XXIV. Vol dans les coussins

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Maxine pénétra dans la salle de classe indiquée par son camarade, qui se trouvait d'ailleurs déjà en place. La vie à Poudlard avait tranquillement reprit, et la rousse avait convenu d'un cours avec Remus durant le week-end. En parlant des quatre jeunes hommes, l'ambiance se trouvait être comme avant ; le fait d'avoir parlé à Sirius avait détendu l'atmosphère, au plus grand plaisir de tous les adolescents. Ainsi, la jeune femme trouva Remus, les bras ballants près de la fenêtre, mais il se retourna aussitôt en entendant la rouquine.

- Bonjour Maxine, comment vas-tu ?

- Bien et toi ? répondit cette dernière avec un sourire.

Elle avait remarqué qu'avec son ami, elle n'avait pas peur d'être elle-même, de parler, de rigoler et même de sourire. Remus lui apportait le calme et la bienveillance dont elle avait besoin pour être sereine et pouvoir ainsi agir à sa volonté. Cela arrivait rarement, et c'est pour cela que Maxine appréciait d'autant plus les moments partagés avec le jeune homme.

- Je vais bien aussi, tu es prête à réviser les sortilèges de défense ?

Maxine hocha la tête, jusqu'à là, les cours qu'elle avait partagés avec Remus étaient théoriques, afin de rattraper son retard dans la matière. Désormais, le jeune homme avait décidé de se concentrer sur la pratique, car les B.U.S.E.S ne se composaient pas seulement d'une épreuve écrite.

- J'ai décidé de t'enseigner un sortilège pour te défendre, il peut être très pratique pour ton épreuve des B.U.S.E.S, je m'en suis servi l'année dernière.

La rousse acquiesça. Remus semblait la surestimer car elle se sentait incapable de réaliser un sortilège sans l'avoir vu au préalable de façon théorique. Le jeune homme pointa du doigt les coussins disposés comme des matelas de réception.

- Je vais t'apprendre comment repousser violemment quelqu'un, reprit Remus, un peu comme le sortilège de Désarmement, mais cette fois, c'est ton adversaire qui va voler.

Le jeune garçon aux cicatrices sortit sa baguette, et Maxine fit de même. Remus l'observa un instant, il n'avait jamais vu la baguette de la sorcière avant aujourd'hui. À en croire la couleur, cette dernière était composée de bois de bouleau, mais ce qui donnait la particularité de la baguette était son manche. Il se déclinait au bout comme une fleur gravée dans le bois, une rose pour être précis. Le jeune homme trouvait que cela reflétait la personnalité de Maxine, belle et délicate, mais épineuse, ce qui rappelait le caractère résistant et réservé de cette dernière. Les deux amis se mirent en place et Remus apprit le sortilège à la rousse. Enfin ils passèrent aux essais, Maxine se positionna dos aux coussins et Remus la fit valser, cependant il n'avait pas prévu la portée de son sortilège. La Gryffondor décolla violemment, avant de s'écraser sur les coussins. Inquiet, le jeune homme se précipita vers Maxine, qui semblait secouée par le sortilège.

- Je suis vraiment désolée, je ne pensais pas que cela allait être aussi fort.

- Pas de problème, répondit la jeune femme en acceptant la main tendue de son ami pour se relever, cela fait partie de l'exercice, et au moins, j'ai une raison de te faire voler maintenant !

Remus émit un petit rire, et les adolescents s'entraînèrent durant une heure, mais rien ne fut très concluant. Maxine avait réussi à légèrement déstabiliser son ami, mais elle était maintenant désespérée.

- J'abandonne, gémit la rousse au bout d'une énième tentative ratée, je n'y arriverais jamais.

Remus resta pensif un instant, avant de la remotiver par une idée plus ou moins éthique.

- Non, tu vas réussir, il te faut juste une motivation. Je sais que je ne devrais pas, mais... Imagine que je suis Marlène.

La jeune femme commença à être prise d'un fou rire, mais Remus écarta les bras telle une cible en l'encourageant :

- Allez vas-y, je suis sûr que tu meurs d'envie de l'envoyer dans les airs, alors imagines que je suis elle.

