Ludo Mentis Aciem

Chapitre 73 - La bulle au flocon

— Alors... cite-moi les ingrédients dont tu as besoin pour un élixir de prédication ?
— Que je réfléchisse. Hm. Je dirais dix feuilles de laurier, deux gouttes de voix de sirène liquéfiée, un brin de menthe, du miel et des plumes de Jobarbille.
— Bien. Et tu peux me définir les effets de cette potion ?
— La personne qui la boit captive les gens qui l'écoutent. Hé, j'ai un exemple comme ça, que Wolffhart nous a donné en cours de droit et de juridiction. Un sorcier qui a mentionné la délicieuse soupe aux potirons de sa femme, sous l'effet de cet élixir, et son voisin qui l'a écouté a tellement été passionné qu'il s'est mis à la culture de potiron. Il est mort de faim cinq jours plus tard car il oubliait de se nourrir pendant qu'il entretenait son nouveau potager. Du coup, le sorcier responsable a essayé d'inculper sa femme pour motif de « trop bonne soupe ».
— Ne nous dispersons pas, Diggle. Et combien de temps nécessite la préparation de cet élixir ?
— Deux semaines.

Cette fois, Maggie afficha un air de satisfaction.

— Parfait ! On commence à arriver à quelque chose, Diggle !
— Il faut dire que je révise presque trois heures par jour depuis la reprise... ! Heureusement que j'ai retenu deux-trois trucs !
— Je trouve ça très encourageant, Terry, bravo ! le félicita Kate avec un large sourire.
— Merci les filles, rougit-il. Mais il faut dire que je n'y arriverais pas sans vous. C'est essentiel d'avoir une motivation.

Un temps, Kate fronça les sourcils en souriant en direction de Maggie :

— Tu lui as fait du chantage ?
— Quoi ?! s'exclama la concernée. Moi ? Non ! Faire du chantage... et quoi encore !
— Te connaissant...
— Ne lui donne pas de mauvaises idées, Kate, s'il te plaît !

Ils tarirent leurs rires en voyant approcher le regard chargé de reproches de Mme Pince. Puis, Kate considéra d'un œil plein de pitié le pauvre Ron qui roupillait à côté.

— Le pauvre...
— Tu crois qu'un jour, le Ministère t'enlèvera cette surveillance ? lui demanda Maggie.
— Je n'en sais rien. Mais j'espère pour Ron qu'ils changeront d'Auror. Je pense qu'il a d'autres plans de carrière que de jouer la babysitter. Tu imagines ? Faire autant d'études pour... ça ? Il a dû plancher comme nous, à notre âge. Et aujourd'hui...
— Effectivement, c'est triste.

Tous les trois eurent un court soupir de compassion à l'égard de l'Auror avant de retourner à leurs révisions pour les BUSES.

— Au fait... je ne croise jamais Griffin à la bibliothèque, fit remarquer Terry. Il révise un peu, de temps en temps ?
— Je suppose, répondit Kate, refusant de s'avancer. Peut-être dans sa salle commune ?
— Je ne l'y ai jamais vu réviser, rejeta Maggie, catégorique.
— Ah, pas très assidu, ce garçon.
— Arrête, Terry ! T'es toujours à vouloir lui chercher des points négatifs !
— Je t'en prie, cite-moi des points positifs alors ! Je suis assez curieux de les connaître.
— Il est... hm. Courageux. Brave.
— Ce sont des synonymes, glissa Maggie.
— Il a beaucoup d'assurance !
— Tu ne changes pas beaucoup de registre.
— Il est populaire !
— Mais encore ?
— Il...

Kate adopta un air rêveur et se frotta inconsciemment les clavicules.

— Il a des pectoraux tellement... ! marmonna-t-elle.
— Ouais, en gros, tu l'aimes pour son physique, quoi, résuma Terry, blasé.
— Ce n'est pas vrai ! Griffin a beaucoup d'autres qualités !
— C'est un gars qui ne fait que se reposer sur les autres. Il ne voit pas plus loin que son nez, il ne pense qu'au Quidditch, et avec ça, il est machiste.
— Je ne te permets pas, Terry ! Griffin n'est pas machiste !
— Non, du tout. Dans ce cas, je ne vois pas comment décrire un gars qui ne se préoccupe pas du plaisir de sa copine.
— C'est particulier. D'accord ?