Une Dernière Vie

13.

Une semaine est passée. Je viens d'arriver à Médine. Je rentre dans le cimetière, je marche jusqu'à voir la tombe de ma mère. Je m'abaisse et prend une profonde respiration.

- Maman... dis-je en soupirant, ça te fais vingt-deux ans que tu es ici. Mais de là où tu es, tu ne sens pas le temps passer, pas vrai ? Le temps passe comme un clin d'oeil pour toi. Mais pour moi, j'ai l'impression de vivre depuis une éternité. Le jour ne s'arrête pas et la nuit ne disparaît pas. Chaque seconde que je vis est un enfer mais j'essaie... Je mets de côté mon coeur pour pouvoir vivre.

Je pose ma main sur la terre sèche.

- Tu sais, des fois, la seule chose que je souhaite est de me rappeler de cette année. Ma première année sur terre près de toi. Mon châtiment est de ne pas pouvoir me rappeler. Ton visage, ton odeur, tes doux bras qui me serrait contre elle. Dis-je tristement, j'ai toujours rêvée d'avoir une mère. C'est mon seul souhait... maman.

Je baisse la tête.

- Maman, est-ce que tu as vu ? Tu as vu que ton fils est devenu sultan ? Dis-je en souriant tristement, j'ai réalisé un de mes rêves. Tu es fier de moi, pas vrai ? J'ai continué ce que baba a commencé. J'ai voulu unir notre communauté, est-ce que tu es fier de moi ? Si tu l'es, peu importe que le monde brûle, tu m'auras redonné la vie.

Je tourne mon regard vers la droite.

- Baba t'as rejoins tard mais il est venu. Il n'a pas voulu te laisser seul. J'espère qu'au moins, vous êtes heureux. Chuchotais-je.

Je me lève et m'approche de la tombe de mon père. Il a été transporté ici pour être près de ma mère.

- Baba, mon baba, mon exemple, tu nous manques. J'ai l'impression que c'était hier le moment où j'ai entendu ton nom parmi les martyrs, où j'ai vu par la fenêtre ton corps sans vie passer. Tu m'avais dis de croire en mes rêves, de ne laisser personne me dire quoi faire... c'est ce qui est en train d'arriver. Je suis devenu Sultan baba. Je gouverne non pas qu'un pays mais un empire. J'ai continué ce que t'as commencé. J'espère pouvoir te rendre fier. Rien que de voir dans tes yeux la fierté, tu m'aurais donné le monde. Dis-je en soupirant.

Je me lève.

- Qu'Allah vous fasse miséricorde et vous accorde le plus haut degré du paradis, près du Prophète. Dis-je.