Maxine se concentra et inspira, c'est vrai qu'imaginer Marlène voltiger dans les airs la faisait jubiler. Elle ferma les yeux et lança le sortilège avec le plus de motivation possible, ce qui fut concluant, car Remus se retrouva à peine une fraction de seconde plus tard sur les coussins.

- J'ai réussi ! s'exclama Maxine. Tu as volé tout droit en direction des coussins !

Cette dernière se dirigea tout sourire vers le jeune homme, qui pour surenchérir, lui lança un coussin à la figure. Étonné par l'humeur joueuse de son ami qui était d'habitude si sérieux, la jeune femme voulut attraper à son tour un coussin, mais trébucha et se retrouva à son tour sur le sol, près de son ami. Les deux camarades éclatèrent de rire, relâchant la pression de ce cours. Soudain, ils entendirent du bruit et découvrirent Sirius qui les observait. Ce dernier semblait énervé et avait les sourcils froncés.

- Je venais vous chercher, on allait faire un tour dans le parc avec James et Peter, mais vous semblez bien occupés.

Ce dernier tourna les talons et partit. Remus embarrassé par son ami, se retourna vers Maxine et annonça d'un ton maladroit :

- Il faut que j'aille le voir... je... enfin.

- Vas-y, coupa Maxine, ne t'inquiètes pas.

Le jeune homme la remercia d'un sourire et détala à toutes jambes en direction de Sirius . Maxine resta quelques secondes dubitative, cela ne la regardait pas, enfin un minimum. La rousse se leva à son tour et partit discrètement à la recherche des garçons qu'elle trouva au bout de quelques minutes de marche. Elle se glissa derrière le mur, et écouta les brides qui lui parvenaient à ses oreilles :

- Sirius enfin, explique-moi, je ne comprends pas, demanda Remus d'une voix calme et posée.

- Tu ne comprends pas Remus, Maxine t'adore ! Cela crève les yeux, tu la fais rire, tu la fais parler beaucoup plus que nous tous !

Il eut un silence face aux exclamations du membre de la famille Black, et Maxine tressaillit. Elle appréciait énormément Remus, tout comme elle appréciait également Sirius, mais ses sentiments étaient flous et partagés entre les deux jeunes hommes.

- Toi aussi, répliqua vivement le garçon aux cicatrices, elle t'apprécie beaucoup, mais toi Sirius, tu l'aimes n'est-ce pas ?

La jeune femme entendit une certaine crainte dans la voix de Remus. Décidément, elle était dans un sacré pétrin, mais elle était surtout en train de mettre en péril leur amitié, ce qu'elle ne voulait surtout pas.

- Je ne sais pas, répondit Sirius, moi aussi je suis perdu. Mais toi, ne la brise surtout pas, ne la fait pas espérer, car le jour où elle t'aimera vraiment, par pitié ne lui fait pas le coup de : « personne ne peut m'aimer car je suis un monstre horrible qui fait du mal aux autres ».

La rousse fit les yeux ronds, pourquoi Sirius lui disait cela ? Remus était une des personnes les plus gentilles qu'elle connaisse, le jeune garçon ne pouvait pas penser cela de lui-même. Un silence glacial s'abattit, ce qui tenta Maxine de passer sa tête pour observer la scène, mais celle-ci se résigna sous crainte d'être découverte.

- Remus excuse-moi, reprit l'adolescent aux cheveux longs d'un ton beaucoup plus doux, je ne veux pas que l'on se prenne la tête pour Maxine, et encore moins que l'on brise notre amitié pour elle.

Quelques secondes de battement, puis la Gryffondor entendit la réponse de Remus qui semblait s'éloigner :

- Oui, désolé aussi.

Ainsi, ce dernier rejoignit les dortoirs, blessé par le discours de son ami, ce même ami lui se sentit coupable des propos qu'il avait tenu ; tandis que Maxine comprenait que son cœur était partagé entre les deux jeunes hommes...

Le Cœur Des MaraudeursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant