Chapitre 58 - Aucune magie ne nous séparera

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Prise d'otages à Pré-au-Lard

Depuis hier soir, le monde des sorciers a le souffle court. Rien n'aurait annoncé qu'une anodine sortie à Pré-au-Lard aurait dégénéré en l'une des plus grandes prises d'otages que l'Angleterre ait connu depuis la fin de la guerre.

À la sortie des boutiques, dans un coin de rue. Les élèves de Poudlard ont tour à tour été agressés par de mystérieux individus. Maintenus captifs quelques minutes ou plusieurs heures, les victimes ont été libérées sans dommages corporels. Mais le traumatisme reste encore prégnant.

« Nous ne savions pas ce que nous allions devenir. Et on ne comprenait pas pourquoi on nous faisait cela. Leurs agissements n'avaient aucun sens ! », explique miss Quinto, sixième année à Serdaigle, gardée prisonnière dans le magasin Scribenpenne pendant près d'une demi-heure.

Au village sorcier, les propriétaires des boutiques sont encore sous le choc. Contraints de garder le silence, certains ont vu leurs rayons investis par ces étranges personnages qui kidnappaient les jeunes élèves.

« Ils étaient trop nombreux. Tous armés. Ils ne semblaient pas éprouver de peur, de remords. Ils nous auraient tués s'ils l'avaient voulu ! » argue Mr Swift, employé à Derviche et Bang.

À l'heure actuelle, quelques cents élèves sont encore portés manquants, dont une large majorité appartenant à l'école américaine de Salem, affectés à l'établissement britannique depuis les sombres attentats ayant ébranlé leur rentrée scolaire de septembre dernier.

Poudlard est également privé de huit de ses élèves. Parmi eux figure la jeune Katelyna Whisper, petite sorcière prodige à l'origine de la cinquième maison de l'école de sorcellerie.

La raison et les revendications relatives à cette prise d'otages nous restent encore inconnues. Dépêchés en urgence, un détachement de près de trente Aurors de tout le pays a été envoyé à Poudlard dans l'espoir de résoudre la situation sans danger pour les élèves concernés.

Nos sources prédisent qu'il s'agirait là d'une action commanditée par les Thunderbirds, groupuscule sorcier des Amériques, soupçonnés de complicité concernant les attentats du 11 Septembre. Le Ministre de la Magie des États-Unis n'a pas encore souhaité s'exprimer à ce sujet.

À la lumière qui traversait les maigres interstices de la porte verrouillée, Terry devina que le jour s'était levé il y a peu. Allongé sur le sol inconfortable, Maggie dormait paisiblement entre ses bras, sans se douter que le jeune homme n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Il était à la fois tiraillé par la faim, par la soif, mais aussi par la peur et les souvenirs des événements de cette nuit. Au bout de ses métacarpes douloureux, les égratignures lui rappelaient les coups qu'il avait donnés à K-Josh, dans la chambre à l'étage. Et ce court instant durant lequel Kate avait pris les rênes de son esprit troublé.

La même obsession tourmentait Kate, deux étages plus haut. De larges cernes creusaient ses yeux gonflés. Face à elle, Electra Byrne continuait de la fixer sans s'en lasser.

— Vous ne pouvez pas me laisser deux minutes de repos ? grogna Kate. Vous ne dormez pas ?
— Cela fait des années que j'ai appris à me passer du sommeil, avoua la Sorcière Bleue. Lorsqu'on vit dans une aile médicale où les malades hurlent à toute heure du jour ou de la nuit, quand ce ne sont pas les voix qui se répètent dans tes esprits, le répit n'est plus qu'un terme dénué de sens.

La porte de la chambre s'ouvrit sans prévenir et Betty apparut dans l'embrasure.

— Deux sorcières demandent à vous parler.

Ludo Mentis AciemWhere stories live. Discover now