Chapitre 100 - Pleurez tous avec moi

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— Bien que je saisisse les circonstances exceptionnelles de votre fugue, vous comprendrez, miss Whisper, que votre comportement est allé à l'encontre du règlement de l'école. Aucun élève, même majeur, n'est autorisé à sortir de l'enceinte par ses propres moyens, sans en prévenir les enseignants et au beau milieu d'une journée de cours, sous le regard de l'école tout entière. De ce fait, nous ne pouvons pas vous laisser votre action impunie.
— Je comprends, professeur MacGonagall.
— J'enlève soixante points à Papillombre.

Tetsuya allait très certainement faire une syncope en l'apprenant, mais Kate promit de se rattraper en participant d'autant plus en cours pour tenter de récupérer les points perdus.

— Par ailleurs, vous écoperez d'une retenue. Le professeur Londubat s'en chargera. Il vous transmettra la date, l'heure et la nature de votre retenue.
— Très bien, professeur.

Kate descendit de l'office directorial sans rancune, sans sentiment d'injustice. En bas l'attendaient ses amis.

— Alors ? se soucia Terry en levant un sourcil.
— Des points et une retenue avec Londubat, annonça Kate en haussant les épaules. J'ai connu pire !
— Ton chinois ne va pas te faire une syncope ?
— Je ne relèverai plus cette faute récurrente concernant la nationalité de Tetsuya, qui passerait pour du racisme latent, mais c'est possible.

Ils repartirent tous les trois en direction de leur cours de Défense contre les Forces du Mal.

— Mais je ne regrette pas le moins du monde, soupira Kate. J'ai bien fait de partir.
— Je te l'avais bien dit !
— Je sais, Maggie.
— C'est bon de voir que les choses se sont arrangées pour vous, sourit Terry. Pour ta famille. Savoir que vous êtes de nouveau tous réunis. Tu vas enfin pouvoir passer un bon été.
— Oui. Sauf si cette connasse d'Electra se pointe encore comme une fleur.
— Finalement, on ne l'aura pas beaucoup vue, cette année.
— Et ça ne me plaît pas du tout, si tu veux mon avis...
— Tu penses qu'elle prépare quelque chose ?
— C'est certain. Le calme avant la tempête.
— De toute façon, maintenant, tu es plus puissante qu'elle ne l'est ! souligna Maggie. Et accessoirement bien moins folle, aussi !
— Chose qui n'est pas difficile.
Le soleil était resplendissant ce jour-là et ils ralentirent le pas dans le couloir lumineux pour en profiter, sachant que le professeur Cubbins ne s'alarmerait pas de leur léger retard. Il était bien l'un des enseignants les plus tolérants de Poudlard.

— En tout cas, ça n'a pas été si difficile que ça de retrouver les souvenirs de ta mère dans le miroir !

Kate avait fait l'impasse sur les épreuves qu'elle avait dû traverser, car elles avaient repris tous les secrets qu'elle ne pouvait pas partager avec eux : la nature de cambion d'Emeric, le supposé meurtre de Maggie dans la réalité alternative, son coup de folie avec Terry à Carlton. Toutes ces choses qu'elle devait garder pour elle, car ni ses meilleurs amis, ni ses parents ni même Emeric ne pouvaient en être au courant sans dégâts. Kate voulait à tout prix maintenir l'illusion que, désormais, tout allait bien. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas expérimenté cette sensation.
Ce jour-là, Cubbins leur rendit un devoir que les sixième année avaient dû rédiger à propos d'une créature maléfique humanoïde.

— Très belles recherches, miss Whisper, la félicita son professeur, sans expression, avec son ton monocorde. Le sujet des croque-mitaines. C'est original.
— Merci, professeur !
— Vous voulez toujours devenir Nettoyeuse. Arrêtez-moi si je dis des bêtises.
— C'est exact.
— Hm. Cela me semble être effectivement votre meilleure option. Continuez comme ça.
— Merci !
— Et vous, miss Dawkins. Les vampires. Je m'attendais à mieux.
— On ne change pas les bonnes habitudes, grommela Maggie en récupérant son parchemin affublé d'une note moyenne.

Ludo Mentis AciemWhere stories live. Discover now