Chapitre 127 - Le départ du Poudlard Express

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Phil récupéra bien vite, grâce aux soins magiques de Will, puis ils s'occupèrent de remettre la voiture en état de marche. Grace, Will et Abby – qui croyait avoir vécu un cauchemar trop réel une fois qu'elle fut revenue à la réalité – rentreraient à la maison, dévastée et déjà assaillie de journalistes moldus. Le Ministère allait avoir encore du fil à retordre sur cette affaire.
Quant à Phil et Emeric, ils se rendirent en transplanage à Ste Mangouste pour espérer soigner Kate, dont l'état ne s'était pas amélioré.
Les guérisseurs purent reprendre là où ils en étaient et le diagnostic finit par tomber :

— Votre fille est extrêmement faible. Elle a besoin d'une transfusion.
— Une trans- quoi ? demanda Phil dans la chambre d'examens. C'est quoi au juste, une potion ?
— Une transfusion sanguine. C'est une technique moldue qui a fait ses preuves et que nous pouvons réaliser facilement.
— Ah bah parfait dans ce cas ! Tout est réglé !
— Vous avez un donneur compatible ? demanda Emeric, qui connaissait quelques notions.
— C'est là le point sensible, déclara le guérisseur. Nous allons faire des analyses de son sang, mais elle ne pourra pas recevoir n'importe lequel. Le mieux reste celui d'un parent proche. Un membre de la fratrie, pourquoi pas.
— Sa petite sœur a cinq ans ! se révolta Phil. C'est hors de question qu'on pompe du sang à la petite !
— Il faudra aussi tester le vôtre et celui de sa mère.
— Sa mère est anémique ! Je ne suis pas très aux faits de la médecine moldue et de ses termes barbares, mais je sais qu'il vaut mieux éviter pour elle de se vider du peu de sang qu'elle a ! Sans compter qu'elle a eu un grave accident l'an passé. Non. Vous testerez mon sang et c'est tout !
— Mister Whisper...

Emeric s'était permis d'intervenir, embarrassé ; des guérisseurs venaient de guérir sa mâchoire fracturée par d'habiles sortilèges.

— Je ne veux surtout pas vous paraître rude en disant cela mais... vous avez une condition particulière. Vous savez. Certaines nuits.

Phil se crispa et, plutôt que de cogiter seul, fit exploser la vérité sans pudeur pour permettre aux guérisseurs d'être efficaces.

— Le gamin n'a pas tort. Je suis loup-garou, voilà ! Ça pose souci ?
— Nous devons déterminer cela en équipe. Mais plusieurs problèmes se posent. Pour commencer, nous ne savons même pas si vous êtes compatible avec votre fille ! Si c'est le cas, nous devons mettre en place au plus vite un protocole. Certaines études ont montré des effets positifs quand du tue-loup est injecté pendant la dialyse. Mais vous devez prendre conscience des risques pour votre fille. Même sans votre... particularité, il existe de très rares risques qu'elle rejette votre sang. Et dans le cas où cela réussit, nous ne pourrons pas garantir à 100% que la transfusion fonctionnera sans effet secondaire, concernant votre... particularité.
— C'est bon, hein, c'est pas un gros mot ! Je suis un loup-garou, vous pouvez le dire tout haut ! Qu'est-ce que vous voulez dire par « effets secondaires » ? Qu'elle pourrait devenir loup-garou à son tour ?
— C'est une éventualité que nous ne pouvons pas laisser de côté.

Phil se disait que sa pauvre fille n'en était plus à ça près. Il l'avait déjà griffée, deux ans auparavant, causant chez elle quelques séquelles comportementales : une impulsivité plus prégnante de même qu'un goût plus prononcé pour la viande crue. C'était sans compter l'énorme cicatrice qui écorchait son torse et qu'aucune magie n'avait pu réparer.
Pendant que l'équipe de soins se réunissait pour discuter de la situation de Kate, Emeric erra dans les couloirs à la recherche de Terry. Il retrouva ce dernier dans une aire d'attente, au premier étage. Sa mère lui avait déjà apporté un chocolat chaud pendant sa pause, mais avait dû repartir. Le Serdaigle, un peu fébrile, sa joue le relançant quelque peu au souvenir du coup que son ami lui avait assené quelques heures auparavant, s'assit à côté de lui. Ils restèrent silencieux quelques secondes.
Terry, penché, ses coudes plantés sur ses genoux, lui demanda d'une voix grave :

Ludo Mentis AciemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant