XCV. Désir fiévreux

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Maxine s'étira, avant de se frotter les yeux, un sourire de satisfaction sur le visage.

- Je suis enfin venue à bout de cette dissertation sur les créatures nocturnes.

Remus hocha la tête, lui aussi heureux que la jeune femme ait réussi à conclure ce travail. Il observa autour de lui, la salle commune était déserte depuis presque deux bonnes heures, seules leurs voix résonnaient et les flammes dansaient dans la pièce éclairée par ces dernières. La pendule indiquait bientôt le passage à un jour nouveau, d'où l'absence de potentiels élèves, tous tombés dans les bras de Morphée.

- Et c'est grâce à toi, murmura Maxine en s'installant dans le grand canapé près de lui.

Elle lui plaqua un petit baiser sur la joue, avant de pencher la tête en observant son bien-aimé :

- Il se fait tard, tu es fatigué, tu devrais aller te coucher, lui conseilla la rouquine.

- Non, répondit le garçon en secouant la tête, je veux rester encore un peu avec toi, nous avons passé la soirée à parler de défense contre les forces du mal.

Heureuse, Maxine alla se blottir contre Remus. Ce dernier ouvrit son bras et enveloppa ainsi la jeune fille, qu'il commença à caresser avec tendresse en haut du dos. Ses doigts effectuaient de petits cercles, apaisant la Gryffondor.

- J'aimerais pouvoir être à tes côtés chaque nuit, souffla Maxine un peu gênée, je me sens si bien avec toi.

Les joues de Remus s'enflammèrent face à l'aveu de la jeune femme, bien sûr que lui aussi souhaitait cela, mais son secret le dévorait tellement qu'il ne s'autoriserait jamais ce plaisir. La main de la rousse vint à la rencontre de la sienne, appuyant ainsi ses propos ; leurs doigts chauds s'emmêlèrent afin de ne plus pouvoir se décoller.

- Les dortoirs ne sont malheureusement pas l'endroit le plus propice pour que nous dormions ensemble, se contenta de répondre le jeune homme.

Maxine fit une petite moue déçue, ce qui amusa Remus, il adorait son air enfantin qu'elle faisait ressortir de temps en temps par ses grimaces. Cette dernière d'ailleurs, remplaça son air boudeur, par un air gourmand en s'apercevant des quelques chocolats qui traînaient encore sur la petite table de révision. Elle les attrapa et partagea avec son amoureux qui lui demanda avec intérêt :

- Quand auras-tu ta réponse pour Castelobruxo ?

- Je ne sais pas exactement, dit Maxine en avalant un chocolat, Madame Chourave m'a parlé d'une réponse avant la fin des cours à Poudlard.

Remus acquiesça et avala à son tour un chocolat, praliné, il les adorait. La rousse posa son bras sur le dossier du canapé et plongea son regard dans les yeux verts du garçon.

- Je te manquerais, si jamais j'étais acceptée ?

Pour la taquiner, Remus fit semblant de douter de la situation, ce qui fit écarquiller des yeux Maxine :

- Tu es sérieux ! s'exclama-t-elle.

- Mais bien sûr que tu me manquerais, répondit Remus avant de se faire transformer en Botruc, c'est évident.

Les deux tourtereaux éclatèrent de rire, avant de retrouver leur sérieux. La lumière des flammes parcourait leurs visages, découvrant et masquant leurs émotions. Le silence qui venait de s'installer rendait le moment solennel.

- Moi aussi Remus, tu me manquerais beaucoup, chuchota Maxine.

Cette dernière approcha doucement son visage du sien, et leurs lèvres se rencontrèrent. Malgré leur pudeur qui ne leur donnait pas l'occasion de s'embrasser souvent, la rouquine avait l'impression de retrouver un sentiment de réconfort familier à chaque fois. Le goût du chocolat envahissait leur échange et le rendait encore plus savoureux, plus excitant. Remus de son côté, sentait son cœur s'apaiser dès son contact avec la jeune femme, mais son loup intérieur ne cessait de le rappeler à la réalité et sa raison elle, le grondait comme un enfant se faisant disputer par sa mère. Ce dernier détacha alors ses lèvres, tout en gardant une proximité très proche avec Maxine qui lui murmura :

- Je t'aime Remus.

Sans attendre sa réponse, la Gryffondor reprit leur baiser. Comme des chocolats qu'on dévorerait, l'adolescente avait envie de se perdre dans le contact physique qu'elle entretenait avec Remus. Ce dernier sentit un tout nouveau sentiment s'animer en lui lorsque les petits doigts de Maxine commencèrent à se balader sur son corps. Il n'aurait su dire si cela était dû à l'angoisse que lui faisait ressentir sa lycanthropie ou simplement au désir qu'éveillait chez lui la jeune femme. Ne sachant pas comment réagir, même si sa raison lui hurlait de stopper ce moment trop intime, le sorcier renforça finalement leur étreinte, comme une invitation à en découvrir beaucoup plus.

- Moi aussi, je t'aime, répondit finalement Remus.

Maxine laissa échapper un petit rire, avant de croiser les yeux de son amoureux. S'ils étaient d'habitude vert d'eau, elle découvrit des pupilles d'une intensité plus sombre, comme si une autre personne s'était emparée de l'être de Remus. Si le garçon paraissait peu sûr de lui, Maxine l'était tout autant, mais son envie de découvrir plus en intimité le Gryffondor dictait ses mouvements. Elle se retrouva ainsi rapidement à califourchon sur Remus, qui pour masquer sa légère gêne ou par pulsion du moment, embrassa la rousse. Leurs hormones fiévreuses donnaient à ce baiser une passion qu'ils ne s'étaient jamais autorisée et que les deux aimaient découvrir. Les doigts de Maxine glissèrent jusqu'au col de la chemise du jeune homme qui marquait une barrière, un aller vers une chose d'inconnue pour les adolescents. En sentant la délicatesse des doigts de son amante, Remus détacha ses lèvres.

- Laisse-toi faire, murmura Maxine.

Son regard de braise laissait entrevoir une nouvelle facette de la jeune femme, les flammes illuminaient et assombrissaient les traits de son visage, aussi marqué par le désir que son regard. Remus était figé par sa raison, elle frappait dans sa tête comme une migraine assommante, pourtant, son cœur battait à la chamade à chaque geste de la jeune femme qui entreprit d'ailleurs de déboutonner sa chemise. Pour lutter contre ses pensées négatives, le garçon aux cicatrices déposa de fins baisers sur les lèvres, puis la mâchoire et le cou de Maxine. Cette dernière découvrait peu à peu la peau de Remus, si au premier regard rien ne tâchait sa chair parfaite, des reliefs parsemaient son torse. Éclairé seulement par les flammes, les cicatrices du jeune homme ressemblaient à de petits filaments, identiques à des cheveux d'ange. Maxine passa ses doigts dessus tout en sentant Remus arrêter ses baisers.

- Maxine, chuchota Remus.

Elle semblait perdue dans un autre monde, éloignée de leur réalité. Les yeux brillants, la sorcière observait les cicatrices mystérieuses dont elle aurait voulu connaître toutes les origines. Elle traçait différentes formes en suivant les cicatrices et les joignant bout à bout, comme des constellations qu'ils auraient admirées à la tombée de la nuit. Maxine les trouvait magnifiques, par leur esthétisme, mais aussi par le caractère qu'elles dégageaient, elles collaient Remus en lui créant une personnalité unique et inexplicable, pourtant elle avait l'impression qu'elles étaient également causes de nombreux soucis.

- Nous devrions aller nous coucher Maxine, répéta une nouvelle fois le Gryffondor.

La rouquine se détacha de son observation et accorda un petit sourire à Remus, qu'elle ponctua d'un baiser. Ce dernier lui rendit timidement, aux antipodes de leurs baisers échangés quelques instants plus tôt.

- Tu as raison, nous allons être fatigués demain.

Les joues rouges de désir, mais aussi de timidité, Maxine descendit de son amoureux et essaya de retrouver une contenance en lissant sa chemise d'uniforme froissée. Remus la contempla, la cheminée active la faisait rayonner accentuant ses cheveux roux presque rouges par les flammes qui jouaient dessus. Alors que le jeune homme était perdu dans ses observations, Maxine lui fit une petite remarque en riant :

- Tu devrais fermer ta chemise au cas où tu croiserais quelqu'un dans les dortoirs.

Ayant oublié ce détail, Remus honteux baissa la tête et s'empressa de la boutonner le plus rapidement possible, sous le rire taquin de la rouquine. Une fois leur sérieux reprit, les deux tourtereaux se dirigèrent vers les dortoirs, dans un silence qui fut le moyen de repenser à ce qui venait de se passer. Le jeune homme laissa Maxine en bas des escaliers de son dortoir féminin, et reçut un baiser sur la joue de sa part.

- Bonne nuit Remus, murmura la jeune femme.

- Bonne nuit Maxine, répondit-il.

Ils s'accordèrent un dernier regard, avant de rejoindre leurs lits qui leur offrirent un endroit de réflexion, plutôt propice aux rêves.

Le Cœur Des MaraudeursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant