Chapitre 72 - Les Mystères de Mrs Keeper

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La lueur bleutée de son Lumos reflétait les reliefs de l'immense porte de pierre. Elle n'était pas bien puissante, mais ses yeux s'étaient habitués à l'obscurité. Cela faisait bien une demi-heure que Kate était assise là, à observer la porte aux six clés, dissimulée sous la salle commune des Papillombre. À côté d'elle, les parchemins d'Emeric, dont elle connaissait les traductions par cœur. Dans sa main, le disque en agate qui avait appartenu à Maëva.
Il s'agissait certainement du cœur cristallisé qui avait été mentionné. Car ce pendentif n'avait appartenu qu'à elle. Il ne pouvait s'agir du collier des Brísingar, pourvu que Kate susse ce que cela signifiait. La jeune fille réfléchissait aux autres talismans mentionnés, mais rien, dans son esprit, n'y faisait référence.
Elle secoua la tête. Au fond, pourquoi chercher si elle savait qu'elle ne devait ouvrir la porte sous aucun prétexte ? Les runes le laissaient entendre : celui qui ouvrirait la porte en mourrait. Mais l'idée que cette porte renferme le tombeau de Maëva faisait frémir Kate. Elle se sentait proche d'une découverte majeure. Mais elle devait rester raisonnable. Il n'y avait pas de quoi vouloir en perdre la vie... Le prix à payer était lourd. Encore un point sombre de la Reine druidesse qui laissait Kate de plus en plus perplexe quant à la véritable personnalité de cette dernière. Electra avait-elle raison ? Était-ce Maëva, la méchante de cette longue histoire ? Devenait-elle, par procuration, la cible numéro un à abattre ? Non. Quelque part, Kate refusait d'y croire. Du moins, elle ne deviendrait pas comme Maëva.
Puis, des pas se firent entendre, descendant les étroits escaliers de pierre. Mais Kate ne se retourna pas. Elle savait que le Papillombre qui venait de la rejoindre s'exprimerait en premier.

— Kate, c'est bientôt l'heure d'aller manger.

Tetsuya était toujours aussi prévenant. Cela fit sourire Kate.

— Je sais. Je ne vais pas tarder.

Après quelques secondes de silence, Tetsuya s'approcha et s'assit en tailleur à sa droite, la baguette illuminée de Kate les séparant.

— Tu penses qu'on cherchera à l'ouvrir un jour ? s'enquit Tetsuya, que Kate avait tenu au courant des traductions d'Emeric.
— Je n'en sais rien. Aujourd'hui, je n'en vois pas de raison. Mais quelque part, je me dis que si on l'a trouvé ici, sous la salle commune, ce n'est pas par hasard. D'autant plus qu'il est notifié là...

Elle lui désigna les runes à l'envers.

— « Que seuls ses légitimes héritiers, sorciers et druides lui rendant grâce, puisse trouver l'honneur de la rejoindre ». Techniquement, je suis la descendante de Maëva. L'héritière de ses pouvoirs. À moins que tous les Papillombre soient, d'une certaine manière, ses héritiers, je ne sais pas.
— Et les talismans ? Tu as une idée ?
— « Le tranchant » de Truc Machin, ça doit être une épée. Ça pourrait s'insérer dans la fente, là.

Elle lui montra le trou en forme de losange, au bout de la branche de l'étoile qui pointait en bas à droite.

— Le breuvage... continua-t-elle en consultant la liste. Ça ne serait pas idiot que la gouttière à gauche serve à ça. La coupe en haut.
— Elle est sacrément grosse, cette coupe ! commenta Tetsuya.
— Le collier à droite, là, en forme de... haricot. Et le destin... le destin aurait une forme d'anneau.
— Hm. Un anneau ? Le destin, comme le nom d'une montagne ? Tout cela me rappelle quelque chose.
— Ah bon ?
— Euh... un livre moldu ! Rien de pertinent.
— Quoiqu'il en soit, soupira Kate, la dépouille de Maëva est derrière cette porte.
— Si je peux te donner un conseil, c'est de ne pas en parler aux première et aux deuxième année. Ils risquent d'en faire des cauchemars s'ils apprennent que leurs dortoirs jouxtent un tombeau... !

Puis Tetsuya se leva, épousseta ses vêtements, avant de proposer une main à Kate pour l'aider à se redresser :

— En attendant, toi, tu as besoin de manger.

Ludo Mentis AciemUnde poveștirile trăiesc. Descoperă acum