Chapitre 111 - La deuxième épreuve

1.6K 123 65
                                    

Tout comme le jour de la première tâche, Emeric se réveilla avant même que la Montromention de Terry ne s'active, vers sept heures. Le Serdaigle avait perdu toute confiance en cette antiquité que son ami s'efforçait à garder, par valeur sentimentale. L'objet n'était plus qu'en réalité un débris d'engrenages rouillés, doublé d'une personnalité dépressive déjà connue depuis des années. Il lui semblait désormais que la Montromention laissait apparaître des signes de sénilité et perdait la mémoire. Ainsi, elle confondait régulièrement les heures du jour et de la nuit, quand elle n'inversait pas heures et minutes.

Malgré tout son savoir, ses formules passées en boucle en revue, ses entraînements pour aiguiser ses réflexes, Emeric ne se sentait pas serein.

― Aujourd'hui, déclara fièrement Terry, promis, je ne boirai plus de trucs suspects ! Et je resterai auprès de toi !

― Ça m'étonnerait que Gabrielle revienne à la charge, crois-moi, tentait de se convaincre Emeric.

― Tu as déjà des idées pour l'épreuve.

― Aucune. Et c'est mieux ainsi.

― Pour Durmstrang, ils ont ramené un Léviathan. Tu penses que pour Poudlard, MacGonagall a fait transporté le Saule Cogneur ?

― Ça me paraît assez improbable ! Il faudrait déjà pouvoir le déraciner. Sans oublier de l'amener jusqu'ici ! Il ne rentrerait pas dans le Poudlard Express !

― Et le Léviathan, tu penses qu'ils ont fait comment ?

― Par les voies maritimes ? Je n'en sais rien...

Quand ils descendirent, Maggie les attendait en bas. Seule.

― Mais... où est Kate ? s'inquiéta Terry. Ne me dis pas que c'est elle qui s'est fait piéger !

― Même si c'est tout à fait son genre, je ne préfère pas y croire. J'ai trouvé un mot sur son lit.

Elle le tendit à Emeric, qui le déchiffra avec une mine renfrognée, ajustant ses lunettes.

"Maggie,

Je suis partie courir tôt ce matin. Je vous attends directement dans les gradins !

À toute à l'heure,

Kate"

― J'ai pensé à une blague, au départ, expliqua Maggie. Mais je suis très bonne pour reconnaître les écritures. Et ça ressemble beaucoup à celle de Kate. Sans compter qu'en soi, le message n'est pas incohérent !

Préférant une méthode radicale plutôt qu'une observation subjective, Emeric sortit sa baguette en pommier de sa poche et l'agita au-dessus du parchemin.

― Scripta personnae revelio.

Une pluie de cendres bleutées retomba comme de la neige sur le message, quelques lettres s'agitant, pour fondre en encre liquide à la surface du parchemin. La goutte migra dans un coin et traça les lettres "Katelyna".

― C'est bien elle qui l'a écrit.

― Je ne vois pas pourquoi vous vous inquiétez, relativisa Terry. Elle nous a avertis d'où elle était ! Rejoignons-la.

Sur le chemin du Colisée, de nombreux élèves saluèrent et encouragèrent Emeric, qui ne partageait pas tout à fait leur enthousiasme. Il fut séparé de ses amis à l'entrée de l'arène, accueilli par le professeur Bribesdor qui le pria de rejoindre les vestiaires réservés aux champions. Cette fois, aucun journaliste ne le dérangea. Tous avaient été refoulés à l'entrée de Beauxbâtons, sauf quelques chanceux autorisés à immortaliser l'événement depuis les tribunes réservées aux sorciers extérieurs à l'établissement.

Ludo Mentis AciemWhere stories live. Discover now