Le Cœur Des Maraudeurs

LVI. Lendemain difficile

Les paupières de Maxine papillonnèrent lorsque le soleil vint caresser son doux visage. Elle resta quelques minutes dans un état alternatif, entre le sommeil et le réveil, hésitant à sortir de son lit. Puis, la rouquine se fit à l'idée qu'elle ne pourrait pas se rendormir, et se redressa tout en s'étirant. Les brides de la soirée lui revinrent peu à peu en tête, notamment en découvrant au pied de son lit à baldaquin la robe verte qu'elle avait quittée trois heures plus tôt pour un pyjama confortable. Outre le souvenir désagréable de Sirius embrassant Beryn, Maxine se remémora le moment partagé avec Remus dans la tour d'Astronomie. Les deux adolescents avaient dansé jusqu'au bout de la nuit, avant de discuter des derniers ragots de Poudlard. Remus avait ensuite raccompagné la jeune femme au dortoir, avant de dormir quelques heures à peine. Fatiguée mais déterminée, la rousse enfila une tenue convenable pour se rendre au petit déjeuner trop matinal pour le reste des élèves. Cependant, lorsqu'elle arriva dans la Grande Salle, qui malgré les festivités avait retrouvé son apparence normale grâce à la magie ; elle découvrit une partie du petit groupe. Lily émergeait au côté de James qui paraissait perdu dans ses pensées, le nez dans son bol de chocolat chaud. Remus luttait malgré lui contre le sommeil qui voulait s'emparer de tout son être, quant à Mary, cette dernière se frottait le crâne à cause de la douleur qu'avait provoquée le volume de la musique. Peter lui, semblait dans un autre monde, encore ancré dans la soirée magique qu'il avait vécu. Le tout formait une parfaite esquisse d'un lendemain difficile après une soirée. Maxine s'installa avec douceur à la table, et fut accueillie par un petit sourire de Lily à la fois peiné, mais également malicieux :

- Bien dormi ? demanda-t-elle.

- Je ne sais pas si je peux appeler cela dormir, murmura la rouquine en attrapant un toast.

Remus esquissa un petit sourire, ils avaient fait durer la soirée, aucun d'eux n'avait voulu se séparer de l'autre.

- Même les réveils de nos soirées ne sont pas aussi durs, se lamenta James, nous aurions dû dormir plus.

Lily lui adressa un sourire complice que Maxine et Remus remarquèrent. Ces deux-là avaient sûrement dansé eux aussi jusqu'au bout de la nuit.

- Mais regardez qui vois-je là ! s'exclama Mary.

Beryn venait d'entrer dans la Grande Salle, la mine déconfite. Ses yeux laissaient penser qu'elle avait pleuré une bonne partie de la nuit. Tête baissée, elle se dirigea au bout de la table des Gryffondors sans prendre la peine de saluer ses amis, son air rêveur qu'elle avait affiché plus tôt au bal avait totalement disparu. Maxine se questionna intérieurement sur ce brusque changement d'humeur qui n'était pas pour lui en déplaire.

- Tu as pu parler à Sirius ? interrogea Lily à l'adresse James.

- Non, lorsque je suis rentré hier, il dormait déjà.

- Quel idiot ! s'écria la préfète.

L'attrapeur de Quidditch sursauta et son manque de réflexe dû à la fatigue lui fit tomber sa tartine dans son chocolat chaud éclaboussant la table. Il émit un petit rire face à l'énervement de Lily, qui enchaîna alors :

- C'est vrai, d'abord il fait souffrir Maxine puis ensuite c'est au tour de cette pauvre fille, même si cela ne m'en déplaît pas pour autant...

- Je ne te connaissais pas aussi vilaine Lily-jolie !

Face à la remarque de James, ses joues s'enflammèrent, ce qui amusa toute la tablée. Maxine mal à l'aise face à la discussion concernant Sirius, le fut encore plus lorsque Regulus se mit à l'observer. Trônant à la table des Serpentards, ce dernier prenait un malin plaisir à se délecter des réactions de la jeune femme. Cette dernière en guise de réponse, plongea sa tête dans son toast. James se mit à regarder tour à tour Remus et Maxine, il désirait les embarrasser d'une merveilleuse manière.

- Lily-jolie ?

- Oui ? baragouina cette dernière qui pour se réveiller avait décidé de se plonger dans la Gazette du sorcier.

- Lorsque je suis rentré dans les dortoirs hier soir, j'ai bien trouvé Sirius qui dormait, Peter lui attendait mon retour, mais je connais quelqu'un qui a dépassé la permission de minuit...

Lily comprit où voulait en venir son ami et secoua la tête. Remus devint rouge comme un Gryffondor en se doutant de l'embarras dans lequel allait le mettre James.

- Lunard, il semblerait que ta petite soirée ait duré hier... sous-entendit le garçon à lunettes.

Maxine ne se laissa pas déconcerter et accorda un ravissant sourire à James, qui fut tout de même heureux que son ami lui, soit gêné.

- J'ai cru entendre que le dortoir des filles était un chouette endroit, tu m'en diras des nouvelles plus tard, plaisanta l'attrapeur des Gryffondors avec un clin d'œil.

Remus voulut disparaître face à la remarque de James, surtout lorsqu'il entendit le petit rire de Maxine. Il posa sa tasse en veillant à ne pas la renverser et se justifia sous les regards amusés de ses amis :

- Je suis rentré peu après toi Cornedrue, mais peut-être que tes propres ronflements te rendent sourd pour pouvoir l'entendre.

James lança un petit bout de brioche à son ami qui l'esquiva au dernier moment, amusé d'avoir touché en plein cœur l'égo de son ami. Il ne désirait pas que Lily soit au courant de ce détail.

- Ce n'est pas moi, c'est Queudver qui ronfle ! se défendit maladroitement le garçon à lunettes.

- Mais c'est faux enfin, tu ronfles depuis notre première année à Poudlard James ! répliqua le blondinet. Il y a même des filets de bave parfois.

Ce fut au tour de James de se trouver embarrassé devant une Lily qui riait aux éclats, et Maxine qui appréciait ce retournement de situation.

- Vous allez me le payer, croyez-moi, murmura James à l'adresse de ses amis.

Mary balaya du revers de la main ses menaces qu'elle entendit malgré sa distance. Soudain, Remus vit quelqu'un franchir la porte de la Grande Salle.

- Sirius arrive, prévint-il en particulier son amie.

Sans hésiter, Maxine se leva et s'excusa auprès du petit groupe :

- Je suis désolée, je ne peux pas rester.

- Maxine ce n'est pas à toi de partir ! lui lança James, mais cette dernière avait déjà entamé sa petite course pour sortir.

La jeune femme baissa la tête et pria pour que Sirius ne l'accoste pas quand elle passerait près de lui. Malheureusement, tout ce qu'elle redoutait se réalisa :

- Tiens, Max ! s'exclama tout joyeux Sirius.

La rouquine fonça encore plus vite vers la porte, ce ton joyeux traduisait probablement l'innocence de Sirius sur la situation. Il pensait certainement que Maxine ne les avait pas aperçus, Beryn et lui, dans un coin de la salle. Énervée, la jeune femme regagna plus vite qu'un vif d'or ses dortoirs, avant de se morfondre dans son lit, le livre que lui avait offert Remus à la main, pour une journée des plus paisibles, perturbée cependant par un interrogatoire...