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Cinq ans sont passés. Après un dur hiver, le printemps vient de commencer. Le soleil les réchauffe enfin.

Sultana Reham rentre dans sa calèche et s'apprête à partir vers sa fondation.

Sultan Erhan prend son cheval et se dirige vers la mosquée de son père. Il voulait voir l'imam pour lui parler d'un sujet important.

Sultana Reham arrive à sa fondation. Elle est accueillie de la meilleure des manières comme à chaque fois. Elle marche à l'aide de son bâton et rentre à l'intérieur. Elle rencontre ses sujets avec le sourire et leur serre à manger.

- Qu'Allah bénisse vos mains, Sultana. Lui dit une femme.

Elle hoche la tête en souriant. Elle continue pendant des heures. Elle finit par sortir dehors. Mais avant qu'elle ne monte dans sa calèche, des femmes l'arrêtent puis lui parle. Elle leur répond avec leur sourire.

- Mes frères sont morts depuis dix ans mais je n'arrive toujours pas à être en paix avec moi-même. Je regrette. Dit Erhan à l'imam, j'ai ma femme, mes enfants mais je n'arrive pas à être heureux.

- Excusez-moi, mon Sultan... mais priez-vous ? Lui demande-t-il.

Il hoche la tête. L'imam se tait pendant un instant. Ils entendent du bruit depuis l'extérieur. L'imam se lève et dit à Erhan de le suivre. Ils se dirigent vers la sortie mais l'imam s'arrête.

- Mon Sultan, et si votre remède est à l'extérieur ? Dit-il.

Erhan fronce les sourcils. Il ne comprend pas. L'imam ouvre la porte. Erhan voit la fondation de sa mère. Devant elle, se trouvent une foule de femmes. Au milieu de ces femmes, il voit, pour la première fois depuis dix ans, sa mère.

ERHAN

Je sors de la mosquée. Je vois ma mère partir et marcher, bâton à la main. Quand j'ai entendu qu'elle ne pouvait plus marcher sans, je pensais que c'était une rumeur... mais mon coeur se brise à cette vue.

Malgré cela, elle reste toujours aussi belle. Je m'approche d'elle, capuche sur la tête. Nahîl aussi. Deux petits garçons courent vers elle. Elle se baisse à leur taille.

- Sultana, mon petit frère ne fait que de me suivre... Il ne veut pas me lâcher! Dit le garçon.

Ma mère caresse leurs joues avec sa main.

- Mais pourquoi ça ? Ton frère t'aime. Dit-elle doucement, s'il ne te suit pas... Qui va-t-il suivre ? Des bandits ? Voleurs ? Criminels ? Les premiers pas d'un petit frère suivent les pas de son grand frère.

Le petit garçon regarde son frère.

- Tu dois protéger ton petit frère, mon fils. Tu dois le protéger de tout, même de toi-même. Dit-elle tristement.

Le garçon hoche la tête en souriant puis prend son frère par la main et s'en va. Je me retourne.

- On retourne au palais. Dis-je à Nahîl.

Une Dernière VieWhere stories live. Discover now