Une Dernière Vie

28.

Je marche dans le noir, mon coeur bat tellement vite.

- Allah... chuchotais-je.

Ma voix résonne partout. Je marche en regardant autour de moi, où suis-je ?

- Quelqu'un est là ? Aidez-moi ! Je suis perdue... criais-je.

Je n'entends rien d'autre que mes échos. Je continue à marcher jusqu'à entendre les orages, une porte apparaît devant moi puis s'ouvre violemment. Les éclairs illuminent l'entrée de cette porte comme la lumière. Est-ce la porte du Paradis ?

Je prends mon courage à deux mains et rentre. À l'intérieur, il y a des corps. Des corps avec par dessus des draps blancs, des linceuls. Qui sont-ils ? Sont-ils les anges que les diables ont tués ?

Je m'approche d'eux et enlève le drap au niveau de la tête de la première personne. Un enfant. Un petit enfant. Ma raison ne sait pas qui il est mais mon coeur sait. Mon enfant. Je pose ma main sur sa joue et la caresse.

- Oh mon Ilyes, qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? Dis-je les larmes aux yeux.

Je m'approche de la deuxième personne, une fille.

- Irem... Dis-je en pleurant, ma belle petit fille ! Je t'ai nommée "jardin du Paradis", j'espère que t'y cours et que tu y es heureuse...

Je continue, c'est encore une fille.

- Emna, ma petite Emna. La Croyante... Je me rappelle que petite, tu fuyais à la mosquée, pendant que tes frères et soeurs jouaient, pour apprendre le Coran entier et nous en faire la surprise. Dis-je en souriant tristement, repose toi bien ma belle petite princesse.

Je recouvre son visage et me lève avec difficulté. Je ne veux plus continuer mais je veux savoir qui sont-ils. Cette fois, ce sont deux garçons.

- Rayan et Ilan, mes deux beaux princes. Vous êtes nés ensemble, vous avez vécus ensemble et aujourd'hui, vous êtes morts ensemble. Qu'Allah vous réunisse au Paradis ensemble, jouez ! Riez ! Vous n'avez plus rien à craindre, vous êtes dans le Paradis d'Allah. Chuchotais-je.

Mon coeur se déchire. Je n'arrive plus. Déjà cinq de mes enfants. Cinq. Comment je vais supporter ça ?