24.

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Quatre jours sont déjà passés, Hind m'a dit qu'ils doivent être déjà arrivé. Dans trois jours, ils seront à Baghdad. Je ne cesse de prier jour et nuit pour lui, qu'il revient saint et sauf.

Je suis assises près de Hind, on discute et rigole pendant qu'on déjeune ensemble. En quelques jours seulement, on s'est toutes les deux rapprochées. Elle est devenue la soeur que je n'ai jamais eu.

Alors que nous étions assise, un homme arrive avec une lettre à la main.

- Princesse Anastasia, le Sultan vous a envoyé une lettre. M'informe-t-il.

Je hoche la tête et il me tend la lettre. Hind m'autorise à l'ouvrir puis je me mets à la lire. Je mets à sourire en la lisant puis à rougir. Ça me fait tellement plaisir. J'enroule la lettre puis lance un regard vers Sultana Hind.

- Je crois bien que j'ai compris. Dit-elle en souriant, mon frère t'aime vraiment.

Je baisse la tête, gênée.

- Mais je dois prendre mes distances ma Sultana. Dis-je tristement.

- Pourquoi donc ? Demande-t-elle surprise.

- ... je ne suis pas musulmane, ma Sultana. Je suis chrétienne. Dis-je en grimaçant.

- Ah... je vois. Anastasia, dans notre religion, l'homme musulman a le droit de se marier avec une femme pieuse chrétienne ou juive. Me dit Hind en souriant.

Je la regarde en fronçant les sourcils.

- C'est vrai ? Lui dis-je surprise.

Elle hoche la tête en riant. Ensuite, on entend quelqu'un toquer à la porte. C'est une femme. La même femme que la dernière fois. Elle rentre dans la chambre, le sourire aux lèvres.

- Ma Sultana. Dit-elle en s'inclinant.

- Esmahan ? Viens, je déjeunais avec Anastasia. Lui dit Hind.

- Merci beaucoup ma Sultana, dit-elle en souriant, mais j'ai déjà mangée. Je suis venue annoncée la bonne nouvelle..

Je la fixais, attendant une réponse.

- Je suis enceinte ! Nous dit-elle joyeusement.

Mon coeur bat vite, mon ventre se noue. J'ai envie de vomir. Enceinte ? Je me lève alors d'un coup sous le regard de Hind et Esmahan.

- Sultana. Dis-je en m'inclinant, je vais retourner dans ma chambre. Je passerais te voir tout à l'heure.

Elle hoche la tête puis je m'apprêtais à partir.

- Comment oses-tu tutoyer notre Sultana ? Me dit-elle.

Je lui lance un regard froid sans pour autant lui répondre.

- C'est moi qui lui ai demandée. Lui répond Hind, je la considère comme ma soeur. Est ce que c'est  approprié qu'une soeur vouvoie sa soeur ?

- ma Sultana... mais c'est une mécréante et une esclave. Dit-elle, alors que moi, je vais être musulmane et je vais avoir un fils, un prince.

- Et alors ? Elle a un privilège que personne dans ce palais n'a. Sache Esmahan qu'un coeur noir se voit comme un coeur blanc. Lui dit Hind, Anastasia est comme ma soeur, si tu lui fais du mal, je suis capable de te renvoyer de ce palais.

Je regarde Hind, surprise. Ça me fait plaisir de voir comment elle m'a défendue.

- Je suis désolée ma Sultana... Je n'avais aucune mauvaise attention. Dit-elle en baissant la tête. Mais j'ai quelque chose d'important à vous dire. Seule à seule...

Hind me fait un signe comme quoi je peux partir et je hoche la tête. Je passe devant Esmahan avec un sourire fier.

Une fois sortis et la porte fermée, je pose la main sur mon coeur en fermant les yeux et en essayant de respirer correctement. Les larmes me montent aux yeux. J'ai envie de l'étrangler. Qu'elle ne vive plus. Elle porte l'enfant de Rehan... Elle porte l'enfant de celui que j'aime.

Mais je me rappelle de ce qu'il a écrit dans sa lettre "est-ce de l'amour ou de la passion ?" Peut-être que finalement il ne m'aime pas et jouait avec moi... Je ne comprends pas pourquoi ça fait si mal.

Je suis tellement naïve, mon Dieu. Je m'efforce de marcher mais je finis par tomber au sol. Pourquoi mon Dieu ? Pourquoi me détestes-Tu ? J'ai traversée les mers et les déserts pour rencontrer celui que j'aime mais lui, il ne m'aime pas. Dieu Tout-Puissant, es-Tu impuissant face à son coeur ?

J'entends la porte s'ouvrir alors je sèche mes larmes et me relève. Esmahan est sortit. Elle est devant moi, toute fière et avec son regard méprisant.

- Qu'est-ce que tu me veux ? Va-t-en ! Lui dis-je.

- Je t'annonce la bonne nouvelle que je suis musulmane et que je vais bientôt devenir Sultana. Dit-elle en souriant.

Je la pousse et son dos claque contre le mur.

- Écoute moi bien Esmahan, j'ai déjà tuée un homme, je peux le faire une deuxième fois alors ne t'approches plus de moi. La menaçais-je.

Elle me regarde dans les yeux, sans une once de crainte. Elle réussit à me pousser et se mettre sur moi. Elle met sa main autour de mon cou.

- Si tu savais ma belle Anastasia, j'ai fais bien pire que ça... Dit-elle en riant.

Je la regarde, les yeux grand ouverts. Je le savais ! Cette femme n'était pas net. Elle serre de plus en plus sa main et je ressens de plus en plus le manque d'air. Je lui donne un coup dans son ventre qui la fait tordre en deux.

Peu à peu, elle se relève après moi. Elle s'approche de moi, son visage est près du mien, je peux même sentir de l'air chaud sur mon cou.

- D'ailleurs, tu as de bon goût Anastasia. Dommage que tu choisis le plus dur à avoir... et le plus dangereux. Chuchote-t-elle. Djibril... si tu vois ce que je veux dire.

Djibril ? Comment le connait-elle ? Elle lâche un petit rire puis s'en va en me poussant par l'épaule.

Je m'en vais rapidement vers ma chambre.

- Il faut que je découvre ce qu'elle sache... il le faut ! Dis-je.

Je repense à mon rêve, celui où je l'avais vu sortir de la chambre de Rehan avec les mains en sang. Elle est là pour le tuer, Dieu m'a envoyé un signe. Il faut que j'en sois sûr... mais pourquoi voudrait-elle le tuer ? Elle n'a aucune raison.

Il faut que je trouve sinon je ne pourrais pas être tranquille, il faut que je trouve mais je ne pourrais pas toutes seules. Il me faut de l'aide, de la patience et de la ruse.

Une Dernière VieWhere stories live. Discover now