marlène et Mary qui avaient le nez dans leurs occupations.

- C'est toi ! s'exclama alors Maxine. J'aurais dû m'en douter, je t'avais parlé de ce livre durant l'épidémie d'Oreillons-Goules, tu étais la seule au courant.

À la mention de la maladie contagieuse, Marlène tira la langue, cette dernière était un mauvais souvenir. Lily fit un sourire coupable, mais la rouquine continua sa tirade :

- Tu es donc au courant de l'identité de l'expéditeur, car je suppose que ce dernier t'a demandé de l'aide n'est-ce pas ?

- Il me semble que je me suis trahie toute seule, soupira la préfète en se levant, je m'avoue vaincue, j'ai bien aidé ton admirateur mystère.

- Et tu ne nous en as pas parlé, râla alors Marlène, moi aussi, je veux savoir son identité !

Tous les yeux observèrent Lily, et leurs regards firent pression sur la belle rousse. Cette dernière se mordilla les lèvres, elle était très mauvaise pour le mensonge :

- Je ne peux pas, j'ai promis de garder son identité anonyme. Mais je ne suis pas la seule à avoir contribué à l'envoi de ton cadeau Maxine.

L'adolescente fit les yeux ronds face à cette révélation, mais sentit son esprit de détective jubilé, si plusieurs personnes étaient au courant, alors l'identité allait fuiter plus vite.

- Tout un petit comité a été mobilisé, commenta ironiquement Marlène, super !

- Tu n'en tiras pas plus de moi Maxine ! s'exclama Lily. J'en ai déjà trop dit, et j'ai promis de garder tout cela secret, je serais désormais muette en ce qui concerne ce sujet.

- Tu pourrais au moins me dire quel est l'autre complice, insista Maxine curieuse de découvrir le prénom de la personne.

- Moi aussi j'aimerais bien savoir, insista Mary, tu as fait tes petites affaires dans ton coin, d'habitude tu nous mets au courant de tout !

- Cette fois-ci, c'était une demande spéciale, répliqua Lily, je ne devais en aucun cas vous en parler.

Maxine croisa le regard de la préfète et fit les yeux doux dans l'espoir de tirer une information supplémentaire. Voyant que la belle rousse était décidée à ne rien dévoiler, la jeune femme joua sur la dernière carte qui lui restait :

- Je t'en prie Lily, juste le prénom de l'autre personne qui a aidé mon expéditeur anonyme. Après cela, je ne viendrais plus te soutirer aucune information concernant cette histoire. Et si tu veux, je peux même venir te rapporter les farces que font les garçons aux premières années, je sais que cela te tient à cœur en tant que préfète.

L'intéressée haussa un sourcil face à la proposition alléchante de Maxine, puis après quelques secondes de réflexion, elle craqua :

- Promis ?

- Promis, répondit sincèrement Maxine qui se trouvait au fond heureuse que les jeunes hommes se fassent prendre prochainement par Lily.

- Très bien, soupira la préfète, en plus de mon aide, ton admirateur secret a reçu l'aide de James.

- Je m'en doutais, dit Marlène en retournant à ces occupations face à cette révélation.

- Merci Lily ! s'exclama Maxine en désertant les dortoirs.

Cette dernière secoua la tête face à la joie qu'émanait son amie à la suite de cette information. Alors que la Gryffondor était en route pour rejoindre les dortoirs, Lily lança grâce à la porte qui était restée grande ouverte :

- Et surtout n'oublie pas Maxine, ce n'est pas moi qui t'ait dit tout cela !

La jeune femme qui avait atteint ses propres dortoirs sourit, il ne lui restait maintenant qu'une seule chose à faire : attendre que James soit tout seul pour le faire avouer l'identité de ce cher expéditeur anonyme.

Le Cœur Des MaraudeursWhere stories live. Discover now