Chapitre 57 - La prise d'otage

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Traversant la pièce réservée aux consommateurs, Aberforth Dumbledore leur ouvrit la porte derrière le comptoir qui donnait sur d'étroits escaliers.


- Quoi, il faut que je vous supplie ? grogna-t-il alors que les trois amis demeuraient indécis.


Kate ouvrit la marche, passant sous la barbe d'Abelforth qui la fixait avec des yeux mauvais. À l'étage, une petite pièce réchauffée par un feu de cheminée mourant. Le parquet était recouvert d'un tapis usé, sous lequel de la sciure de bois récalcitrante n'était pas balayée. Mais l'objet qui attira le regard de l'adolescente fut ce grand portrait peint à l'huile qui représentait une jeune femme blonde, occupée à lire, assise sur un banc. En remarquant les visiteurs, la peinture leur adressa un regard conciliant et fit une pause dans sa lecture pour se rapprocher d'eux.


- Tu penses que c'est elle ? chuchota Terry à Kate, alors que Maggie terminait de grimper les marches.

- Aucun doute.


Elle lui pointa d'un doigt discret le pendentif autour de son cou. La réplique identique de celui que Kate possédait. L'adolescente referma sa main sur le bijou, à l'abri dans la poche de sa cape.

Quand Abelforth les rejoignit, il ne prit pas la peine de les inviter à s'asseoir et embraya de suite sur le sujet :


- Vous allez alors m'expliquer ? Comment cela se fait que le pendentif d'Ariana se soit retrouvé en votre possession ?

- La vérité ne va pas vous plaire, Mr Dumbledore, souffla Kate, peu à l'aise face à l'intimidant sorcier.

- Je m'en doute... gronda-t-il. Parle.


Kate s'accorda quelques instants, échangeant des regards avec ses amis, tout aussi embarrassés qu'elle, pour réfléchir aux mots qu'elle choisirait.


- Ma grand-mère a acheté ce pendentif chez un antiquaire sorcier, il y a vingt-cinq ans. Nous sommes allées la voir, il y a quelques mois, pour obtenir nous aussi des informations. Et... cette sorcière nous a dit que quelqu'un le lui avait vendu, il y a bien des années.


Kate déglutit.


- Votre frère, Albus Dumbledore.


Face au visage impassible d'Abelforth, les jeunes sorciers ne surent comment réagir.


- Comment savoir que ce que tu me rapportes n'est pas que calomnies ?

- Dans ce cas, comment me serais-je retrouvée avec ceci ? avança Kate en sortant le pendentif d'agate de sa poche. Si c'est celui de votre sœur... Je ne vous connaissais pas, avant. Ni vous, ni Ariana. Et votre frère n'a jamais été mon professeur. Je suis trop jeune pour l'avoir connu à Poudlard. Mr Dumbledore, vous devez me croire.


Sans la quitter des yeux, Abelforth sortit de son veston une vieille pipe en bois et son tabac enroulé dans une poche en cuir. Un autre détail avait retenu son attention :


- Vous avez cherché des explications sur ce pendentif. Pourquoi ? Vous n'auriez pas fait ça pour moi. Vous saviez très bien que je vous remettrai à la porte.

Ludo Mentis AciemWhere stories live. Discover now