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Je toque à la porte. Personne ne répond. Je toque encore une fois. Rien.

- Peut-être qu'elle n'est pas là, Sultana. Me dit Nahîl.

- Non... ce n'est pas le moment ! Dis-je en grimaçant.

Je regarde autour de moi, ne sachant quoi faire. Je décide de finalement rentrer au palais, déçue. Je rentre dans la chambre de Rehan, je tiens sa main dans la mienne.

- Rehan... chuchotais-je les larmes aux yeux, que dire et quoi faire ? Réveille toi. Je n'aurais pas la force de rester sans toi... et tes enfants... tes neveux... tu es leur seul espoir, Rehan. Leur seul espoir... et si leur espoir meurt, leur coeur mourra. Ils vivront comme des morts.

Je lui embrasse la main longuement.

- Est-ce qu'Allah me permettra de revoir ton beau visage souriant ? Demandais-je tristement.

Quelqu'un toque à la porte, je me lève et lui dit de rentrer. C'est le grand vizir de Rehan, Orhan Pasha. Il m'appelle alors je sors dehors avec lui, devant la chambre de Rehan.

- Sultana, la condition est dure. Il faut préparer Prince Erhan pour peut-être monter sur le trône. Me dit-il.

- Mais de quoi tu parle, Orhan Pasha ? Mon fils n'a que cinq ans... tant que mon Sultan respire encore, je ne veux que personne parle d'ascension au trône ! Compris ? Dis-je froidement.

- Pardonnez moi, Sultana. Dit-il, en réalité, j'étais venu pour un autre sujet... les français sont venus dans notre Empire. Ils attendent le Sultan.

- Où sont-ils ? Lui demandais-je.

- Dans la cour. Répond-il.

Je hoche la tête puis sors dans la cour, suivis par Orhan Pasha. Je vois des hommes, des femmes et des enfants dans un sale état. Je m'approche d'eux.

- Où est le Sultan ? Me demandent-ils.

- Le Sultan est malade pour le moment, je prendrai sa place devant vous. Je suis Sultana Reham, la favorite de Sultan Rehan. Leur dis-je.

Ils s'inclinent alors.

- Qu'Allah guérisse notre Sultan et vous accorde une longue vie ! Me dit une femme, nous sommes là pour parler de notre situation à notre Sultan...

- Dites moi tout, je ferais de ce qui est en mon pouvoir pour vous aider. Leur dis-je.

- Sultana, nous avons fuis avec difficultés ! L'armée du Roi commence à reprendre le Sud et ils ont doublés de pressions sur les musulmans du Nord. Me disent-ils, des musulmans qui ont refusés de se soumettre au Roi ont été pendus sur la place publique, d'autres ont été forcés à boire de l'alcool et à manger du porc. À chaque heure de prière, ils font des rondes pour s'assurer que personne ne prie. Certains prêtres ont tout de même accueillis des musulmans pour qu'ils prient dans leurs églises...

Une Dernière VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant