Chapitre 50 - Secrets de famille

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— De votre sœur ?! hoqueta Kate en écho.

Percevant l’agressivité croissante d’Abelforth, elle se leva d’un réflexe, glissant le pendentif dans sa veste.

— Ce… ça ne peut pas être possible. Il appartenait à ma mère !
— Comment avez-vous osé… le voler ?!
— Mais ce n’est qu’une pierre ! Une agate violette ! Comme il en existe des milliers dans ce monde !
— Je le reconnaîtrais parmi mille ! se haussa Abelforth.
— Ola, ola !

Terry s’était interposé en tendant les bras pour les écarter l’un de l’autre, sans craindre le barman et sa rage bien visible. Toute l’auberge observait l’échange, silencieuse et terriblement embarrassée par la situation. 

— Alors, jeune fille, la prévint Abelforth, empourpré de colère et la pointant d’un doigt accusateur, tu vas me rendre immédiatement ce qui a été volé !
— Volé ?! Mais… je n’ai rien volé ! Je vous le répète, il appartenait à ma mère !
— Menteuse !

Faisant fi de la présence de Terry pour se rapprocher davantage d’elle, Abelforth lui cria alors au visage :

— Ariana a été enterrée avec !

La peur de Kate était telle qu’elle en coupa sa respiration, blême et se recroquevillant peu à peu sur elle-même. 

— Eloignez-vous d’elle ! le somma Terry, qui avait sorti sa baguette magique, plaçant Kate derrière lui en la poussant légèrement de son bras. 

Le jeune homme profita de la fureur silencieuse d’Abelforth pour tenter de lui faire entendre raison :

— Kate ignore de quoi vous parlez. On peut s’expliquer calmement. Mettre les choses au clair sans s’agresser les uns les autres.
D’un geste lent, Abelforth désigna tour à tour Terry, les sourcils froncés et le regard déterminé, et Kate, apeurée et tremblante.

— Vous deux. Je ne veux plus jamais vous voir dans mon établissement. Débarrassez le plancher !

Déplorant l’état d’esprit de cet homme qui semblait avoir perdu la raison, Terry soupira et entraîna Kate avec lui, sa main sur son épaule.

— Et toi !

Interpellée, Maggie bondit sur son banc, les yeux écarquillés sous la surprise.

— Je te conseillerais d’en faire de même !
— Avec plaisir ! lâcha-t-elle malgré son air intimidé.

Les trois amis, ainsi mis à la porte, se retrouvèrent une nouvelle fois dans la rue principale de Pré-au-Lard sans avoir pu déguster de Bièraubeurre, pourtant si près du but.

— Quel gâchis… regretta Maggie. Enfin. Quelque part, ça me rassure ! Je n’aurai plus jamais à reposer le pied dans un endroit aussi insalubre ! Olala, il faut vraiment que je me lave aussitôt rentrée à la salle commune ! J’ai l’impression de traîner un troupeau de chèvres avec moi !
— Kate…

De son côté, Terry tentait de réconforter son amie encore sous le choc.

— Ce n’est pas de ta faute ! Ce n’est qu’un vieux grincheux ! Il ne faut pas l’écouter.
— Il semblait tellement sûr de ce qu’il disait, souffla Kate. Et… il était tellement en colère. Et s’il avait raison ?
— Non, il a sûrement perdu la boule, c’est tout !
— Ce que je veux bien croire, compléta Maggie. Rester toute sa vie dans un taudis et respirer les vapeurs de l’alcool à longueur de temps… ! Encore étonnée qu’il en soit toujours le gérant et pas à Ste Mangouste !

Tirant son disque violet pour le leur désigner, Kate leur avoua d’un ton ferme :

— Il est magique. Je ne sais pas comment, mais il n’est pas comme tous les colliers.
— Mais tu as dit qu’il appartenait à ta mère, non ? s’enquit Maggie, suspicieuse. Et de ce que j’en sais, plus moldue que ta mère… !
— Mon père a déjà tenté de percer ses secrets avant, mais rien. Et quand je vais au Ministère de la Magie, je suis toujours obligée de le confier au poste de contrôle, parce qu’il ne passe pas devant la Sonde de Sincérité.
— Le fait qu’il soit magique ne signifie pas qu’il appartenait à la sœur de ce timbré ! N’est-ce pas, Diggle ?

Ludo Mentis AciemNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