88.

77 11 3
                                    

Détruis. Je suis détruis. Ils ont enlevés une partie de moi. Ils m'ont ouvert le coeur sans pitié et l'ont déchirés. Allah est miséricordieux, pourquoi eux n'ont-ils pas été miséricordieux envers moi et mes soeurs ?

Je porte leur cercueil sur mon épaule, je regarde devant moi avec un regard vide. Je vais enterrer mes soeurs. Est-ce que je suis prêt ? Sûrement pas... moi, Imran, j'ai vu le corps mort de mon père, de ma mère et des mes soeurs. Mes yeux ont tout vu et mes souvenirs ne s'éteignent pas.

Ô mort ! Tu n'annonces pas ta venue mais elle est brusque. Parfois, tu es un secours pour les uns et une malédiction pour les autres.

Ô mort... l'âme que tu reprends, pourquoi ne la rends-tu pas ? Pourquoi es-tu si douloureuse ? Parce qu'Allah nous a créé des coeurs ? Répond moi... Ô destructrice des plaisirs.

On pose leur cercueils sur le sol. Je me mets à l'arrière avec les hommes et prient sur elles. Sur Hafsa et Syhem.

- Grand frère, on t'aime beaucoup, ne l'oublie jamais. Me disent-elles, ne nous laissent pas, ne meurs pas.

- Je ne vous laisserai jamais. Je vous confie à Allah. Leur dis-je en souriant.

J'ai tenue ma promesse. Je suis revenue. Mais elles, elles sont partis. Est-ce que c'est le prix à payer quand on fait partie de la famille impérial ? Dans ce cas, je ne veux pas. Je ne veux pas de ça. Je veux être un berger, un marchant, un paysan, peu importe mais pas ici.

Je descends les deux corps de mes soeurs dans la terre. Mes larmes coulent sur leur linceul. Elles ne s'arrêtent pas. Les hommes autour commencent à mettre de la terre sur elles et peu à peu, leurs corps disparaîent en dessous.

- Qu'Allah vous fasse miséricorde. chuchotais-je.

J'attends que tous les hommes partent puis je m'approche de la tombe de ma mère.

- Maman, tes filles sont revenues à toi. Le temps passera en un clin d'oeil et on se retrouvera tous au Jour du Jugement Dernier puis au Paradis in shaa Allah. Les années qui passent pour moi, sont des secondes pour toi. Qu'est-ce que j'aurais aimée n'avoir aucun notion du temps, juste pour pouvoir être rapidement avec vous. chuchotais-je.

Je regarde autour de moi, tristement.

- D'abord baba, puis toi, maman, puis mon oncle Yûsuf et à la fin, mes soeurs. Allah seul sait qui sera le suivant... dis-je faiblement, et je sens bien que ce sera moi.

REHAM

Je m'assois dans ma chambre, entourée de mes enfants. Je m'en veux tellement de ce qu'il s'est passé. Je ne sais pas comment je pourrais regarder Imran dans les yeux...

- Hafsa m'a défendue. Me dit Emna, elle a tout fait pour ne pas qu'ils me tuent... et Syhem avait peur. Très peur.

- Qu'Allah leur fasse miséricorde, morte si jeune... à 16 et 14 ans... dis-je tristement.

Un silence s'en suit. Mes yeux sont au bord des larmes.

Une Dernière VieWhere stories live. Discover now