Chapitre 98 - Les réponses de Merlin

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Note d'auteur :  Si vous lisez l'histoire de Phil&Grace, je vous suggère de lire (que je viens de poster simultanément) avant de lire celui-là. C'est plus logique. Et les deux histoires se relient enfin !

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La semaine de vacances qui suivit fut assez paisible. Maggie de retour à Carlton, elle leur conta la visite de la maison de Godric's Hollows avec Terry. Rien n'était encore signé : ils devaient attendre que la Gryffondor soit majeure en mai pour débuter les démarches.
L'arrivée de Maggie ramena de la joie et de la fraîcheur dans la vie de famille des Whisper. Les repas devenaient plus animés. Les soirs, Kate veillait jusqu'à tard, discutant avec Maggie jusqu'à des heures avancées de la soirée. Sa meilleure amie l'aidait à penser à autre chose.
Mais la nuit, quand les ténèbres reprenaient leurs droits, Kate était assaillie par ses angoisses. Le miroir. Sa mère. Electra. La prophétie. Emeric. L'éclipse. Les cauchemars ne désemplissaient pas. Elle se sentait acculée par ses propres démons. Elle se voyait échouer. Ne jamais trouver le miroir. Ne jamais revoir sa mère. Être confrontée aux yeux d'Emeric. Le voir sombrer. Kate avait besoin de réponses. D'être rassurée. Et il n'y avait qu'une seule et unique personne en ce monde pour l'éclairer sur certaines de ses craintes. Une idée folle qui surgit au petit matin quand elle se réveilla en sursaut en voyant apparaître de nouveau des prunelles d'ambre. Peut-être était-ce un signe d'appel...
Elle attendit que Maggie parte se doucher pour tenter l'expérience. Assise en tailleur dans son lit, Kate palpait la thermos qu'elle s'était ramenée de la cuisine en douce, après le petit-déjeuner. Elle serait son attache sensorielle. Elle avait un très court instant hésité à utiliser Mister Minnows, avant de se rappeler qu'elle avait accidentellement enflammé la bouillotte d'Emeric lors de son premier essai, dans le Poudlard Express. Le chat, qui avait redécouvert sa maison non sans joie après plusieurs mois de vie sauvage, méritait bien qu'on lui fiche la paix !
Les mots du Serdaigle résonnaient encore dans sa tête. Se vider l'esprit. Faire le noir. N'avoir qu'en seul retour la chaleur du thermos entre ses mains inertes. Et se projeter. Kate ne savait pas exactement où se projeter. Car elle pressentait qu'en invoquant cette pensée, cette rencontre, c'est lui qui viendrait à elle.

— Cela faisait fort longtemps, Kate...

Cette voix teintée de vieillesse, porteuse d'âges, de décennies, d'un centenaire. Tout était noir autour d'elle, comme assise en tailleur dans les ténèbres absolues. Mais face à elle, quelqu'un d'autre était assis. Un vieux mage en tunique pourpre, irisée d'argent, couleur de ses longs cheveux fins et de sa barbe. Il n'avait pas eu besoin d'ouvrir les paupières pour la reconnaître.

— Vous saviez que je viendrais.

Ce fut alors qu'il révéla ses yeux orange, ceux que Kate redoutait tant.

— Ce n'est pas une question de savoir, l'éclaira-t-il. Mon esprit hante le passé, le présent et l'avenir. J'ignore d'où tu me viens. J'ignore où je suis. Mais mes pensées sont omniprésentes. À moins peut-être que ton imagination veuille me voir apparaître et que, par conséquent, je ne sois que le corps de tes propres réflexions.
— J'ai besoin de réponses. Et vous savez à quel propos.
— De nombreuses questions méritent d'être résolues. Mais quelles sont les tiennes ?

Kate lâcha un soupir fébrile face à l'expression sérieuse de Merlin.

— Vous êtes un cambion. Et je connais un cambion...

Un léger sourire éclaira ses traits ridés.

— Peut-être cela deviendra-t-il une constante.
— Que voulez-vous dire ?
— Cambion et maîtresse de l'Immatériel. Pourquoi pensais-tu que Maëva rêvait de moi ? M'a cherché pendant de si longues années, alors que je n'étais même pas encore né ou conçu ?
— Les deux sont reliés ?
— Sans doute. Je te l'ai écrit. Nous sommes insensibles à votre magie. Peut-être pour une bonne raison. Mais nous sommes liés. Je devais être le catalyseur de Maëva. Je ne la craignais pas, mais j'ai échoué à la ramener à la raison quand la jalousie et la haine l'ont consumée. Ce n'est sans doute pas un hasard si le destin a mis un autre cambion sur ta route.

Ludo Mentis AciemWhere stories live. Discover now