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Je m'appelle Reham, celle qui a souffert de la mort de son mari, seule. Celle qui a endurée la mort de ses enfants et s'est trouvée seule.

La nouvelle de la mort de la Sultana s'est répandue. Tout le monde est au courant. Tout le monde triste. Certains n'y croient pas.

Une professeure d'université se met face à ses étudiants. Elle vient de recevoir la nouvelle.

- ... Notre Sultana Reham est décédée ce matin. Dit-elle faiblement.

Tout le monde se regarde choquée, attristée.

Au palais, Aicha entend des gens crier à l'extérieur. Elle sort et vois une grande foule de personnes. Hommes comme femmes.

- Nous savons que notre Sultana n'est pas décédée ! Nous n'y croirons pas tant que nous ne la verrons pas. Crient-ils.

Aicha s'avance tristement.

- Qu'une femme qui a déjà vu notre Sultana vienne avec moi. Dit-elle.

Une femme se désigne. Elle s'avance vers Aicha puis la suit. Elle redoute que la rumeur soit vraie. Et si elle voit réellement la Sultana ?

Aicha ouvre la porte de la salle du lavage mortuaire. La Sultana est encore allongée, elle vient d'être lavée et un linceul lui couvre le visage. Aicha enlève le linceul de son visage.

- Voici notre Sultana... Dit Aicha tristement.

La femme tombe à genoux devant le corps. Elle tient la main de Reham puis se met à pleurer. Elle se relève puis avec Aicha, elles sortent devant les gens.

- C'est bien notre Sultana... dit-elle en pleurant.

Très chère Sultana Reham,

Je vous écris une dernière lettre...

Le harem est noir. Personne ne parle. Personne ne rit. Tout le monde pleure. Encore et encore... sans s'arrêter.

Je m'appelle Muhammad. J'étais un petit orphelin, sans père ni mère. Je ne pouvais même pas aller à l'école. Je me rappelle de ce jour , étant un enfant, vous êtes venus vers moi. Vous avez pris mes mains et vous m'avez souris.

Murad s'est enfermé dans sa chambre. Ni ses frères et soeurs, ni sa mère, ni même sa tante et son oncle ne sont autorisés à rentrer. Il reste assis, là, sans bouger, à fixer le vide.

Je m'en rappelle encore aujourd'hui, vous n'aviez même pas encore besoin de votre canne pour marcher. Vous m'avez dis de ne jamais désespérer de la miséricorde d'Allah et vous êtes partis.

L'appel à la prière résonne dans toute la ville de Damas et jusqu'à la Mecque. C'est la première fois qu'un tel événement secoue plusieurs villes. Que le monde entier soit en deuil.

Le soir même, des gardes du palais sont arrivés chez moi. Ils m'ont pris et m'ont emmenés dans une maison encore plus grande. Ils m'ont donnés à manger et à boire, ils ont remplis ma maison. Ils m'ont même ramenés des cahiers et stylo, ils m'ont dit que j'irais à l'école le lendemain. C'était votre oeuvre.

Une Dernière VieDonde viven las historias. Descúbrelo ahora