17.

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Dans quelques heures nous arriverons au Palais. Le vent s'est calmé, la mer aussi. J'appelle mes gardes et leur demande d'appeler Anastasia. Quelques temps plus tard, ils reviennent sans elle.

- Mon Sultan, la princesse est malade. Le médecin est venu l'examiner. Me disent-ils.

Je ne réponds pas puis me lève, je descends la voir dans sa chambre en bas. Quand elle me voit, elle allait se lever.

- Ne te lèves pas. Lui dis-je. On m'a dit que tu étais malade, qu'est-ce que tu as ?

- Rien de grave mon Sultan, j'ai du attraper froid. Dit-elle en souriant.

J'attrape sa main et la prend dans la mienne.

- Dis moi Anastasia, pourquoi as-tu voulu fuir sachant que ta famille veut te tuer ? Lui demandais-je.

- Ma mère m'a envoyée une lettre. Elle disait être désolée. Qu'elle voulait qu'on se réunisse à nouveau. Je suis bête d'y avoir cru, hein ? Dit-elle en baissant la tête.

- Tu as voulu revoir tes parents, tu n'y es pour rien. Tes parents sont en vie, je sais ce que tu dois ressentir en ce moment. Ils sont en vie et tu ne peux même pas les regarder dans les yeux. C'est frustrant. Ça te fait mal chaque jour que tu vis mais tu t'habitues. Tu t'habitues à leur absence. Dis-je en regardant dans le vide, tu t'habitues à ne plus sentir les bras de ta mère, tu t'habitues à ne plus voir ton père te soutenir et te protéger. Et même quand tu penses avoir réussis à oublier, par un moyen ou un autre, tu te rappelles. Tu n'arrives pas à oublier. C'est gravé en toi, ça te colle à la peau, ça brise ton coeur avant même qu'il ne guérisse.

Je baisse la tête en soupirant.

- Rehan... toi aussi ? Toi aussi tes parents t'ont abandonnés ? Me demande-t-elle.

Je secoue ma tête de droite à gauche.

- Mon Dieu a choisi de m'éprouver autrement... qu'Il ait pitié de leurs âmes et leurs accordent le Paradis. Dis-je tristement.

Anastasia met sa bouche devant sa bouche.

- Je... je ne savais pas, je suis désolée Rehan... Dit-elle.

- Ce n'est rien Anastasia, c'est ce qu'Allah a voulu. C'était leur destin. Mais tu sais, ce qui me fait le plus mal est que je ne me rappelle même pas du visage de ma mère, ni même de sa voix. Elle est partie alors que j'étais un nourrisson, je n'avais qu'un an. Une année. J'ai grandis avec ça, cette peine. J'ai grandis sans mère. Dis-je tristement, et mon père, ce trône était censé être le sien. Il s'est battu pour ses frères musulmans, il s'est battu pour que l'humiliation et que leur douleur n'existe plus. Il est mort pour ça. Moi, qu'est-ce que j'ai fais pour mériter ce trône ?

Une Dernière VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant