Chapitre 109 - Paris

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Les étoiles finirent par s'éteindre dans le ciel, qui s'éclaircit difficilement, quelques heures plus tard, à l'aube. Kate se réveilla sur les battements d'un cœur. Un cœur qui battait pour elle. Elle remua, la tête collée contre la poitrine d'Emeric. Ce dernier veillait, à moitié assis. Pour mieux la contempler, il avait récupéré ses lunettes et, de temps à autre, caressait les cheveux de la jeune fille, son bras enroulé autour d'elle. Sur son visage, un sourire qui ne tomberait pas. Un sourire attendri, un sourire amoureux. Quand il sentit Kate bouger contre lui, la commissure de ses lèvres se tira davantage. Il attendit que sa belle batte des paupières pour oser chuchoter :

— Bien dormi ?

Elle ne répondit pas, s'étirant légèrement sans varier de position.

— Ça fait longtemps que tu es réveillé ? lui demanda-t-elle, en levant un regard encore endormi vers lui.
— Je ne sais pas.
— Et tu me regardais dormir ? s'amusa-t-elle. Tu sais que ça pourrait être interprété comme super « creepy » ? 

En réalité, Emeric aurait pu rester l'éternité à contempler le visage endormi et si serein de Kate. Cette seule image rendait sa vie plus belle.

— Ça te dérange ? lui demanda-t-il, soucieux.
— Du tout. Je n'ai pas l'habitude de dormir avec quelqu'un, c'est tout. Mais tu sais quoi ? J'aime bien... Surtout quand c'est toi.

Emeric caressa la joue de Kate avec son pouce et la jeune femme, appréciant ce contact les yeux clos, apposa sa main sur le poignet du Serdaigle pour le défendre d'arrêter.

— Tu crois qu'on est obligés de se lever ? grimaça-t-elle.
— On n'est pas forcés de le faire maintenant... ! On peut rester. Ça ne me dérange pas, au contraire.
— Parfait, soupira-t-elle.

Ils restèrent ainsi une dizaine de minutes, appréciant leurs doux échanges de caresses en silence, pour se souhaiter la bonne journée, alors que l'aurore peinait à se lever, dehors, en ce matin d'hiver brumeux. Puis Kate se suréleva, tapotant de son doigt la clavicule d'Emeric.

— Je vais me faire couler un bain, chuchota-t-elle avec un air malicieux. Tu me rejoins dans quelques minutes ?
— J-je... oui, si tu veux !

Cette timidité toujours présente en arrière-plan la faisait sourire. Il n'était pas encore habitué à tout cela. Elle déposa un baiser fugace sur ses lèvres.

— Si tu veux, toi, gros malin.

Kate se leva, marchant vers la salle de bains, sous le regard d'Emeric, qui avait bien de la peine à rester neutre face à cette délicieuse parade.

— Je t'attends dans cinq minutes, lui lança-t-elle en fermant la porte, après avoir attrapé sa baguette magique sur la commode.

Puis, elle ouvrit les valves du robinet d'un coup de baguette, avant de choisir avec soin les pots de sels parfumés qu'elle y verserait, tous lévitant devant elle pour lui permettre de prendre sa décision. 

— La soirée fut-elle bonne ?

Kate soupira et ne se retourna pas vers Maëva. La reine avait respecté sa promesse. Elle l'avait laissée tranquille quelques heures.

— Très. Vous ne m'avez pas vraiment manqué.
— Je me doute.

Quand l'eau eut terminé de couler, Kate se glissa dedans, comme sous une couverture chaude, humant de plaisir, les paupières closes. Entendant du bruit provenant de la chambre, elle lâcha une expression satisfaite en pensant qu'Emeric entrerait à son tour. Mais ce fut un cri aigu qui la surprit, suivi de sons agités.

Prise de panique, Kate quitta le bain à la hâte, une serviette ensorcelée s'enroulant autour d'elle, et elle se précipita dehors, armée de sa baguette magique.

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