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Je sors d'ici et marche maladroitement. Je marche en tenant les murs.

"- ... Je suis ta soeur, Anastasia. Ta grande soeur. Dit-elle.

- Mais... c... comment ? C'est faux ! Criais-je.

- Notre père a trompé ta mère cinq ans avant ta naissance, ma mère a été traitée de prostitué pendant toute sa grossesse car notre père ne voulait pas m'assumer. Ça aurait été une honte pour le royaume... M'explique-t-elle, ce n'est ni de ma faute, ni de la tienne. Ma mère a eu la même histoire que toi, comme un prince a voulu te forcer, notre père l'a forcé. C'est pour ça que ton père n'a pas mal réagit quand il a su ce qu'a voulu faire le prince à sa fille."

Chaque jour j'apprends une chose nouvelle sur mon père, chaque jour ça me dégoute un peu plus. Je me dirige vers ma chambre dans le silence. Je m'assois sur mon lit et me mets à pleurer.

J'ai une grande soeur, Synthia. Elle a cinq de plus que moi, donc trente et un ans. Mon père ne l'a pas assumé et l'a "reniée" de la famille car il ne voulait pas que les gens sachent qu'il a commis l'adultère. Quel est ce genre de père ? Comment j'ai pu l'aimer ? J'étais petite, je l'aimais sans savoir ce qu'il faisait derrière notre dos.

Je finis par m'endormir, épuisée par mes larmes.

...

Je me réveille au rayon du soleil, je me lève de mon lit puis me lave et m'habille. Soudain, Aicha rentre dans ma chambre.

- Sultana, Synthia va se faire exécuter à l'instant. Voulez-vous partir à... commence-t-elle.

- Quoi ? Ils vont l'exécuter maintenant ? Lui demandais-je.

Elle hoche la tête. Non... Je laisse tout ce que j'ai dans ma tête et tiens ma robe. Je cours à travers les couloirs jusqu'à la cour. Tout le monde me regarde courir sans comprendre ce qui se passe.

J'arrive enfin devant la cour. Je vois les hommes alignés, les soldats inclinés et le corps de Synthia allongé au sol. Je reste les yeux ouverts en grand.

- Maintenant que tu sais qui je suis, je peux enfin mourir en paix. Dit-elle tristement.

- Mourir ? Non, je ne vais pas te laisser mourir. Je vais tout expliquer à Rehan, il ne tuera pas la seule soeur que j'ai. Lui dis-je.

- Tu ne me renies pas comme notre père ? Me demande-t-elle.

Je secoue la tête en souriant.

- Ce bébé que j'ai, je prendrais quelque chose pour l'avorter. Me dit-elle.

Je la prends dans mes bras."

Je cours vers elle sous les yeux de tout le monde, sous les yeux de Rehan. Je tombe à genoux et met sa tête sur mes genoux.

Une Dernière VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant