Une Dernière Vie

102.

Je m'appelle Irem. Je suis la fille du Sultan Rehan et de Sultana Reham. Leur plus grande fille. J'ai dix-sept ans, je n'ai qu'un an de différence avec mon grand frère Erhan et j'ai le même âge que mon demi-frère Ahmed.

Je regarde autour de moi comme à chaque fois puis je sors du Palais. Je me dirige vers la mosquée, l'imam m'attend. Avant d'entrer, j'entends un homme réciter du Coran. Je me cache derrière le mur et l'écoute.

Il s'appelle Soan. Il est un étudiant dans cette mosquée... Ça fait déjà un petit moment que je l'ai remarquée. Je lâche un petit sourire puis enlève mes chaussures et rentre à l'intérieur.

- Sultana. Me dit mon imam.

Je hoche la tête puis m'assois face à lui.

- Êtes-vous prête d'enfin finir le Saint Coran ? Me demande-t-il.

Je prends une grande inspiration. Je hoche vivement la tête. Je commence à réciter.

- Allah n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. Elle sera récompensée du bien qu'elle aura fait, punie du mal qu'elle aura fait. Seigneur, ne nous châtie pas s'il nous arrive d'oublier ou de commettre une erreur. Seigneur! Ne nous charge pas d'un fardeau lourd comme Tu as chargé ceux qui vécurent avant nous. Seigneur! Ne nous impose pas ce que nous ne pouvons supporter, efface nos fautes, pardonne-nous et fais nous miséricorde. Tu es Notre Maître, accorde-nous donc la victoire sur les peuples infidèles.[Al Baqarah 2:286]. Récitais-je. J'ai... finis ?

L'imam hoche la tête en souriant. Je suis devenue Mémorisatrice du Coran... j'ai réalisée mon rêve ! Soan s'approche de nous.

- Félicitation, Sultana. Qu'Allah vous accorde toujours le meilleur. Me dit-il en souriant.

Je hoche la tête en souriant timidement.

- Je dois rentrer au Palais, ma mère va bientôt remarquer que je ne suis pas là. Leur dis-je.

Puis je sors. Je marche en souriant, la tête baissée. Je ne vais pas mentir, Soan me plaît mais ce qui m'attriste, c'est que notre mariage est impossible. Impossible. Je suis une Sultane. Je vais devoir me marier à un vizir, un gouverneur de province ou que sais-je encore...

Je rentre dans ma chambre. Le médecin est là. Je m'assois et elle s'approche de moi.

- Dites moi, Sultana, êtes-vous fatigué ? Qu'est-ce qui vous fait mal ? Me demande-t-elle.

- Comme la dernière fois, fatigue avec maux de tête... j'ai souvent mal vers la poitrine sans raison. Lui dis-je.

- Toussez-vous beaucoup ? Demande-t-elle.

- Pas énormément, ça arrive surtout le soir. L'informais-je.

Elle hoche la tête puis m'examine. Quand elle finit, elle range ses affaires.

- Si de nouveaux symptômes apparaissent, appelez moi, Sultana. Me dit-il.

Je hoche la tête.

- Ne dites rien à ma mère, personne ne doit le savoir. Lui dis-je.

Elle me dit de ne pas m'inquièter puis elle s'en va.

REHAM

Je rentre dans ma chambre et m'assois. J'essaie de me calmer après ce qu'il s'est passé.