#Game 04 - Hugo

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HUGO

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Mardi 18-09-18 ¥ La maison de John à Paliers

07 h 40 - Ce matin, j'ai mis mon réveil trente minutes plutôt, pour être sûr, de ne pas croiser Yohan dans la salle de bains. Je voulais pouvoir prendre ma douche sans stresser. Car celle d'hier a été tout sauf relaxante. Mon corps a besoin et surtout le matin d'eau chaude pour se remettre en route, pour attendrir la peau abîmée de ma jambe qui me tiraille et pour déverrouiller mes articulations douloureuses. Et c'est avec soulagement que je viens de la terminer. Je me sens déjà un peu mieux. Je regarde à l'extérieur de la cabine avant d'en sortir, ouf, Yohan n'est pas encore levé. Je n'entends aucun bruit venant de sa chambre et l'envie de découvrir s'il est toujours endormi me tenaille.

Je secoue la tête pour chasser ces images qui tournent en boucle depuis hier. Je dois arrêter de penser à lui, à son corps nu ou de l'imaginer allongé...

À quoi bon entretenir mon fantasme, puisque rien ne se passera entre nous. Je vais vite me brosser les dents, me sécher et repartir dans ma piaule, afin de me préparer à notre face-à-face dans la voiture.

En me retournant pour attraper ma serviette, je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil vers la porte de sa chambre. Mon envie de le voir me reprend, alors que je repense à la situation d'hier, à ses jambes musclées, à son torse imberbe, mais noirci de quelques tatouages, à son regard sur moi...

Yohan est-il réveillé ?

Attend-il dans son lit que je termine de me laver, avant de se lever à son tour ? Est-il en train de se masturber, comme je le fais tous les matins, bien au chaud sous ma couette ? Est-ce que je pourrais le regarder ?

Non... Allez, reprends-toi ! Comment veux-tu te le sortir de la tête si tu fonces dans sa chambre à chaque pulsion que ressent ton corps ?

En parlant de pulsion...

Ma queue s'est redressée fièrement juste en pensant à Yohan... Juste en l'imaginant couché dans son lit et s'activant sur son membre durci au réveil. Ma main se laisse guider par le flot de sensations qui m'envahit. Et même sans avoir besoin d'ouvrir la porte, j'ai l'impression de le voir, de le sentir, alors que j'accélère mes va-et-vient.

Depuis que j'habite ici, mes pulsions pourtant enfouies refont surface. Elles me mettent face à celui que je suis viscéralement. Largement encouragé par mon père et la véhémence de ses mots qui m'ont achevé, j'ai trop longtemps refoulé mon moi profond. Ce jour où il m'a surpris dans ma chambre en train de mater sur mon ordinateur une vidéo de mecs se donnant du plaisir. Il m'a injurié, m'a interdit d'être ce genre de dégénéré. Il m'a hurlé dessus qu'il ne voulait pas que son fils soit une sous-merde. Il m'a traîné à l'extérieur de ma chambre sans ménagement devant ma mère horrifiée qui lui criait de me lâcher. Ce jour-là, ça a été l'apocalypse dans ma tête. Et pourtant j'étais loin de me douter de toute l'horreur qu'allait atteindre cette matinée de décembre.

Le 5 décembre... Jour de mes 14 ans.

Toujours furieux, après moi, mon père m'a jeté dans la voiture avant de démarrer en trombe. Il a roulé, roulé et roulé encore sans buts précis. Si ce n'est de me rabâcher que je ne pouvais pas être homo. Qu'il me l'interdisait et qu'il me ferait enfermer ou même soigner s'il le fallait.

Mais comment peut-on me traiter alors que je ne suis pas malade ?

Je n'ai que quatorze ans, certes, mais ce que je connais de mon état ne fait pas référence à une quelconque pathologie.

StepBrothers Games | TerminéeWhere stories live. Discover now