StepBrothers Games | Terminée

#Game 32 - Hugo

HUGO

Jalousie ? Quand elle vous prend...

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Mercredi 03-10-18 》¥《 Galerie marchande - Centre commercial à Paliers

14 h 30 - C'est la troisième boutique dans laquelle nous entrons, mais rien n'est à mon goût, et je vois la patience de Yohan s'effilocher au fur et à mesure que je rejette ce qu'on me présente. Un coup, c'est trop serré à cause de ma jambe et je ne le supporte pas. Un coup, c'est trop large et je ne ressemble à rien. Quand ce ne sont pas les couleurs qui ne me vont pas au teint, dixit la vendeuse. Nous passons devant un bar, et je tire sur nos mains jointes pour qu'on s'arrête.

— Quoi ? Tu as repéré une fringue qui te plaît ? demande-t-il la voix pleine d'espoir.

— Non, mais viens, on va boire un truc !

— Ce n'est pas de refus.

On choisit une table un peu à l'écart pour être tranquilles et ne pas être envahis par les conversations des autres. Pour le moment, je n'ai pas croisé de regard mauvais et n'ai pas entendu de réflexions déplacées, quant au fait que nous soyons deux homosexuels faisant les boutiques. Même les vendeuses n'ont pas eu l'air d'en tenir compte.

Se pourrait-il que dans cette ville, les mentalités évoluent plus vite que dans mon ancien village ? Voire même de mon lycée ?

— Messieurs, vous désirez ?

— Une bière ! lui commandé-je.

— Tu ne peux pas, Hugo. Tu prends encore tes cachets, non ?

— Merde, oui c'est vrai !

Je relève les yeux vers la serveuse pour changer ma boisson quand je la vois nous sourire.

— Donc pas de bière, se marre-t-elle. Un jus de pomme peut-être ?

— Bonne idée ! Ça fait longtemps que je n'en ai pas bu !

— Et pour moi, un à l'ananas, merci ! ajoute Yohan.

La serveuse repart, et je lui fais remarquer :

— C'est moi, où tous les gens ont l'air de s'en moquer qu'on soit ensemble ?

— Tu sais, il ne faut pas faire une généralité. Beaucoup s'en foutent royalement qu'on soit homos. D'autres, comme la serveuse ou la vendeuse trouvent ça mignon, et puis tu as les cons. Mais ceux-là ne représentent qu'une minorité. On doit juste ne pas tomber dessus et ne pas s'arrêter de respirer à cause d'eux.

— Mouais, tu as sans doute raison. Et moi qui flippais grave à cause du regard des autres.

— Tu sais, mon père au début me disait souvent que je devais vivre pour ce qui me rendait heureux. De ne pas me pourrir la vie avec ce qui me rendait triste ou me mettait en colère. Une fois que tu as intégré ça, tu abordes les choses autrement.

— Hum, je comprends !

— Laisse faire le temps, ne te force pas et tu verras que tout se passera bien !

— Vos jus de fruits messieurs, nous interrompt-elle.

— Merci.

Notre réponse commune nous fait sourire. Tout à l'air si simple. Si normal...

— N'hésitez pas si vous avez besoin d'autres choses, nous renseigne-t-elle en me faisant un clin d'œil.

Un clignement qui ne passe pas inaperçu aux yeux de Yohan qui lui balance un regard froid.