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Quatre ans sont passés. Rien n'a changé. Quatre que mon fils Ilyes gouverne sur l'Empire et quatre ans que j'attends une nouvelle de mon fils Erhan.

- Sultana, je pense qu'il est l'heure de déclarer le Sultan Erhan pour mort. Me dit Mustafa Pasha. Je crains que nos sujets se soulèvent contre notre gouvernement.

- Mon fils n'est pas mort, Mustafa Pasha. Et nos sujets ne se soulèveront pas, pas un seul jour passe sans qu'ils ne prient pour son retour. Lui dis-je, même s'il faut attendre dix ans, on attendra.

- Sultana, êtes-vous sûr ? Me demande-t-il.

Je hoche la tête puis il s'en va. Il ne comprend pas l'instinct maternel... et puis, j'ai même rêvée de Rehan... Il me disait que notre fils est en vie. Rehan ne va pas me mentir, si ?

Aicha arrive. Elle s'approche de moi. Elle me tend une lettre.

- De qui est-elle ? Lui demandais-je.

- Je ne sais pas, Sultana. Me dit-il.

Je fronce les sourcils puis la déplie.

"Chère Sultana,

J'accompagne cette lettre d'une bonne nouvelle."

Je commence à sourire. Une bonne nouvelle ? Ô Allah ! Fais que ce soit mon fils, Erhan.

"Par la grâce d'Allah, cette terre, l'Amérique, est devenu un territoire de l'Empire Rehannide. Le sang de nos frères qu'a fait couler cette terre a été vengé.

Le grand vizir, Nahîl Pasha reviendra avec l'armée dans peu de temps. Peut-être que quand la lettre arrivera, il sera déjà là."

Aucun mot sur Erhan. Mais peut-être qu'il viendra avec Nahîl ? Je l'espère...

- Qu'est-ce qu'il se passe, Sultana ? Me demande-t-elle.

Je regarde la date de la lettre. Elle a été écrite il y a dix mois. Je me lève rapidement.

- Nahîl Pasha arrive avec nos hommes, on doit se préparer. Erhan sera sûrement avec eux. Dis-je.

Aicha ramène ma couronne et la pose sur ma tête. Je lève la tête, le sourire aux lèvres. Je sors de ma chambre et traverse les couloirs.

- Attention ! Sa Majesté Sultana Reham !

Les filles du harem s'alignent et s'inclinent. Je sors dans le jardin. J'entends des bruits de calèche et de chevaux.

- Ils sont là, Aicha. Dis-je en souriant.

Les calèches s'arrêtent et les chevaux aussi. Je vois Nahîl au loin. Il descend de son cheval et s'approche de nous. Il s'incline. Je cherche du regard mon fils mais ne le vois pas.

- Sultana, vous allez bien ? Me demande-t-il.

Je continue de chercher.

Une Dernière VieWhere stories live. Discover now