Une Dernière Vie

70.

Trois mois sont passés. Reham arrive bientôt. Je réfléchissais à quelque chose depuis un certain temps et je pense que c'est le moment... Je pars voir mon grand vizir.

- Orhan Pasha, je vais visiter mes sujets dans la région de la Palestine.  Lui dis-je, mes enfants resteront ici mais je prendrai avec moi Reham.

Il hoche la tête et me dit qu'il va tout préparer pour ce soir. Je sors et va à la  rencontre de Reham.

- Rehan, mon Sultan ! Dit-elle en souriant, enfin je te revois...

Je lui embrasse le dos de sa main.

- Ma Sultana, viens dans ma chambre. Je dois t'annoncer quelque chose. Lui dis-je.

Elle hoche la tête puis on rentre tous les deux dans ma chambre.

- Repose toi bien, Reham car à l'aube... dis-je en souriant, à l'aube
on prendra la route pour Jérusalem.

Elle fait les gros yeux et me regarde la bouche ouverte. Elle me saute dans les bras.

- Oh mon Rehan ! J'ai toujours rêvée de poser mes pieds sur cette Terre bénie ! Dit-elle en souriant, les larmes aux yeux.

Elle se met à pleurer de joie.

- Je vais te montrer cette Terre qui nous appartient, désormais. Lui dis-je, cette Terre qui a vécu quatre-vingt-dix ans dans l'occupation sanguinaire.

- Tu me raconteras tout ? Me demande-t-elle.

Je hoche la tête puis on s'en va dormir ensemble.

REHAM

Après trois jours de voyage, on arrive enfin à Jérusalem. On passe par sa porte puis je rentre enfin sur cette Terre bénie.

- Je vais laisser nos chevaux ici, je vais t'emmener à l'esplanade des mosquées. Me dit Rehan.

Je hoche la tête sans savoir ce que c'est. Rehan me prend par la main et m'emmène devant un grand bâtiment. Son toit est doré.

- C'est le Dôme du Rocher. Notre Dôme du Rocher. Me dit-il en souriant. Ils ont voulus le détruire plus d'une fois, mais ils n'ont jamais réussis.

- Qui ? Lui demandais-je.

- Les colons sionistes. Me répond-il.

Je hoche la tête. Les ennemis que le père de Rehan a combattu.

- Regardes le nom de cette rue. Me dit-il tristement, elle porte le nom de mon père. Emin Ibn AbdAllah.

Je pose ma main sur son épaule, malgré toutes les années qui sont passés, la tristesse de la perte de son père lui déchire toujours le coeur.

REHAN

Je m'assois sur une roche, Reham s'assoit à côté de moi. Elle pose sa tête sur mon épaule.