Une Dernière Vie

140.

Quatre ans sont passés. Cela fait en tout cinq ans que je n'ai pas vu mon fils. Cinq ans. J'ai comptée les jours et les nuits. Ce serait mentir si je disais qu'il ne me manque pas...

Après que Erhan a découvert la mort de Noor, il m'a envoyé un messager. Il voulait que je lui rende le corps. Il ne m'a pas menacée ni rien, il voulait seulement le corps. Je ne lui ai bien-sûr pas rendus puisque le corps a été envoyé aux Perse.

Résultat : Erhan a finalement découvert que Noor était bel et bien une espionne. Les perses ont confirmés ses doutes et depuis, il n'a plus rien dit.

- Sultana, Prince Murad est arrivé. Me dit Aicha.

- Laisse le rentrer, Aicha. Dis-je.

Elle hoche la tête puis Murad rentre. Il s'approche et m'embrasse le dos de ma main.

- Grand mère Reham. Dit-il en souriant.

- Viens mon Murad, viens, assis toi. Lui dis-je en souriant.

Il s'assoit près de moi.

- Tu vas bien, grand mère ? Me demande-t-il.

- Je vais bien al hamdulilLah, chaque fois que tu me rends visite, ça me fait tellement plaisir. Lui dis-je.

Il me sourit.

- Tu nous manques beaucoup au Palais, grand mère. Quand vas-tu revenir ? Demande-t-il.

- Je ne sais pas, mon Murad... Je vais revenir, c'est sûr... mais quand, je ne sais pas. Dis-je.

- Je sais que tu en veux encore à mon père, dit-il en grimaçant, il regrette tellement...

Je soupire. Je caresse sa joue en le regardant dans les yeux.

- J'ai entendu dire que tu allais bientôt partir gouverner une province. Lui dis-je fièrement.

- Oui ! Dit-il en souriant, dans deux ans, je m'en vais. Quand j'aurais dix-sept ans... mon père m'a dit qu'en étant l'héritier du trône...

Je regarde devant moi, tristement.

- Oh, pardonne moi grand-mère... Je ne voulais pas... commence-t-il.

- Ce n'est rien, mon petit lion. C'est la vérité. Tu es l'héritier du trône. Tes oncles Ilyes, Rayan et Ahmed sont morts et ton oncle Ilan ne peut pas gouverner à cause de sa santé mentale. Lui expliquais-je, mais Murad... Je veux que tu me promets quelque chose.

Il hoche la tête attendant que je continue.

- Promets moi que si tu montes sur le trône, tu ne tueras jamais tes frères. Jamais. Dis-je doucement.