Chapitre 54 - La baguette mystérieuse

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Les filles de Gryffondor commençaient à s’interroger sur la nature de leurs cérémonies du passage à la nouvelle année. Car sur les deux années qu’elles célébrèrent, les soirées avaient été marquées par des événements incroyables, souvent dramatiques. La visite de Callidora, le sauvetage de Moira. Kate gardait quant à elle le souvenir de son hospitalisation à Ste Mangouste lors de sa deuxième année. Pour l’année 2002, les premiers feux d’artifices résonnaient au dehors alors qu’elle était toujours assise dans la cave de son ancienne maison de Graveson avec Maggie.

— Bonne année… grommela cette dernière, accroupie auprès de son amie, refusant de toucher le sol crasseux.

— Bonne année, Maggie.

Puis, quelques minutes plus tard, la blonde tenta de la raisonner en douceur.

— Allez. Rentrons. Ne ressasse pas des hypothèses pareilles. Laisse une fois pour toutes le passé derrière toi. Après tout, je pense que c’est pour cela que tu désirais revenir. Pour faire ton deuil. Les filles doivent s’inquiéter pour nous. Rentrons, Kate…

La jeune Papillombre approuva d’un hochement de tête et s’appuya sur le mur pour mieux se propulser. Elle quitta son ancien semblant de foyer sans un regard en arrière. Maggie avait raison. Certaines choses méritaient d’être enterrées à jamais. Surtout quand il s’agissait de souvenirs pernicieux car destructeurs. Ceux qui s’insinuent dans les failles des esprits déjà ébréchés. 

Cependant, elle ne sut quelle importance accorder à son hallucination auditive. S’agissait-il d’un rêve ? D’un souvenir ? Maggie lui avait conseillé de ne pas s’embourber dans ses craintes. Rien ne pouvait, dans les faits, démêler cette situation. Le destin et le hasard semblaient semer quelques indices, quelques pièges. Encore fallait-il les distinguer les uns des autres.

Quand elles revinrent à Winchcombe, la ville était retombée dans le silence, une heure après les grandes festivités. La seule maison dans laquelle semblait perdurer les réjouissances était celle qui contenait la librairie tenue par Brittany Hogdson. 

— J’espère que Moira s’en remettra, se soucia Kate alors qu’elles avançaient dans l’arrière-cour.

— Elle est mieux ici que là-bas.

Kate esquissa un sourire que Maggie reconnut malgré l’obscurité.

— Je peux savoir ce qui te fait ricaner comme ça, Whisper ?

— Ca doit être l’une des seules phrases gentilles – ou du moins neutres – que tu prononces à l’intention de Moira. J’espère que tu te rends compte de la rareté de la chose.

— Oui. Elle n’y a le droit qu’une fois par an. C’est bien dommage, elle a donc déjà écoulé son quota pour les 364 prochains jours !

*** *** ***

Après avoir rangé les balais dans le placard dédié à cet usage, les filles grimpèrent les escaliers et rejoignirent les autres trois autres. Comme Scarlett l’avait craint, aucune robe de soirée n’était à la taille de Moira. Cependant, malgré le défaut d’habits de circonstances, cette dernière affichait un sourire radieux. Moira revivait, tel le phénix qui renaissait enfin de ses cendres après que celles-ci aient été abandonnées sous une pluie diluvienne.

Ludo Mentis AciemWhere stories live. Discover now