Chapitre 53 - Le sauvetage du jour de l'an

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— L’âme d’Ariana Dumbledore ?!

C’est en entendant l’écho de sa voix que Kate se rendit compte qu’elle venait de crier sans le vouloir. Cela ne concordait clairement pas avec toutes les hypothèses qu’elle s’était construites jusqu’à présent. À côté d’elle, Maggie et Terry restèrent cois. En particulier ce dernier qui commençait enfin à identifier cette personne qui parlait certaines nuits à travers Kate.

— Comment pourrions-nous en être sûrs ? 
— Pourquoi chercheriez-vous à le savoir ?! C’est dangereux !
— C’est… encore plus dangereux de porter ça en sachant ce que vous venez de nous dire ! trembla Kate. Vous êtes en train de me dire que ce pendentif est maudit et que l’âme d’une morte s’y trouve ! Je veux en avoir le cœur net ! Je veux le savoir !
— Ça t’apporterait quoi, Kate ?!

La remarque craintive de Maggie attira l’attention vers elle afin qu’elle étale davantage sa pensée.

— Laisse le pendentif ici ! Ça vaut mieux ! Moins on en saura, mieux ce sera !
— Je refuse de le récupérer ! s’opposa Griselda en secouant l’index.
— C’est le pendentif de ma mère, expliqua Kate à sa meilleure amie, en tentant de garder son calme. Je ne peux pas. Il représente beaucoup trop ! Mais si on peut éclaircir le mystère…
— Cela fait presque quatre ans que l’on essaie d’éclaircir des mystères, reprit Maggie, et jusqu’à présent, ça nous a attiré beaucoup d’ennuis.
— Donc, pour toi, l’ouverture de Papillombre est un ennui ?
— Non, mais la Sorcière Bleue fait pencher la balance !

Sans s’y fier, Kate, déterminée, reformula sa question :

— Y a-t-il un moyen de savoir si l’âme d’Ariana est réellement dans ce pendentif ?

Griselda se tripota ses vieux doigts ridés.

— Peut-être. La divination est une science qui permet bien de communiquer avec les esprits de l’autre monde. Mais j’ignore comment faire dans ce cas précis. 
— Nous n’avons rien à perdre !
— Oh, si, si ! se haussa Maggie. On peut y perdre ! C’est dangereux !
— Je pensais que tu ne croyais pas à la divination ?
Cette interrogation fit rougir Maggie.
— Non, je n’y crois pas, mais avec toi, tout peut arriver !
— Que risque-t-on ? demanda Terry à la vieille sorcière.

La mine de Griselda s’assombrit et elle fit léviter ses doigts devant elle pour imiter le mouvement d’un voile.

— Les esprits qui viennent de l’au-delà peuvent jouer de mauvais tours. S’ils sont malveillants, ils peuvent nous influencer.
— Ariana Dumbledore n’était pas une personne malveillante, de ce que j’en sais… marmonna Kate, peu rassurée.
— La petite a tué sa mère, jeune fille, lui rappela Griselda avec de grands yeux de chouette. Qui sait quel sombre être se cachait au fond de ce regard de lumière ? Aussi… est-ce ce que tu désires réellement ?
— Je n’aurais jamais dû vous proposer de venir ici ! pestait Maggie à voix basse, alors que Griselda disposait une ouija sur une antique table basse.
— On doit le savoir.
— Kate, je suis assez d’accord avec Maggie, objecta Terry. Partons d’ici. On trouvera d’autres moyens.
— Quand ? Dans deux mois ? Deux ans ? Deux décennies ? On n’a pas le temps, Terry. Moi non plus ça ne me fait pas plaisir. Mais je dois savoir.
— On va payer fort le prix de ta curiosité, Kate… grinça Maggie. 
— Mais non, tout va bien se passer, tenta-t-elle de la rassurer en lui frottant le bras.

Quand la disposition des pièces fut fin prête sur le plateau, Griselda les invita à les rejoindre et tous les quatre s’assirent en tailleur autour de la table.

— Ecoutez bien mes instructions, les enfants. Car ne pas les respecter pourrait vous nuire. Ceci est une ouija.

Elle leur désigna l’objet en bois en forme de goutte, aussi gros qu’une main, et percée en son centre par un trou. En-dessous se trouvait une grande surface pyrogravée, garnie d’ornements occultes anciens, de l’alphabet, de chiffres et de mots tels que « oui », « non » ou encore « good bye ».

Ludo Mentis AciemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant