Chapitre 116 - La troisième épreuve

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— Tu trouves sérieusement que c'est le bon moment pour faire ça ?
— Je préfère penser qu'il n'y a pas de mauvais moment.
— Enfin, quand même, Emeric... Faire le ménage de la chambre à 23h passées, ce n'est pas ce que je considère comme idéal !

Terry ne savait vraiment que faire face au stress apparent de son camarade de chambrée. À quelques heures de la troisième épreuve, l'avant-dernière, mais déterminante par rapport aux cristaux à récupérer, Emeric tentait, à sa manière, de penser à autre chose.

— Arrête un instant, tu veux ?

Il l'attrapa par les épaules pendant qu'Emeric était occupé à changer les taies par magie. Le frêle Serdaigle, quoique grand, ne put pas faire grand-chose pour contrer la force de géant de son ami, qui le força à s'asseoir dans l'un des sièges de la chambre.

— Voilà ! Maintenant, tu te poses et tu souffles !

Terry commença même à lui masser les épaules, mais il ne remarqua pas la grimace d'Emeric, les muscles écrasés par ces doigts qui n'avaient pas complètement conscience de leur force !

— Je suis sûr que tu vas super bien t'en sortir, pour l'épreuve de demain. Tu as brillamment réussi la deuxième, il n'y a pas de raison.
— Si, il y en a. À commencer par le fait qu'il s'agisse de l'épreuve de Beauxbâtons.
— Et ?
— L'Académie est réputée pour fermer les yeux sur certaines... facilités.
— Tu penses qu'ils vont encore tricher ? Ça serait sacrément risqué pour eux...
— Le Tournoi a toujours été une histoire de triche et de complots. Celui qui joue juste perd d'avance.
— Tu es le plus malin, Emeric, je ne me fais pas de souci pour toi.

Peu convaincu, le jeune homme poursuivit son ménage. Il avait entrepris un tri dans ses affaires ; son cœur avait battu plus vite quand il avait retrouvé, dans ses anciens cours, ses notes de Durmstrang, issues du cours des Forces du Mal. Il se souvenait avoir étonnamment excellé dans cette matière qu'il avait découverte dans cette école. Désormais, il comprenait mieux pourquoi... Sa nature lui offrait des prédispositions pour ce genre de pratiques magiques.

— Terry ? Tu pourrais me rendre un service ?
— Toujours ! Dis-moi tout.
— Pourrais-tu te débarrasser de cela ? Jette-le, cache-le, fais-en ce que tu veux. Je veux juste ne pas savoir où tu l'as mis et ce qu'il est devenu.

Il lui tendit alors ses parchemins, noués dans une chemise en cuir. Mieux valait-il les tenir loin de lui, sans être tenté de les récupérer.

— Qu'est-ce que c'est ? s'intéressa Terry, en l'ouvrant pour feuilleter.
— Mes cours, de Durmstrang, répondit Emeric, sans le lui interdire. Par contre, évite que ça se retrouve dans n'importe quelles mains ! Cache-les bien.

Au fil de sa lecture de l'une des fiches, Terry haussa les sourcils.

— « Invocation de Kalfu » ? C'est qui ça ?
— Le démon de la croisée des chemins et des esprits de la nuit. Ça vient du vaudou. On pourrait l'invoquer sur certains carrefours bien précis.
— En effet. « Bordés d'achillée ». On n'en trouve pas partout ! « Enterrer une boîte contenant les os d'un chat noir, de la terre provenant d'un cimetière et la photo de la personne concluant le pacte ». Quel pacte ?
— La personne qui invoque Kalfu peut conclure un pacte avec lui. Kalfu est le grand maître des esprits, il a le contrôle sur toutes les magies obscures de notre monde et il est très craint, surtout par les sorciers d'Haïti. Il peut exaucer les vœux les plus fous, même contre-nature, mais en échange d'une dette proportionnelle. Comme c'est un grand manipulateur, maître des illusions et des charmes... c'est souvent à perte. C'est extrêmement dangereux d'invoquer Kalfu. Mais transitoirement, ça peut rendre le sorcier très puissant. C'est un suicide.

Ludo Mentis AciemWhere stories live. Discover now