Chapitre 81 - La Coupe du Monde de Quidditch

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— Allez ! Debout tout le monde !

L'exclamation enjouée de Terry, suivie d'un enchaînement de tiré de rideaux, ne fut pas appréciée de tous. Certains se contentèrent de grommeler de mécontentement, d'autres râlèrent de manière plus expressive :

— Va te faire mett' par un hippogriffe, Diggle... ! maugréa Moira, la tête dans l'oreiller.
— Faut pas qu'on traîne ! On a deux heures avant le départ du Portoloin ! Qui veut quoi pour le petit-déjeuner ?

Dans son coin de salon, Kate se redressa et s'étira lentement, observant ses camarades qui peinaient à se réveiller. Son regard croisa celui d'Emeric, qui ne devait pas la distinguer sans ses lunettes. Elle sourit d'amusement en le voyant ainsi, ses cheveux désorganisés et sans ses verres correcteurs, les yeux encore enfoncés dans leurs orbites. Il était loin de l'image qu'il renvoyait de jour, quand il se donnait ses airs d'intellectuel.

— Où est Maggie ? s'intéressa Scarlett quand elle rejoignit le comptoir quelques minutes plus tard, tandis que Terry, tout guilleret, sifflotait en préparant une grosse théière.
— Elle dort encore.
— Quoi ?! s'écria Moira d'une voix éraillée. Tu nous as réveillés alors que la princesse pionce encore pépère dans ton lit ? Rébellion ! Révolution !

Sur ses mots, qui firent ricaner les deux garçons de Poufsouffle à côté d'elle, la naine se précipita dans le couloir, armé de son oreiller, le pas lourd et rapide.

— Excusez-moi, j'ai un événement à couvrir... ! suivit Suzanna, son énorme appareil photo en mains.

Les échos étaient à la hauteur de ce qu'on pouvait attendre d'un tel affrontement :

— Good morning Vietnam !
— M-mais qu'est-ce... AH !
— Pas de privilège !
— Arrête de me taper ! Lâche cet oreiller tout de suite ou je te le fais bouffer !
— Révolte du prolétariat !
— Tire pas la couverture !
— Fais pas ta mijaurée !
— Mais lâche-moi la grappe, espèce de patate sur pattes !
— Debout, grosse limace !

Kate aborda à son tour le bar en faisant craquer ses vertèbres.

— Bien dormi ? lui lança Terry.
— Chaudement.
— Tu peux aller prendre une douche froide, si tu veux. Profites-en tant que personne n'y est.

Proposition qu'elle approuva pleinement. Une fois revenue de la salle de bains, elle les retrouva tous en train de discuter autour de leur thé matinal, tandis que dans le sens inverse, Harold partait à son tour se laver. En l'apercevant, Emeric s'écarta légèrement pour lui suggérer une place à côté de lui, ce qu'elle accepta avec plaisir tandis que Terry lui servit une tasse de thé en lui présentant les tartines et les confitures. Tout se déroula bien, jusqu'à ce qu'une personne fasse irruption dans le séjour. Scarlett en sursauta, tandis que Moira commenta :

— Ah ? Tu as invité Gandalf ?

Effectivement, l'homme qui venait d'entrer portait de longs cheveux et une barbe bien fournie de teintes grises, tenant à peine debout en se portant sur une grande canne. Terry, qui ne saisit pas la référence, se leva en toute hâte.

— Tu aurais pu rester couché, papa ! Ça fait loin, depuis la chambre !
— C'est... ton père ?!
— Mister Diggle ?

Kate s'était redressée à son tour, à la fois ravie et troublée de revoir Dédalus. Ce dernier lui adressa un sourire tandis que Terry lui apporta une chaise.

— Ah, Kate ! Comment vas-tu, ma grande ? Bonjour, les jeunes !
— Bonjour, mister.
— C'est donc vrai ce que me disait Terry, s'exclama Kate en s'approchant vers lui. Vous arrivez à remarcher ! C'est une super nouvelle !
— Je ne tiens pas longtemps sur mes jambes, mais c'est déjà un net progrès ! Oh, puis toute cette pilosité... !
— Ils trouveront un moyen de stopper les effets secondaires, s'avança Terry, optimiste.
— À mon âge, on a souvent tendance à les perdre. Je ne vais pas commencer à m'en plaindre ! Et... où est ma belle-fille préférée ?
— Dans la chambre, elle s'habille. Mais papa, s'il te plait. Arrête de l'appeler comme ça, tu sais que ça la dérange !

Ludo Mentis AciemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant