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Le messager arrive au palais. Il donne la lettre à Aicha, la servante de Reham puis s'en va. Aicha rentre dans la chambre de Reham, elle lui tend la lettre. Reham l'a déplie et la lis.

"... Imran va bien. Il a réussi à ouvrir la grande porte de Venise. Nous allons l'occuper et la conquérir in shaa Allah." Lit-elle à Hafsa et Syhem.

Les deux soeurs se mettent à sourire en remerciant Allah d'avoir sauvé la vie à leur frère.

Imran regarde la grande muraille. Les hommes ramènent la grande échelle puis la place sur le mur. Imran monte dessus sans hésiter puis avant de sauter de l'autre côté, il inspecte les alentours. Il n'y a pratiquement aucun garde.

Il finit par sauter, en tenant son épée. Il se bat et tue le peu de gardes qui étaient devant la porte. Il pousse la grande porte en criant "Allahu akbar". Il se met sur le côté pendant que les hommes courent à l'intérieur.

Rehan le tape sur l'épaule pour le féliciter. Ils rentrent tous dans le combat, les soldats de Venise arrive en renfort et rentrent aussi dans la bataille.

Des coups d'épée de tous les côtés, Imran les esquive et en tue plus d'un. Les cris des hommes se font entendre à mille kilomètres, tout cela, dans la totale ignorance du Roi d'Italie.

Imran cherche son oncle le Sultan du regard, il le voit plus loin. Il remarque qu'un homme court vers lui. Il court vers lui en criant son nom mais à cause du bruit, le Sultan ne pouvait rien entendre.

L'homme donne un coup d'épée dans le ventre de son oncle. Rehan regarde autour de lui mais finis par tomber au sol.

ALYANNA

Je fais les cents pas en attendant la nouvelle. D'un coup, ma servante arrive et me chuchote la nouvelle à l'oreille. Je souris. Tout s'est passé à merveille.

- Va préparer Ahmed, avant que Reham ne le découvre. Lui dis-je.

Elle hoche la tête puis s'en va rapidement. Je regarde par la fenêtre en souriant. Mon ère commence enfin.

REHAM

Je m'assois et ouvre le Coran. Je commence à le lire. À peine que je commence, j'entends un bruit sur la porte. Je referme le Coran et le mets de côté. Je me lève en tenant un poignard dans ma main.

Je marche lentement vers la porte et essaie de l'ouvrir. Rien. Je tire encore mais toujours rien. Je commence à frapper dessus en criant. Quelqu'un m'a enfermée ici. J'ouvre grand les yeux quand je me rend compte que les enfants ne sont pas avec moi.

- Ouvrez ! Ouvrez la porte ! Vous n'avez pas le droit ! Criais-je. Alyanna ! Alyanna ! Je vais te tuer de mes propres mains ! Ouvrez moi !

Personne ne répond. Je me mets à tourner en rond en cherchant une solution. Je regarde par la fenêtre. Non... Je ne peux pas sauter. C'est trop haut.

Je recule pour prendre de l'élan et frappe la porte avec mon pied. Rien ne se passe. Je prend la torche éteinte et frappe avec mais rien ne bouge. Je tombe sur le sol, désespérée.

Je regarde le soleil se lever et moi, qui est toujours bloquée. D'un coup, j'entends la porte s'ouvrir. Je me lève en tenant la torche, prête à assommer la personne qui m'attaquera.

- Sultana... dit Nahîl, essoufflé.

- Nahîl ? Qu'est-ce qu'il se passe dehors ? Lui demandais-je.

Il ne répond pas et baisse la tête. Je sors dans les couloirs et vois du sang et des cadavres sur le sol. Encore plus, je regarde par les grandes fenêtres et vois la cour. L'armée est réunis. Je fronce les sourcils.

- Mais... Qu'est-ce qu'il se passe ? chuchotais-je.

Je n'attends pas et descends. Je descends dans la cour pour savoir ce qu'il y a. J'y trouve l'armée et des hommes inconnus. Je vois aussi Alyanna et son fils... assis sur le trône. Je n'en crois pas mes yeux.

- Comment osez-vous ? Criais-je.

Alyanna se tourne vers moi puis fais un sourire en coin.

- C'est ça pour vous... être loyal ? Leur demandais-je, mettre sur le trône le fils de votre Sultan alors qu'il est en guerre ?

- Notre Sultan est mort, Sultana ! Crie l'un d'entre eux.

Je fronce les sourcils. Alyanna s'approche de moi en souriant, elle me tend une lettre. Je la mets de côté sans la lire.

- Vous croyez à ces mensonges ? Sultan Rehan est en vie ! Celui qui dit est le contraire est un menteur ! Prince Ahmed ne peut pas être le Sultan, impossible ! Dis-je.

- C'est possible, Reham. Agha, attrapez la et jetez la ai cachot. Ordonne-t-elle.

- Je pensais que vous étiez de mon côté mais vous aviez tous trahis votre Sultan. dis-je déçue.

Un silence règne dans la cour.

- J'ai nourris vos pauvres, j'ai élevée vos femmes, j'ai sauvée vos enfants et pour que j'ai quoi à la fin ? De la trahison ? Sachez que si demain on vous annonce ma mort et celle de mes enfants, sachez que vous serez les fautifs ! Criais-je, allez plaider allégeance à votre Sultan, maintenant. Mais quand Rehan reviendra, vos comptes, vous les rendrez à lui !

Je me tourne et m'en vais. Je rentre à l'intérieur du château. J'ouvre la lettre et la lis dans les couloirs, Nahîl toujours derrière moi. D'un coup, mes jambes commencent à trembler, mes lèvres aussi, mon coeur bat fort, ma respiration s'accélère et les larmes remplissent mes yeux.

- Sultana ? Me dit-il.

Je continue à marcher. Non. Ça ne peut pas être possible. Je marche jusqu'à ma chambre, j'allais tomber alors Nahîl me rattrape et je me tiens au mur.

Je rentre dans ma chambre et finis par tomber au sol en pleurant.

- Elle a tout prévue... chuchotais-je. Elle savait tout. C'est pour ça qu'elle a mis son fils sur le trône...

- Qu'est-ce qu'il se passe, Sultana ? Qu'est-ce qui est marqué dans cette lettre ? Me demande-t-il.

Je l'ignore.

- Elle m'a enfermée hier soir parce qu'elle savait... dis-je la voix brisée, j'aurais dû la tuer, il y a plusieurs années... Je regrette, Nahîl.

Je fixe devant moi, ne réalisant toujours pas.

- Sultana Rehan revient bientôt, il se vengera d'elle ! Me dit-il.

Je secoue lentement la tête.

- ... tu ne comprends pas, Nahîl. Elle l'a tué. Rehan est mort. dis-je avec le regard vide.

Une Dernière VieWhere stories live. Discover now