Chapitre 103 - La vidéo cassette d'Amy

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  Avant de vous laisser à votre lecture, je souhaiterai dédicacer ce chapitre à Claudine, une lectrice de LMA, qui se bat quotidiennement contre la maladie. Je pense fort à toi et t'adresse tout mon soutien dans ce combat courageux que tu mènes avec le smile ! J'espère que ce chapitre égaiera ta journée depuis ta chambre à la clinique. T'es forte, ma belle !  

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Un beau matin, Emeric fut réveillé par des échos lointains de jurons, qui semblaient provenir du rez-de-chaussée. Assez décontenancé, il se redressa dans ses draps. Ses yeux l'empêchant de voir sans ses lunettes, il tâta la place froide à ses côtés : Kate s'était levée. Les invectives devaient venir d'elles. Il hésita à se lever pour lui venir en aide mais se rappela tout à coup la date. Le jeune homme se recoucha, un sourire aux lèvres, savourant la douce odeur des toasts grillés qui remontait de la cuisine.
Quelques minutes plus tard, il entendit les craquements de pas dans l'escalier, le bois abîmé par l'air salé avec les années, et la porte qui s'ouvrit. Faisant semblant de dormir, il laissa Kate l'approcher en douceur et lui déposer un baiser sur la tempe pour l'éveiller. Roulant sur le dos, il lui adressa un sourire avant de l'embrasser tendrement.

— Coucou, toi...
— Joyeux anniversaire, monsieur !
— Tu as les idées bien claires, dès le matin !
— Alors ? Qu'est-ce que ça fait d'être majeur ?
— Je ne sais pas... Mais si c'est de se réveiller comme ça tous les matins, je suis prêt à signer, marmonna-t-il en lui caressant le visage.

Touchée, Kate l'embrassa de nouveau, avant de bondir sur ses pieds pour lui présenter ce qu'elle avait préparé. Elle dut cependant attendre qu'Emeric se relève en position assise et place ses lunettes sur son nez. Le plateau sur lequel était entreposé le petit-déjeuner lévita devant lui. Un jus d'orange frais, des œufs brouillés, des toasts, du bacon, des champignons grillés et persillés, revenus avec quelques cubes de pommes de terre, des haricots, deux demi-tomates rôties, son thé habituel et un petit bouquet de fleurs sauvages planté dans un pot qui servait de vase de fortune.

— Où as-tu trouvé tout ça ? Le frigidaire était quasiment vide.
— Je me suis levée tôt pour aller courir. Mais je suis descendue à Lyme Regis. J'ai trouvé tout ce qu'il me fallait au marché ! Même si ma seule présence a rajeuni le public de cinquante ans d'un coup !
— Merci, ma chérie ! Ça faisait une éternité qu'on ne m'avait pas apporté le petit-déjeuner au lit.

En réalité, le dernier devait remonter au temps où sa mère était encore en vie et qu'elle lui montait des plateaux repas quand il était malade.

— Et il y a ça, aussi, qui va de pair !

Les joues rehaussées, Kate lui tendit un petit paquet.

— Joyeux anniversaire !
— Mais... il ne fallait pas !
— Tu rigoles ? Dit le gars qui a préparé tout une fête surprise en Irlande et qui a retrouvé mon chat pour mon anniversaire ! Mais je t'offre un petit truc, tout de suite, « il ne fallait pas » !

Déballant son cadeau, Emeric découvrit un petit sachet de velours, alourdi par un objet pas plus grand qu'une prune. Il découvrit une magnifique montre à gousset, le couvercle représentant, sur ses reliefs, la tête d'un oiseau qui rappelait un harfang. Sans un mot, abasourdi, il ouvrit en appuyant sur un bouton et analysa les aiguilles argentées qui tournaient derrière la vitre.

— Les mécanismes sont d'origine, expliqua Kate. Une montre magique, de 1823. Si tu lui dis le nom d'un pays, elle se met automatiquement à l'heure de l'endroit où tu te trouves. Je me suis dit que ça te serait utile si tu commences à beaucoup voyager, avec tes études et pour les fouilles archéologiques.

Ludo Mentis AciemWhere stories live. Discover now