Le Cœur Des Maraudeurs

LXXXVIII. Cœur brisé

Maxine poussa un long soupir, ses derniers camarades avaient quitté la tour d'Astronomie il y a quelques minutes, Sirius pouvait donc arriver à tout moment. Elle avait longuement réfléchi à la meilleure manière de lui annoncer son choix, malheureusement la jeune femme avait conscience du mal que cela allait lui faire. La rouquine contempla les étoiles en essayant de vider son esprit un instant, en vain puisque ses pensées étaient en continuelle réflexion. Soudain, quelques pas raisonnèrent, si la Gryffondor pensait être la seule à réfléchir avec autant de mal, Sirius était lui aussi plongé dans un néant de réflexions. Maxine fixait toujours les étoiles lorsque le jeune homme se plaça à ses côtés. Un silence inconfortable s'installa, aucun d'eux n'osait prononcer un mot de peur de briser la relation qu'ils avaient construite, de détruire tout ce qui les rattachait.

- Sirius, murmura alors la rousse.

- Non, répondit ce dernier d'un ton paisible.

- On doit parler, continua tout de même Maxine.

- Pour me dire que tu ne m'aimes pas, dit plus brusquement Sirius.

Un nouveau mutisme apparut, lourd de sens, les deux amis savaient l'issue de cette conversation, pourtant si l'un voulait l'éviter à tout prix, l'autre souhaitait se libérer de ce poids pesant.

- Sirius, je t'en prie, retenta une nouvelle fois la jeune femme en se plaçant face à lui.

Sans réfléchir Maxine lui prit les mains et les sentit trembler ; le voir autant affecté lui brisait le cœur. Comment avait-elle pu rendre cette situation aussi compliquée ? Les yeux bruns de la jeune femme croisèrent ceux de son ami et ce dernier explosa :

- J'ai essayé de corriger tout ce qui te déplaisait chez moi, même si je n'ai pas été parfait, j'ai attendu patiemment car je me disais que tu finirais par m'aimer !

Le garçon détacha ses mains tremblantes pour les passer dans ses cheveux. Il vit la rousse vaciller à ses paroles, ils étaient en train de se déchirer tous les deux.

- Je suis reconnaissante Sirius, réellement, mais je ne peux pas changer mes sentiments, se justifia Maxine, j'aurais voulu me décider plus tôt et te faire moins de mal.

Leurs souffles devenaient plus lourds à chaque mot prononcé, rien ne pouvait désormais les réparer. Cependant, Sirius savait au plus profond de lui-même qu'il obtenait toujours ce qu'il voulait, il était comme cela, alors, il tenta le tout pour le tout. Il s'approcha de Maxine la prenant par les épaules délicatement :

- Je sais que je te l'ai déjà dit, mais je suis tombé amoureux de toi dès le premier regard, et même si tu es mystérieuse, j'ai l'impression d'avoir pu accéder à une partie de ton âme. On serait tellement heureux ensemble Max, réfléchis-y, je t'en supplie.

- Sirius, je suis désolée, j'aime Remus, répondit-elle d'une petite voix.

Les yeux embués, elle se détacha du jeune homme qui avait gardé le silence aux derniers mots. Son regard s'attarda finalement sur ses lèvres, avant de murmurer à son tour :

- Tu ne peux pas nier ce que tu as pu ressentir lorsque je t'ai embrassé.

- Je ne peux pas nier l'attirance que j'avais pour toi, souffla Maxine en perçant le vent qui s'abattait sur la tour, mais les sentiments sont une chose différente. Je pense que je ne pourrais jamais assez m'excuser pour le mal que je te fais, j'ai voulu, j'ai essayé de t'aimer, mais mon cœur a choisi Remus et sache que tu n'aurais rien pu faire de plus, alors ne t'en veux pas s'il te plaît.

Elle observa Sirius, ses cheveux virevoltaient à cause du vent. Un voile sombre avait pris place sur son visage, il semblait transformé en roche. Après un dernier regard brisé, il demanda :

- Tu as terminé ?

Maxine hocha maladroitement la tête, et Sirius commença à rebrousser chemin.

- On ne peut pas s'empêcher de se disputer, ajouta finalement Maxine, on aurait été malheureux ensemble.

Le membre de la famille Black observa une dernière fois la rouquine, malgré toute la haine qu'il éprouvait à cet instant même, il ne pouvait s'empêcher de la trouver magnifique sous ce ciel étoilé.

- Je t'aimerais toujours Max. Toi non, et je vais devoir regarder cela.

Puis, il quitta la tour laissant les traces de son cœur en miettes. Celui de Maxine se gonfla alors et les larmes qui avaient embué ses yeux coulèrent pour rejoindre ses joues. Elle avait gâché leur relation, brisé son cœur, et peut-être même mis en péril l'amitié du groupe. La jeune femme se sentait à la fois si coupable et si horrible, elle ne voulait pas remonter, prendre le risque de croiser Lily, James ou encore Remus. Non, elle décida de rester en haut de la tour d'Astronomie où le vent berçait ses pleurs et le silence accueillait ses remords.

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Sirius poussa un long soupir avant d'ouvrir la porte du dortoir, il n'avait pas envie d'affronter ses amis et de voir Remus. Pourtant, il se décida à entrer, sans un bruit, mais le regard de ses amis braqué sur lui. Ils étaient tous les trois couchés respectivement dans leur lit, vaquant à leur occupation. Le membre de la famille Black se dirigea vers le sien et entreprit de se déshabiller afin d'éteindre les lumières au plus vite.

- Tu n'es pas venu dîner ce soir, constata James.

- Je n'avais pas faim, répondit évasivement l'adolescent.

Ce dernier ouvrit son lit afin de pouvoir noyer son chagrin dedans et disparaître le temps nécessaire pour retrouver un peu de contenance.

- Maxine non plus ne s'est pas présentée au dîner, ajouta Peter.

- Je me doute, murmura Sirius.

Les deux amis interrogateurs se jetèrent des regards d'incompréhension, tandis que Remus lâcha enfin son livre avec lequel il avait essayé de se cacher. Son lit se trouvant face à celui de son ami, ces derniers se regardèrent. Si les yeux du jeune homme aux cicatrices essayaient de traduire de la compassion, les yeux de Sirius lui lançaient des éclairs. James et Peter ne purent rien ajouter de plus, le membre de la famille Black prononça un dernier mot avant de se coucher :

- Félicitations, articula-t-il à l'adresse de Remus.

Une peine envahit le cœur de Remus et lorsque James et Peter le regardèrent, il secoua la tête pour se coucher à son tour. En une soirée, la vie au château avait basculer dans une fin tragique sans issue...